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Dans la Ville
Sur le chemin de l'école
Sur le chemin de l'école
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 539 mots

Sur le chemin de l'école

Nous sommes en Juin de 1953. Je viens de subir avec succès les épreuves du Concours d'Entrée à l'Ecole Normale.

                Je m'apprête donc à quitter, non sans une certaine nostalgie, ce vieux et très cher Cours Complémentaire qui, dans le prolongement de la Maternelle  et  du Primaire, aura rassemblé sous un même toit, le fait est assez rare, les trois premiers cycles de notre Enseignement. L'Edifice aujourd'hui remodelé, a conservé sa dénomination d'origine à laquelle les Hendayais demeurent attachés : l'Ecole de la Ville.

              -La joie est grande dans la maison où le chef de famille qui a suivi déjà avec beaucoup de soin la scolarité de ses deux aînés, ne cache pas sa satisfaction, de voir le petit dernier s'engager sur les traces de son père. La profession, certes est exigeante. Le don de soi, l'amour des enfants, le souci de leur devenir constituent là, un très beau triptyque mais qui ne semble pas décourager le  « gentil Raphaël » si fragile oui mais, ne manquant déjà ni de courage ni d’allant.

              -Le Tour de France a tenu toutes ses promesses propulsant vers les sommets, la nouvelle étoile du cyclisme français : Louison BOBET. Il était temps pour nos couleurs passablement ternies ces dernières années par les victoires incontestables des grands champions helvètes et Italiens. L'été sera court car Septembre, comme cela lui arrive, aura gâché une saison pourtant bien entamée par les passages des tourterelles, d'abondantes cueillettes de châtaignes et de champignons.

                -Mais l'Ecole n'attend pas. Depuis des décennies c'est au premier Octobre qu'elle frappe ses trois coups. En cette année décisive, rien ne sera négligé, chez nous, pour en assurer le succès. Le trousseau est prêt. « Ama » en a fait son affaire. D'une grande habileté, forte de son expérience, elle en a vérifié dix fois le contenu. « Gaston » prendra à son compte le problème du voyage, l'acheminement de la fameuse malle (baluchon un peu encombrant du normalien qui n'avait pas cette chance de rentrer chez lui chaque fin de semaine). Il administrera enfin les dernières recommandations de celui qui, trente années auparavant, accomplissait la même démarche, franchissait le même vieux portail de cet ancien couvent des Barnabites, en la cité antique de Bénéharnum, berceau de notre prestigieuse «  Ecole Normale de LESCAR ».

                -Mais qu'est-ce qui, en définitive, faisait l'originalité de cette Ecole où, à l'image de tous les établissements secondaires de France, les deux parties du baccalauréat en constituaient le passage obligé ? Sur quoi se greffait alors une solide formation professionnelle au cours de laquelle le jeune normalien se familiarisait avec toutes les formes possibles d'enseignements, de classes, que proposait l'Education Nationale, selon la taille de l'établissement, ses caractéristiques urbaines ou rurales. Mais le joyau dans cette large panoplie proposée résidait sûrement dans la conduite d'une école à classe unique où les différents niveaux de la petite unité scolaire, cohabitaient de manière naturelle, les plus jeunes tirant avantage de cette proximité permanente, du contact et de l'écoute de leurs chers aînés.

                J'aborderai plus tard quelques aspects de la vie de cet établissement qui, quatre années durant, assurera dans des conditions idéales, ma préparation à ce métier d'exception dont je ne peux oublier les grandes satisfactions qu'il m'a procurées.

                En attendant, à tous et à toutes BONNES  VACANCES.

 

 

                                                               Raphaël  Lassallette

 

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