Notre dimanche avec vous, mes sœurs, pour vous remercier et vous dire au-revoir, se situe entre Pâques et Pentecôte, au cœur-même de notre foi en Christ ressuscité.

            Au sein de votre Compagnie, vous portez le beau nom de FILLES DE LA CHARITE.

            Chacune selon votre appel et le discernement de votre vocation puis son approfondissement, chacune de vous a été séduite par la vie et le message de vos fondateurs St Vincent de Paul et Ste Louise de Marillac ; et vous avez rencontré leurs visages à travers celui de vos sœurs, depuis le noviciat jusqu’à aujourd’hui.

Vous avez aussi alimenté le brasier de votre amour pour les pauvres, au contact des pauvres, visages du Christ.

            Avec toute l’Eglise, nous aimons qualifier St Vincent de Paul de champion de la charité, de géant de la charité.

            Et toute votre vie, mes sœurs, vous avez mis vos pas dans les siens, au service des pauvres. Ainsi les villes de notre paroisse Hendaye, Béhobie et Biriatou, ont apprécié ce que vous avez fait, ce que vous avez été ; vous trois et aussi toutes les sœurs avant vous, pendant des décennies.

Cette marque d’amour des Filles de la Charité pour nous tous restera indélébile ; vous avez donné, à hauteur d’homme, et souvent au plus près du corps de l’homme, la caresse du Christ Sauveur… même à travers les piqûres…

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            Avec vous, et dans l’esprit de votre Compagnie, et de votre vie, revisitons ensemble les textes bibliques de ce dimanche :

            = L’Evangile de ce jour, en St Jean, nous relate le dernier entretien de Jésus avec ses apôtres, après son dernier repas où il leur avait lavé les pieds… et avant sa mort sur la croix :

            Il prononce 12 fois le mot aimer et ses variantes : amour et ami.

            AIMER dans un mouvement incessant et magnifique partant de Dieu qui AIME Jésus ; puis de Jésus qui nous AIME et enfin de nous qui devons AIMER COMME JESUS.

            Et cela ne doit jamais s’arrêter : c’est pourquoi le Christ dit : MON COMMANDEMENT LE VOICI : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

            C’est un COMMANDEMENT… parce que pour lui, c’est une urgence… il ne peut pas remettre à demain ce commandement de l’amour… Il nous le demande avec instance ; il nous le commande. Il nous passe une commande : à nous de fournir ce qu’il attend de nous. A nous de vivre cette vocation commune à tous, laïcs, consacrés, prêtres : la vocation à AIMER, à AIMER en se donnant.

            Le Christ insiste pour que cet amour soit vécu d’abord entre eux, les apôtres, ses intimes ; et par conséquent cet amour doit être vécu d’abord entre nous chrétiens… sinon nos célébrations et nos actes d’évangélisation n’atteindront personne ; nous resterons à nous morfondre entre nous, comme des sardines dans leurs boites, comme des piments au vinaigre au fond de leur bocal. (c’est le pape qui le dit ; pas moi)… Notre témoignage sera un contre-témoignage.

Vous savez, les non pratiquants savent ce que nous vivons entre nous ; ce qui est cohérent et ce qui est choquant.

Et nous sommes une Eglise pour eux, une Eglise pour le monde, une Eglise lumineuse.

            St Vincent de Paul le disait bien :

« Comment donner la charité aux autres, si nous ne l’avons pas entre nous ? Observons si nous l’avons, non pas en général, mais si chacun l’a en soi, s’il l’a à la mesure nécessaire ; parce que si elle n’est pas brûlante en nous, si nous ne nous aimons pas les uns les autres comme Jésus Christ nous a aimés et si nous n’accomplissons pas d’actes semblables aux siens, comment pourrions-nous espérer diffuser un tel amour sur toute la terre ? Il n’est pas possible de donner ce que l’on n’a pas.

            = La première lettre de St Jean (deuxième lecture) le disait aussi : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu… celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu car Dieu est amour. »

 Mes sœurs, j’ai été témoin, comme tant d’autres ici, de la qualité d’amour dans votre vie communautaire à la Concha ; qui donnait toute sa cohérence à votre vie à l’extérieur ; vous avez eu des anges parmi vous pour consolider cette vie communautaire, je pense à Sœur Thérèse qui, du ciel, nous rejoint aujourd’hui dans l’action de grâce.

Nous avons également besoin d’aide nous tous, comme des anges, pour consolider l’amour entre nous chrétiens. Soyez par votre prière, plus tard, ces aides, ces anges… aidez-nous spirituellement à revivifier le don de l’Amour dans nos cœurs et dans notre paroisse.

= L’évangile se conclut par cette belle parole d’envoi de Jésus aux apôtres, mais aussi à vous mes sœurs et à nous tous :

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. »

Nous sommes tous choisis par le Christ pour être envoyés par lui et produire du bien et du beau qui marque notre époque. Par l’amour donné !

Mes sœurs, encore et toujours choisies par le Christ, vous êtes envoyées ailleurs par le Christ ; je ne doute pas que votre vie sera féconde comme elle l’a été ici. Une fécondité nouvelle ; avec une joie sans faille…

Nous tous, nous sommes aussi choisis par le Christ pour en témoigner par notre exemple d’amour, avant nos paroles.

Combien je souhaiterais que, malgré votre absence physique et la fermeture de la communauté, l'esprit de Saint Vincent de Paul continue de nous animer ! ... de nous rendre plus aimants pour être plus proches des pauvres, des souffrants, des petits !

Je le souhaite pour la paroisse, je le souhaite pour la Villa Concha et Concha Berri...

Que Saint Vincent de Paul soit

= un aiguillon si nous nous endormons,

= qu'ils soit un baume apaisant si nous nous divisons,

= qu'il soit le Saint qui nous rendra saints.

Amen