« Science sans conscience ! »
Les mages d’Orient sont des esprits curieux qui cherchent à comprendre le fonctionnement du monde. Ils sont astronomes, astrologues, philosophes, mais aussi mathématiciens et physiciens.
En bref, ils disposent de l’ensemble des connaissances scientifiques De l’époque sur tous les niveaux de l’intelligence humaine. Ce sont Des hommes habitués à faire des expériences et à tirer les conclusions logiques des résultats observés.
Voyant une nouvelle étoile dans le ciel, plus brillante que les autres, leur conclusion est immédiate : il est probable qu’il se passe quelque chose d’important dans le monde. Ils ne partent pas à l’aveuglette, ils suivent cette étoile qui semble indiquer une direction, leur curiosité scientifique l’emporte sur le confort des cours royales auxquelles ils sont coutumiers.
Arrivés à Jérusalem, les mages constatent la limite de toutes leurs connaissances ; ils pressentent que l’étoile leur indique la naissance extraordinaire d’un roi dans ce pays, mais ils n’ont pas le savoir nécessaire pour trouver le lieu précis où l’événement est advenu. Par contre, convoqués par Hérode, les scribes n’éprouvent aucune difficulté pour annoncer : « Et toi, Bethléem, terre de Juda… de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » ( Livre du prophète Michée 5,1 )
Toute la science de l’Orient est battue en brèche par une simple phrase de la Parole du Dieu d’Israël !
Les mages comprennent que leur connaissance les a amenés à la frontière de la réflexion humaine, s’ils veulent aller plus loin, il leur faut accepter la lumière de la Révélation.
Le roi qu’ils recherchaient n’est pas l’héritier d’un roi en place : il vient de Dieu, il est le Roi universel.
Ayant accepté que la Parole de Dieu éclaire leur science et la complète, l’étoile leur apparaît de nouveau et leur désigne le but de leur voyage : l’endroit où trouver l’enfant.
Les progrès scientifiques de notre siècle nous émerveillent et nous avons raison d’y voir l’œuvre de Dieu. Mais comme le souligne cet Evangile, il est important d’accepter que ces progrès soient éclairés par une méditation de la Parole de Dieu.
Nous aussi, nous avons des personnes ne partageant pas notre foi qui nous demandent : « Où est-il cet enfant dont vous fêtez la naissance ? » Si nous nous contentons de répondre par quelques citations de l’Evangile sans les appliquer dans notre vie, nous sommes comme ces scribes, nous connaissons l’Ecriture mais nous ne nous laissons pas interpeller par elle.
En ce début d'année, acceptons de nous mettre en chemin, de prendre le temps de la rencontre des autres, mais aussi de l'accueil de l'Écriture et de la prière, à l'image de celle de la crèche où il y a de la place pour tous, même pour les gros bœufs et les pauvres ânes que nous sommes...
P. Rémi GALVAN