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La Paroisse
Homélie du 3e dimanche de Carême - année A
Homélie du 3e dimanche de Carême - année A

| Maxime EDOH 767 mots

Homélie du 3e dimanche de Carême - année A

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Bien aimés du Seigneur,

            Aujourd'hui c'est le troisième dimanche de carême, et l'Eglise nous propose de méditer l'épisode de Jésus avec la samaritaine au puits de Jacob.

Au-delà des interdits

            Ce qui frappe dans ce texte, c'est le cadre inhabituel dans lequel se déroule l'histoire : la scène a lieu en Samarie, dans un territoire étranger, entre deux personnes qui ne devraient pas se parler, à une heure du jour où les rencontres sont plutôt rares. On dirait qu'en prenant l'initiative d'engager le dialogue avec cette femme, Jésus a délibérément voulu briser les règles de convenance et les interdits bien connus de tous.

Tout commence par une vie pleine d'échecs

            Au centre du récit se trouve une femme blessée par ses déceptions successives à la recherche d'un bonheur insaisissable, une femme dont l'histoire nous rappelle peut-être le drame de tant d'autres personnes déçues par la vie. Ce jour-là elle était allée au puits de Jacob à l'heure où le soleil est brûlant et où la soif se fait vraiment ardente : il était midi, nous dit l'évangéliste Jean. En choisissant cette heure si étrange, elle voulait sans doute éviter de rencontrer des gens sur la route et surtout de tomber sur les groupes de femmes qui ont l'habitude de venir à la fontaine pour se raconter des commérages. En Samarie, effet, elle devait être bien connue à cause de la mauvaise réputation que lui ont value ses cinq mariages ratés. Elle avait pensé trouver son bonheur dans ce que la vie semblait lui offrir de meilleur et de plus beau : l'amour, mais ses expériences successives se sont toujours soldées par un échec.

"Donne-moi à boire"

            En arrivant au puits de Jacob, elle ne s'attendait certainement pas à rencontrer un homme, et moins encore un étranger calmement assis sur la margelle et attendant la première femme qui viendrait puiser de l'eau pour lui demander à boire. Mais ce n'était là que le début des surprises, car rapidement tout s'enchaîna : prise au jeu subtil des questions et réponses, elle découvrit ce qu'elle avait toujours cherché : non seulement un homme qui savait lire "dans son cœur", même ce qu'elle aurait voulu lui cacher, mais aussi un homme qui la comprenait et lui pardonnait, un homme qui parlait de Dieu d'une manière tout à fait différente des autres, un homme qui offrait une réponse définitive à toutes les questions qu'elle s'était posées jusque-là.

Emerveillée, elle oublia sa soif, et abandonnant sa cruche, elle courut annoncer à ses frères la bouleversante rencontre qu'elle venait d'effectuer. La découverte de Jésus est devenue la chose la plus importante de sa vie. Il en va d'ailleurs toujours ainsi : la rencontre personnelle avec le Christ change tout dans la vie d'un homme ou d'une femme. Pour celui qui reconnaît en Jésus le sauveur du monde, tout devient nouveau.

"Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé et il t'aurait donné l'eau vive."

Cette histoire nous est bien connue et nous la lisons volontiers pour voir l'émerveillement progressif de cette femme devant les paroles de Jésus ; nous aimons bien voir comment une histoire commencée de manière si banale s'enchaîne lentement pour conduire la samaritaine à la foi.

 Alors que retenir de cette histoire ?

            Trois petites réflexions :

            1. "Donne-moi à boire" : Habituellement, c'est Jésus qui donne ; mais cette fois-ci, il demande de l'eau. La suite du récit montre cependant que s'il demande, c'est pour donner davantage. Ainsi se comporte Dieu : il demande pour donner avec surabondance à ceux qui savent s'ouvrir à sa grâce.

            2. La samaritaine avait soif, soif d'un amour qui se soldait chaque fois par des déceptions. Comme elle, tout homme éprouve une soif qu'il n'arrive pas à assouvir pleinement : soif de bonheur, de plénitude, d'harmonie, de réussite. Quel que soit l'abondance de nos biens, nous avons toujours soif : seul Dieu est en mesure de nous apaiser, de nous combler. "Tu nous a faits pour toi, Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en toi."

            3. L'eau vive annoncée par Jésus, le don de Dieu promis à la samaritaine, c'est l'Esprit Saint que le Christ a répandu sur son Eglise au jour de la Pentecôte. C'est cet Esprit qui rend féconde notre vie de chrétien. Voilà pourquoi l'Eglise nous propose cet évangile durant le carême : pour que nous nous préparions comme il faut aux fêtes pascales.

Seigneur, nous-aussi nous avons soif, donne-nous l'eau vive.

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