On ne disait pas " la maison de repos " ou " de convalescence ", mais " la Concha " et tous les hendayais connaissaient !

Mais la destruction du batiment inutilisé depuis plusieurs années, ravive, pour beaucoup d'entre nous, le souvenir heureux de la présence des " Filles de la charité " sur Hendaye.

Et aussi un peu de nostalgie pour la belle petite chapelle où l'Eucharistie était célébrée le lundi.

En lieu et place il y aura un parking que les visiteurs des résidents de " Concha Berri ", le batiment aux normes et confort indispensables, apprécieront sans aucun doute.

Un peu d'histoire

" clic " sur les images pour les agrndir

C'était le 10 mai 2015

Notre départ d’Hendaye le 10 mai 2015

église Saint-Vincent

Chers paroissiens de N.D. de la Bidassoa, habitants d’Hendaye et du Pays basque,

Et à vous les Filles de la charité venues nous accompagner, venant de Toulouse, du Berceau de St Vincent de Paul de Saint Sébastien et de Burgos.

Merci d’être venus nombreux pour nous accompagner dans notre action de grâce au moment où nous allons quitter Hendaye

Merci à la chorale…Le choix des chants de cette célébration pourrait se traduire ainsi : « Le Christ nous a appelé…pour servir…dans son amour…rendons Lui grâce …en compagnie de Marie. »

Ceci résume très rapidement et modestement la vie des Filles de la Charité : elles sont appelées…pour servir les pauvres (c’est leur premier vœu) par amour, en compagnie de Marie.

Oui, le Christ nous a appelées et nous avons décidé de le suivre jusqu’au bout.

Ainsi, nous sommes appelées à quitter Hendaye…et nous le regrettons profondément. Nous étions heureuses ici, et au service des autres au milieu de la population d’Hendaye et du pays basque.

Nos supérieures ont décidé de nous envoyer vers d’autres lieux, vers d’autres missions…FIAT

Saint Vincent, lors de ses conférences, disait aux premières Filles de la Charité :

« Vous n’êtes ni d’ici, ni d’ailleurs, il vous faut aller là où Dieu vous enverra »

C’est ce que nous allons faire dans un esprit d’obéissance, avec tout notre amour et désir de servir le Seigneur jusqu’au bout, puisque nous lui avons donné notre vie. Nous n’oublierons pas ce que nous avons vécu à Hendaye, les rencontres, les partages, la fraternité, les beaux chants, les belles fêtes …et aussi le service.

Merci au Seigneur pour ce temps passé à Hendaye.

Nous sommes dans le temps Pascal. Près du tombeau vide, l’ange dit aux femmes « Ne craignez point, vous cherchez Jésus le crucifié, Il n’est pas ici, Il est ressuscité. Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez. »

Oui, le Christ nous précède là où nous devons aller. Nous le croyons fermement.

Nous le trouverons à Château l’évêque pour Sr Marie Laurent, avec des sœurs aînées, au Berceau de Saint Vincent de Paul pour Sr Bernadette auprès des sœurs, des jeunes, des personnes âgées, et des Pèlerins…et à Toulouse pour moi- même auprès de jeunes d’un lycée professionnel.

Les Filles de la Charité, au nombre de trois sont arrivées à Hendaye en 1931, venant d’Espagne pour s’occuper des réfugiés fuyant la révolution espagnole de 1936.

Elles se sont implantées d’abord à Hendaye ville, puis à Hendaye plage, à nouveau à Hendaye ville, puis finalement à la villa Concha, qui était à l’époque une maison abandonnée et qui fut achetée par la supérieure de l’époque Soeur Hermentier...

Puis, les sœurs sont venues un peu plus nombreuses (47 jusqu’à ce jour). Elles ont accueilli d’abord des jeunes filles venant de Marseille qui avaient besoin de se refaire une santé…

Puis la maison a accueilli des adultes en convalescence.

Progressivement, la maison s’est transformée, agrandie,…et est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, un établissement de santé, soins de suite et de réadaptation, agréée par l’agence régionale de santé : ARS.

Lorsque j’ai quitté Biarritz il y a 6 ans, après la fermeture de notre communauté, nous étions auprès d’enfants en difficulté familiale et sociale, il m’a été demandé de venir à Hendaye pour accompagner le projet du directeur dans une rénovation de l’établissement Concha. Il fallait rénover ou fermer, conditions exigées par l’ARS.

Avec M. Hospital, directeur de l’établissement que je remercie très sincèrement d’avoir eu ce projet innovant, nous avons pu mener à bien cette rénovation par la construction, non sans difficultés, du bel établissement neuf Concha Berri qui va ouvrir pour les malades dans les jours qui viennent.

J’étais envoyée pour un mandat de 6 ans. Les 6 ans sont passés, ma mission est remplie. Je regrette profondément de partir sans pourvoir donner suite à cette réalisation, mais je suis heureuse du travail accompli, les malades y seront bien, le personnel aura de meilleurs conditions de travail.

Je les remercie ici de leur investissement, de leur bon travail auprès des malades, du bon esprit dans lequel ils travaillent, esprit de St Vincent de Paul, dans le respect de la personne, l’attention aux plus nécessiteux et le soutien des familles des malades dans les moments les plus difficiles à vivre ici..

Il nous a fallu à tous, pour arriver à cette réalisation

« l’audace de la charité pour un meilleur service de l’homme »

Sœur Bernadette vous en dira un peu plus sur sa mission auprès des Hendayais pendant 58 ans de présence ici.

Je parlerai maintenant au nom de Sœur Marie Laurent qui est ici devant moi, qui ne peut pas venir ici, et de plus ne peut pas s’exprimer, ayant subi une intervention chirurgicale qui a touché les cordes vocales.

Elle s’est investie à Hendaye auprès des malades de Concha par le service évangélique des malades, l’accueil des paroissiens à la chapelle de Concha le lundi matin…et l’accompagnement à la messe hebdomadaire à la maison de retraite Haizpean…

Merci à tous ceux avec qui nous avons travaillées, priées, réfléchies…Un grand merci à M. le curé Jean-Marc, l’abbé Marcel, l’abbé Roger pour leur accompagnement spirituel et fraternel.

Je ne peux énumérer tous les remerciements que nous avons toutes les 3 au fond du cœur, car j’en oublierais sûrement beaucoup. Alors, vous tous, soyez remercié pour ce que vous avez été pour nous comme soutien et fraternité.

Merci à tous et au revoir.

Sœur Marie Andrée

58 ans de présence à Hendaye…

A vous tous ici présents, à tous les membres de vos familles, à vos voisins et amis ; « laissez-moi vous dire que j’ai beaucoup, beaucoup de peine de vous quitter, mais il faut que je parte, ne me retenez pas, laissez-moi aller. »

Par la voix de mes Supérieures j’accueille et j’accepte la volonté du Seigneur qui me dit « va, ne crains pas, fais confiance. »

Avec la fermeture de notre petite communauté, j’ai la pleine certitude d’accomplir mon vœu d’obéissance et mon vœu de pauvreté. Comme nous le demande encore aujourd’hui St Vincent de Paul « ne rien demander, ne rien refuser. » C’est une route toute neuve qui va s’ouvrir devant moi. Une nouvelle expérience à vivre dans la sérénité, la joie et la confiance.

58 ans de présence à Hendaye…ce n’est pas rien, c’est passé trop vite. » Je ne me suis jamais ennuyée .Comme vous pouvez le deviner, j’ai accumulé beaucoup de choses… objets souvent inutiles ; on garde… au cas où ? Aujourd’hui il faut faire le tri, garder le minimum, se débarrasser du reste… cela

libère, allège le corps et l’esprit. Mais il y a les liens que j’ai tissés au fil des jours et des années avec vous, des liens tout simplement d’amitié. Tout ce qui nous a unis par le travail, les partages, la prière, les joies et les souffrances : là, j’ai besoin de la force du Seigneur, de votre soutien, de votre accompagnement pour faire le passage.

A Hendaye je n’ai pas fait de grandes choses, j’ai essayé de bien faire ce qui m’a été demandé dans la mesure de mes moyens… Aujourd’hui je quitte tout, je recommence ailleurs. Le Berceau de St Vincent de Paul (près de Dax) va être ma nouvelle résidence. Là- bas je suis sûre que le Seigneur y prépare ma place et six Filles de la charité m’attendent. Avec elles, je vais continuer à servir et à aimer.

Je demande pardon à tous ceux et celles que j’ai pu blesser par mes paroles et mes manières d’agir, comme tout le monde j’ai mes fragilités, j’en suis très consciente. Ma conversion est toujours en chemin. Je vous remercie très fort pour tout ce que j’ai vécu de beau, de grand avec vous, pour vous, pour Dieu. Priez pour moi s’ il vous plait.

J’aurai encore beaucoup de choses à vous dire, mais il est préférable d’en rester là. J’ai été très heureuse à Hendaye…pourvu que ça dure… c’est mon espérance…..

Milesker anitz ! Muchas Gracias ! Merci ! Merci !

Sœur Bernadette