« Sois bienfaisant pour nos bienfaiteurs »
Dans ce monde où parfois la détresse, la souffrance, l’angoisse sont en nous, mais aussi en nos frères et sœurs, et en tant d’autres quelquefois, il est souvent nécessaire de faire une pause, une introspection dans nos états de conscience.
Notre contemporaine humanité nous offre trop le bruit des armes, trop de vaines querelles, trop d’adversités de toutes sortes ; alors devant la faiblesse des hommes de ce temps, il faut ouvrir en nous un espace, un chemin de sagesse et d’espérance dans nos chrétiennes pensées.
Ici en l’église Sainte Anne, dans ce lieu de silence et de beauté, le cœur s’ouvre et retrouve un peu l’innocente pureté de notre enfance, dans :
« L’Espérance du royaume qui vient » !
Ainsi puisque le seigneur nous aime, il devient plus facile de retrouver avec lui- en lui- joies et consolations. Il nous reconstruit en orientant notre esprit, nos réflexions, nos méditations vers une recherche de vérité et d’apaisement.
" Dans la parole de Dieu "
Tout chrétien à besoin de se retrouver seul avec son créateur. C’est cette raison qui me guida un jour de très bonne heure en l’église Sainte Anne d’Hendaye.
En pénétrant ce matin-là dans la nef, j’étais étonné, surpris de recevoir cette belle lumière bleue, diffusée par les éclairants vitraux modernes de Jean LESQUIBE. C’est cette transparence atténuée par le verre fractionné du maître verrier d’Anglet, qui donne cette jolie lumière diaphane qui surprend toujours.
Je me plaçai tout près du charmant tableau représentant l’enfant Jésus offrant des fleurs à sa Sainte Mère. Un beau tableau de la fin du 18° siècle, une huile sur toile, donnée à la paroisse par la famille de l’architecte hendayais Edmond DURANDEAU (1878-1960).
J’étais donc face à la vierge en pierre, toujours entourée de nombreux cierges allumés. Une vierge <<adolescente>>presque une enfant encore, très belle, très apaisante, avec ses traits juvéniles. C’est cette juvénilité justement qui nous met en confiance ; on comprend immédiatement qu’elle sera le trait d’union entre nous et le Seigneur, pour qui l’invoque. Avec cette simplicité unique, elle ouvre nos cœurs à la parole du Très Haut.
Ce matin-là dans cette blanche église du quartier de la plage, l’admiration m’étreint devant la beauté que forme l’alignement de tous ces bancs profonds et confortables, tous chevillés, clavetés et sculptés. Tous marqués de la croix du Christ, aux dossiers et aux accoudoirs. A bien y regarder très certainement les plus beaux de toute notre paroisse.
Bien-sûr la Foi ne dépend pas de cet ensemble mobilier, mais de ma place, assis au premier rang, je voyais juste à côté de moi une petite plaque en bronze gravée d’un nom : Comtesse Paul D’ARAMON.
Cette Comtesse était donc la donatrice et la bienfaitrice de l’église Sainte Anne puisqu’elle finança avec le Comte Paul D’ARAMON son époux, toute la reconstruction de l’édifice en 1932 avec l’aide des architectes Henri MARTINET et VERDEIL. Me savoir au plus près de l’endroit ou cette généreuse chrétienne jadis priait me réconforta.
Ces petits riens, ces simples choses, parfois illuminent une matinée. Cette courte inscription que tous peuvent voir encore aujourd’hui semblait me dire : <<souviens toi de moi>>, mais peut être aussi cette belle louange à Jésus et aux Saints :
« Sois bienfaisant pour nos bienfaiteurs » (§)
En étant donateurs et bienfaiteurs de notre église Sainte Anne,
tous nous continuons et prolongeons la volonté et l’œuvre du Comte et de la Comtesse Paul D’ARAMON ;
-
de Joseph MAUMEJEAN aussi, qui offrit la grande rosace du bon pasteur, derrière l’orgue ;
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des paroissiens qui financèrent sa restauration en 2010 ;
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de la famille DURANDEAU qui enrichit la décoration des murs par cette belle toile du 18° siècle....
Je pense également à tous ces bienfaiteurs et bienfaitrices anonymes qui donnent du temps, du savoir-faire, leur talent parfois, ou des fleurs plus simplement pour notre église ; c’est aussi une forme de donation toujours très utile et très appréciée, sous le regard bienveillant du Très Haut.
En méditant ces dernières pensées, je fis le tour des trois chapelles dédiées aux Saints, en admirant tous les vitraux que Joseph MAUMEJEAN réalisa entre 1932 et 1933. Le talent de Mr MAUMEJEAN, dont la palette généreuse et des plus magnifiques, tant par sa richesse que par ses couleurs adoucies. Elle se rapproche des maîtres italiens de la renaissance du- quattrocento- plus précisément.
Enfin pour terminer ces libres propos consacrés aux beautés de notre église et à la belle générosité de ses donateurs ; je crois que le Seigneur s’est suffisamment révélé à eux, par ses œuvres, qu’il a guidé toutes leurs- Actions de Bonté- afin de faire jaillir en eux, dans tous les cœurs, cette belle lumière intérieure- ce Dictamen d’Amour- qui éclaire toutes les consciences et les âmes des heureux et généreux bienfaiteurs.
L’éternel s’en souviendra !
Pour votre serviteur l’église Sainte Anne, c’est simplement une histoire personnelle, une rencontre sincère d’un être très simple avec la divinité et ce matin-là dans notre blanche église, j’ai eu cette rencontre.
C’était en février 1956, il y a déjà bien longtemps.
(§) « Sois bienfaisant pour nos bienfaiteurs » : Extrait de la louange et de l’intersession à Jésus et aux Saints ; de Sainte MECHTILDE (1241-1299) et de sa sœur Sainte GERTRUDE. (Intentions de prières, liturgie des heures, louange à Jésus)