QUATRIEME DIMANCHE DE PÂQUES B
Jésus est le bon pasteur. Totalement dévoué pour ses brebis. Il les connaît et elles le connaissent.
Cette connivence plus qu’étroite, intime même, que Jésus a avec toute notre humanité est significative de sa mission et – dirions-nous aujourd’hui – de son « investissement » à notre égard. Investissement allant jusqu’à la croix.
Par deux fois, il insiste : « je suis le bon pasteur […] qui donne sa vie pour ses brebis » ; « je donne ma vie pour mes brebis ».
A travers le passage d’évangile de ce 4e dimanche de la joie pascale, nous sommes d’abord invités à contempler ce pasteur. Nous sommes ses brebis. Il connait parfaitement chacune et chacun d’entre nous, avec nos histoires, nos talents et nos défauts. Il nous connaît comme des parents attentifs connaissent les richesses et les limites de chacun de leurs enfants, sans les juger ni les écarter.
Pour Jésus, il n’y a pas un troupeau anonyme, un cheptel informe, mais des individus. « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. » dit-il quelques versets avant.
Et encore : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. » répètera-t-il deux versets plus loin.
Dans chacune de ses paroles, le Christ s’adresse et ne parle que d’individualités. « C’est lui [le maître] qui, la ceinture autour des reins, fera prendre place à table [ses serviteurs] et passera pour les servir. »
Il ne déposera pas le plat au milieu de la table, mais chacun à son tour il les servira.
Je pense à cet enfant qui me faisait visiter son poulailler. Il était très fier de son aménagement mais il a surtout pris du temps pour me présenter chacune de ses six poules, me disant qu’il devait s’occuper d’une telle avant les autres car ses cinq congénères étaient trop voraces et ne lui laissaient rien à manger.
Jésus exerce cette sollicitude où chaque brebis se sent enfin exister pour elle-même et reconnue comme telle.
= Mais le Christ va plus loin dans ses propos : il se soucie également de celles qui « ne sont pas de cet enclos » : donc aucun repliement sur soi mais cette sollicitude divine fait que le bon pasteur va aller au-delà de sa propre bergerie. Non pas pour voler la propriété des autres mais pour simplement leur faire partager ce qu’il sait d’essentiel.
Tant qu’une brebis sera éloignée de son troupeau, en danger, sans protection, le bon berger ne sera pas tranquille. Il sera prêt à abandonner « les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux. » lit-on dans l’évangile selon saint Luc.
Aujourd’hui, nous ne voyons sans doute pas des brebis tous les jours sauf les professionnels plus à même de comprendre une telle comparaison.
Mais nous ressentons bien que nous sommes de ce troupeau, avec nos originalités, nos défauts comme nos qualités, nos envies de vivre parfois en marge des autres… Nous sommes de ce troupeau, invités par Jésus à prendre conscience combien il nous aime et à regarder tous ceux et celles qui sont dans cette même bergerie comme des frères et sœurs.
Si nous réussissons cela, nous nous surprendrons à regarder à travers les barrières de l’enclos et à reconnaître ceux qui sont ailleurs, et à les aimer.
= Alors prier aujourd’hui pour les vocations, comme chaque année, au cœur du temps Pascal, c’est demander au Seigneur que des hommes, des jeunes, des enfants se laissent appeler par le Christ à être, à son image, des prêtres bons pasteurs, pour qui chaque personne rencontrée est unique et passionnante, pour qui la mission est de faire de l’Eglise est une grande famille et de chaque paroisse une fraternité à impulser... et cela en étant à l’écoute de la Parole Vivante du Christ ressuscité et de son Esprit.
Les moyens pour y arriver seront reçus d’en-haut : la prière, les sacrements, la joie de vivre et de témoigner, l’espérance à toute épreuve et une charité sans frontière.
Enfin, que tous nous vivions en réponse à un appel du Seigneur, quel qu’il soit, dans la vie religieuses, dans la vie de couple et de famille, dans les engagements divers où nous sommes attendus comme citoyens et comme chrétiens.
Oui, le grand champ du Seigneur est toujours à moissonner : répondons généreusement et joyeusement à ses appels ! Amen