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La Paroisse
Homélie du 5ème dimanche de Carême
Homélie du 5ème dimanche de Carême

| Jean-Marc Lavigne 880 mots

Homélie du 5ème dimanche de Carême

CINQUIEME DIMANCHE DE CARÊME   B

 

= "Nous voudrions voir Jésus."

C'est la demande faite par des Grecs au lendemain du dimanche des rameaux.

Ces gens sont des sympathisants de la religion juive montés à Jérusalem pour la fête de la Pâque.

Ils ont entendu parler de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Alors ils partent à la recherche de ses disciples et ils finissent par trouver Philippe.

Ils s'approchent de lui et ils lui font part de leur plus cher désir : voir la gloire de celui dont tout le monde chante les louanges. "Nous voudrions voir Jésus."

 

Voilà bien une phrase merveilleuse qui monte de chaque cœur désirant Dieu. Nous avons tous envie de la faire nôtre.

 

Imaginons un peu ce qui se passerait si nous pouvions voir Jésus monter l'allée centrale de notre église. Nous serions dans l'admiration. Mais ce n'est pas ainsi qu'il se manifeste.

 

L'évangile de ce dimanche nous donne une autre réponse de Jésus à l'attente de ces grecs. Ils désirent le voir, oui d'accord. Mais cette gloire qu'ils sont invités à accueillir c'est celle d'un crucifié.

 

N'oublions pas que l'événement en question a lieu pendant la semaine sainte au lendemain du dimanche des Rameaux. C'est la grande semaine où il va être glorifié, mais pas comme les hommes le pensent.

 

C'est l'heure qu'il attend depuis le début de sa mission.

Et ils vont voir un homme semblable à tous les autres hommes, affreusement bouleversé de perdre sa vie.

Ils verront la mort de celui qui est l'auteur de la vie, un homme élevé au-dessus de tous, cloué sur deux poutres en bois. Ce Jésus élevé de terre connaîtra la gloire puisqu'il attirera tous les hommes à lui, mais ce sera sous les traits d'un criminel.

 

Le même Christ s'adresse à chacun de nous aujourd'hui. Car nous aussi, nous voulons voir Jésus.

Mais il nous fait comprendre une chose très importante. Nous le rencontrerons là où nous ne pensions pas le trouver :

 

Il reste toujours visible mais sous des traits que nous n'avions pas imaginés.

Il est dans ce malade que nous allons visiter sur son lit d'hôpital ;

il est cet homme licencié sans raison,

ce prisonnier avec qui on reste en contact,

cette personne victime de la calomnie et de la rumeur.

Ce migrant en quête de vie enfin digne.

 

Tout ce que nous faisons pour le plus petit d'entre les siens, c'est à lui que nous le faisons.

 

Avec Jésus, les valeurs sont renversées : L'humiliation devient grandeur. L'échec devient le triomphe. L'instrument de torture le plus dégradant de l'époque devient la croix glorieuse.

Nous voyons en elle un symbole éclatant de l'amour. Cette croix est présente dans nos églises, mais aussi à la croisée des chemins et au sommet des collines.   

En la regardant, nous y découvrons la glorification d'un amour qui dépasse tout ce que nous pouvions imaginer. Mais "voir" Jésus ne suffit pas.

 

= Il attend de nous que nous le suivions et que nous l'imitions.

C'est un appel qui revient souvent dans les évangiles : prendre sa croix et suivre Jésus. Le chemin du Christ est une descente de rapide.  

C'est exactement l'opposé de ce que conseillent les hommes : nous vivons dans un monde qui donne une grande place à l'argent, au pouvoir et à la bonne situation.

 

Mais quand Jésus cherche l'homme, il descend dans l'incarnation et se fait esclave.

Il descend parmi les hommes et se fait le dernier.

C'est ainsi qu'il nous invite à le suivre jusque dans sa mort pour avoir part à sa résurrection.

 

= Suivre Jésus c'est aussi souffrir aux côtés de nos frères les hommes, aux côtés de ceux et celles qui vivent dans le désespoir. Il nous invite aussi à rejoindre ceux qui s'engagent dans la lutte contre la misère en lien avec le CCFD Terre Solidaire, cet organisme nous invite à faire de ce dimanche une journée de prière, de partage, de collecte d'informations sur tous les peuples du monde.  

Des chrétiens prennent l'initiative de jeûner et de se priver pour mieux partager avec les plus pauvres.

En raison de leur situation précaire, ces derniers savent bien que l'homme ne peut pas s'en sortir seul. C'est pourquoi, un peu partout dans le monde, des gens s'organisent pour vivre différemment.

Et ils veulent construire une Eglise qui se met au service des autres. C'est cette Eglise-là qui nous permettra de rencontrer Jésus.

Chaque dimanche, nous célébrons l'Eucharistie en communion avec toute l'Eglise qui a reçu pour mission de nous conduire à Jésus.

En nous envoyant pour témoigner de son amour et de l'espérance qu'il met en nous, Jésus nous rappelle qu'il est avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde.  

 

Prions-le, ensemble, pour qu'il nous donne force et courage en vue de la mission qu'il nous confie auprès de tant de personnes qui traînent leur croix.

 

On ne peut pas engendrer la vie sans donner la sienne. On ne peut pas faire vivre les autres si l’on n’est pas prêt à « se dépenser » pour les autres. La vie est le fruit de l’amour, et elle jaillit dans la mesure où nous savons nous donner.

                                                                       Amen

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"Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" ©
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