Homélie du 5è dimanche de Pâques.
Bien aimés du Seigneur,
Les textes de ce 5è dimanche du temps pascal sont tellement riches en enseignement que je ne sais par où commencer ma méditation. Effet de la première à la deuxième lecture en passant par le psaume et l'évangile, il y a beaucoup de choses qui retiennent notre attention.
Dans la toute première phrase extraite du livre des Actes des Apôtres, nous lisons ce qui suit : "En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient désavantagées dans le service quotidien". Au fait le problème qui se pose ici est celui de la croissance rapide de communauté naissante. Qu'il nous souvienne, le jour de la Pentecôte, pendant qu'une grande foule s'était réunie à Jérusalem, Pierre, animé par l'Esprit-Saint prit la Parole pour annoncer le kérygme. Ce jour-là, trois mille se sont convertis et ont adhéré à la foi en Jésus-Christ. De douze à quinze personnes au plus au cénacle, les voilà du jour au lendemain, à plus de trois mille hommes ; et au fil des mois et des années, la jeune communauté n'a cessé de grandir. Dans ce contexte pléthorique où les nouveaux adhérents viennent d'horizons divers, de réels problèmes de cohabitation se posent. Pour les résoudre, les apôtres convoquèrent l'assemblée ; et après concertation, ils instituèrent sept diacres pour le partage du pain afin de se consacrer eux-mêmes au service de la Parole. Aux sept diacres, les apôtres imposèrent les mains pour leur transmettre une part de l'Esprit qu'ils ont reçu à la Pentecôte.
Comme je le disais tantôt, la communauté naissante était confrontée à un sérieux problème de croissance. Et qui dit croissance de communauté, dit diversité de langues, de cultures, de coutumes et de comportements. Et une diversité mal assumée ne peut qu'engendrer des conflits. Pour surmonter ces conflits, la jeune communauté s'est surtout appuyée sur la Parole de Dieu qui est source de sagesse, et ferment d'unité, d'harmonie, d'amour, de justice et de paix. Grâce à cette Parole qui fortifie et consolide les liens d'amitié et de fraternité, les frères grecs et hébraïques, après l'élection des nouveaux diacres, s’engagent sur la voix de la franche collaboration et de l'attention mutuelle.
Ceux qui sont imprégnés de cette Parole disposent leur cœur à la volonté de Dieu et comme le Christ, deviennent des pierres vivantes, pierres d'achoppement, pierres contre laquelle on trébuche certes, mais aussi pierres précieuses auxquelles on attribue les noms que voici : "descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte, peuple destiné au salut, peuple annonciateur des merveilles du Christ vainqueur du péché et de la mort ». Être pierre vivante, c'est devenir christophore, c'est-à-dire porteur du Christ où qu'on se trouve, en famille, au service, à l'église ou dans la cité. C'est en agissant ainsi que nous pourrions surpasser les querelles, les frustrations, les incompréhensions, les mésententes qui minent nos paroisses, nos associations et groupes de prières. Celui qui se laisse guider par la Parole de Dieu ne vit plus sur l'emprise de la peur.
C'est d'ailleurs pourquoi dans l'évangile de ce jour, le Christ prévient ses disciples contre toute frayeur avant son départ vers le Père. « Ne soyez pas bouleversés », leur dit-il. Dans cette foulée, Philippe lui dit, "montre-nous le Père cela nous suffit" Jésus lui dit : " Qui m'a vu a vu le Père". Aujourd'hui chers amis, sur nos chemins jonchés d'épreuves, d'ombres et de doutes, gardons la confiance et la sérénité en Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie. Il est la route qui nous mène vers le Père. A chaque eucharistie, il se montre à nous dans le mémorial du sacrifice de sa passion mort et résurrection. A nous d'ouvrir les yeux de notre cœur pour contempler le visage du Père qui vient à notre rencontre à chaque célébration eucharistique. Amen Alléluia !