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La Paroisse
Homélie SAINTE FAMILLE DE JESUS, MARIE ET JOSEPH
Homélie SAINTE FAMILLE DE JESUS, MARIE ET JOSEPH

| Jean-Marc Lavigne 1118 mots

Homélie SAINTE FAMILLE DE JESUS, MARIE ET JOSEPH

SAINTE FAMILLE    B

 

            La Sainte famille de Jésus, Marie et Joseph… nous les retrouvons ce dimanche après Noël, accomplissant le rite prévu par la loi juive : la purification de la jeune maman Marie, appelée autrefois chez nous les relevailles ; l’offrande d’un couple de colombe pour les sacrifice rituel. Et surtout, la présentation au Temple de leur fils Jésus.

« Tout premier-né de sexe masculin sera présenté au Seigneur. »

 

            Cette famille, la Sainte Famille, est tout entière habitée par la foi. On l’imagine heureuse et sereine, prête à entrer dans le grand Temple pour confier son avenir à Dieu.

 

            C’est un peu comme dans nos familles quand des jeunes se mettent en couple, se marient pour certains… quand ils accueillent leur premier enfant… quand ils le présentent à l’Eglise pour le baptême… Ils sont vraiment heureux, fiers et sincères. Nous prêtres, nous en sommes témoins.

 

            C’est aussi ce qui se vit de positif dans la « famille humaine » et sa « maison commune », c’est ainsi qu’on peut nommer la société. J’imagine la joie et l’espoir en l’avenir de ceux qui ont proposé au monde la Déclaration Universelle des Droits de l’homme, il y a 76 ans ce mois-ci. L’Eglise l’a reconnu comme texte essentiel pour faire « famille » entre personnes, groupes et nations.

 

            Donc tous les débuts, tous les paris sur l’avenir sont remplis de dynamisme, d’espérance, de grâce.

 

            L’évangile continue avec l’entrée en scène de deux personnes âgées : Siméon et Anne.

Chacun à sa manière est porteur de tendresse et de message pour la Sainte Famille… et pour nous.

 

Le vieillard Siméon rempli d’Esprit Saint et de foi reconnaît que cet enfant qui entre dans le Temple avec ses parents est l’accomplissement de sa longue attente spirituelle : il prend Jésus dans ses bras et prie Dieu en le remerciant : « Maintenant je peux mourir car j’ai vu que cet enfant est la lumière qui éclairera les nations. »

 

Puis il révèle à Marie, Mère, qu’elle souffrira car son Fils sera signe de division.

 

Et nous savons effectivement, que Jésus Lumière du monde sera incompris, voire rejeté… on préfèrera éteindre cette lumière en faisant mourir Jésus sur une croix… et l’enfant que Marie porte avec joie dans ses bras au Temple sera déposé sur ces mêmes bras mort à 33 ans. « Ton cœur sera transpercé par une épée » : la prévient Siméon.

 

            C’est aussi la réalité de nos familles : l’enfant chéri qui illumine toute la maison devient un jour signe de contradiction jusqu’à diviser un père et une mère… l’éducation des adolescents est plutôt vécu dans la grisaille qu’en pleine lumière… l’entrée dans la vie active des enfants devenus plus grands ne se fait pas par la grande porte du Temple de l’Emploi. Ils franchissent marche après marche l’escalier douloureux de la précarité, des petits boulots… Véritable glaive dans le cœur de nos familles.

 

            Nos familles sont aussi marquées par le problème de la transmission de la foi aux plus jeunes ; et la famille Eglise déplore des assemblées vieillissantes. Glaive dans vos cœurs et ceux de vos prêtres.

 

            C’est aussi la réalité de la famille humaine, la société, qui malgré ses belles déclarations et ses idéaux vit de nettes contradictions. L’économie prime sur la personne ; le fossé entre riches et pauvres s’agrandit. Glaive planté en plein cœur de nos sociétés.

 

            Le vieillard Siméon en embrassant Jésus Lumière et en prévenant Marie… nous demande de continuer à faire gagner la lumière car c’est la douceur de la foi -se déclinant en fraternité nouvelle- qui arrache tous les glaives de tous les cœurs.

 

            Quant à la prophétesse Anne, qui jeûnait et priait sans cesse au Temple, elle remercie Dieu pour l’enfant Jésus et parle de lui à tous ceux qui passent près d’elle.

 

            Nos familles sont ainsi invitées à ne pas se décourager. Bien sûr qu’elles connaissent les difficultés… mais avec et comme Anne, que celles qui sont chrétiennes soient au milieu des autres familles des servantes de Dieu dans le jeûne et la prière.

 

            Le jeûne est peu répandu aujourd’hui surtout dans les familles où il faut bien se nourrir pour tenir… mais il est un jeûne que l’on pourrait appeler sobriété ; sobriété heureuse même car ce qui rend heureux ce n’est pas l’avoir à tout prix, la course vers le bonheur matériel mais l’inventivité, lente et sobre de nouveaux modes de vie.

 

            Les enfants seront alors plus équilibrés et armés pour affronter la vie, pour redécouvrir les valeurs humaines et spirituelles. Les familles verront bien que tout effort a du sens, qu’il faut prioriser l’amour et le pardon, le dialogue et le respect.

           

            Et voici un sujet d’actualité bien délicat. N’en soyez pas froissés ; je ne peux pas ne pas en parler :

            Depuis le Temple de Jérusalem où Jésus fut présenté à Dieu ; en passant par nos maisons où nos familles font de leur mieux sous le regard de Dieu et bravo à elle ; je vous invite à nous rendre à Rome où le pape vient de rendre possible la bénédiction des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe ; donc on peut bénir des couples divorcés-remariés et des homosexuels. Non pas les marier mais les bénir de façon simple, hors cérémonie. Or cette permission accordée par le pape lui a valu un tollé.

            Pourtant le texte en question commence par rappeler que « l’enseignement de l’Eglise sur la mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies reste ferme et inchangée. » (n. 4)

 

Mais nous ne devons pas oublier que Jésus lui-même avait rencontré dans ses années de prédication du Royaume autant de haine que d’amour. 

Nous avons beaucoup à apprendre de ce combat de la vie de Jésus. Quand nous marchons dans les pas de notre Sauveur, nous sommes amenés nous aussi à être “signes de contradiction”. Mais attention ! Non pas du côté de la seule Loi intangible… mais plutôt du côté de la vérité des êtres humains, de leurs blessures, leurs questionnements spirituels, leurs pauvretés de toutes sortes, leur non-conformité avec les exigences radicales de l’Eglise à travers les siècles, leurs failles… et leurs lueurs d’espérance…

Les bénédictions désormais possibles sont de l’ordre de l’accompagnement de ces couples qui demandent de l’aide pour progresser dans leur recherche spirituelle vers le Christ, leur sauveur et dans l’Eglise, leur mère.

 

Que Jésus, la Vierge Marie et saint Joseph nous prennent par la main ; alors nous ferons la Volonté de Dieu notre Père et le Père de tous, oui de tous sans exclusive.

 

                                                                       Amen

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