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La Bidassoa : source d’inspirations multiples
La Bidassoa : source d’inspirations multiples
© Jacques Eguimendya

| Jacques Eguimendya 667 mots

La Bidassoa : source d’inspirations multiples

« A chacun d’imaginer Hendaye, actuellement,

si ces projets avaient vu jour. »

La Bidassoa, jusqu’à nos jours, a été tout à la fois une corne d’abondance, l’objet de disputes ancestrales et une source d’inspiration tant dans les domaines artistiques, politiques qu’économiques. Points de franchissement, pêche du saumon au filet ou avec des nasses, moulins à eau ont été des sources de revenus. La singularité du lieu a inspiré les diplomates, permis la rédaction et la signature du Traité des Pyrénées et de quelques autres accords. Les îles des Joncaux ont abrité quelques duels célèbres. Le Consorcio Bidassoa-Txingudi a été un exemple et une source d’inspiration, pour bien des territoires transfrontaliers en Europe. N’oublions pas les nombreux artistes anciens ou actuels qui ont traité le sujet. En revanche, oublions, les innombrables querelles armées qui ont assombri le 17ème et le 18ème, voire la première moitié du 19ème siècle.

Mais en cette fin du 19ème et début ,20ème siècle, qualifiés de « Belle Époque » ou l’insouciance feint de ne pas ressentir le lent glissement vers la déflagration mondiale, l’inspiration est surtout du côté des investisseurs. Hendaye se tourne résolument vers le balnéarisme et s’aménage en conséquence, sous les regards envieux de Fontarabie et Irun qui voient en elle une future…Baden Baden.  Mais les préoccupations écologiques ne sont pas encore de mise.  

En 1880, il y a 17 ans déjà que les trains franchissent la Bidassoa pour se diriger soit vers Madrid, soit vers Paris. La vapeur est reine. Elle fait tourner les usines, rouler les trains, voguer les navires. Irun veut pouvoir être directement reliée à Ondarraitz. Quoi donc de plus étonnant que l’on veuille canaliser la Bidassoa pour que des vapeurs puissent transporter les candidats à la baignade d’Irun, en évitant soit les passeurs de Santiago, soit le détour par Béhobie. Un Ingénieur allemand est appelé à la rescousse. Il restera plusieurs jours pour mener une étude dont on n’entendra plus parler.

En 1882, le projet ressurgit non plus pour faciliter les loisirs de nos voisins mais pour amener les navires de fort tonnage le long de la gare de chemin de fer. Il est vrai que la stratégie balnéaire de Monsieur Vic, Maire de Hendaye est mise en péril, la mer avalant la plage d’Ondarraitz. Était-ce un « plan B » comportant la reprise du projet de canal traversant les bancs de sable, évitant ainsi le passage par la dangereuse passe habituelle.

En 1887, une entreprise anglaise entre en négociations avec les gouvernements français et espagnols pour, également, canaliser la Bidassoa de son embouchure au pont de chemin de Fer international, afin d’implanter un chantier naval dans la baie de Txingudi, l’emplacement exact étant, à ce moment là, encore indéterminé. Sceptique sur cet investissement, un journaliste du périodique El Bidasoa, suggère plutôt l’installation d’un tramway reliant Irun à Ondarraitz et Fontarabie.

En 1911, dès le début de l’année, la commission de l’Aéroclub de Guipuzcoa, examine favorablement la possibilité d’implanter le long de la Bidassoa un aérodrome destiné à accueillir une école de pilotage. Le maire de Fontarabie, assure les forces vives d’Irun qu’il est favorable à une telle implantation. Un peu plus tard, les autorités françaises, étudient le projet de l’installation dans la baie de Txingudi d’une base aéronavale  

Amoureuse du paysage encore naturel s’étendant à ses pieds, sûrement visionnaire et craintive des émanations provenant de toutes ses futures nouvelles industries, la statue de la Liberté qui devait s’installer au sommet des Trois Couronnes fait défaut. Ce projet de 1882, consistait en l’implantation d’une statue géante qui devait se voir depuis Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye. Il était proposé par l’ingénieur des mines de Pampelune, Don Serafin Baroja.

A chacun d’imaginer Hendaye, actuellement, si ces projets avaient vu jour. Transports collectifs et cargos sur la Bidassoa, chantier naval en friche étant donné les différentes crises successives de ce secteur, pont plus ou moins esthétique à la place de l’Eskualduna. Seule, peut-être, la statue de la Liberté, jalousée par San Marcial, trouverait grâce à nos yeux…

Jacques Eguimendya

Président AGORA-Txingudi


 

Détail gare Bidassoa (1966)
Détail gare Bidassoa (1966) © Jacques Eguimendya
Détail gare Bidassoa (1966)

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