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La Paroisse
Homélie du 22e dimanche O.B. et des nominations
Homélie du 22e dimanche O.B. et des nominations

| Jean-Marc Lavigne 1132 mots

Homélie du 22e dimanche O.B. et des nominations

240901 Messe d'au revoir de l'abbé JM Lavigne
240901 Messe d'au revoir de l'abbé JM Lavigne © Manex Barace
240901 Messe d'au revoir de l'abbé JM Lavigne

22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

Au revoir à la paroisse ND de la Bidassoa

Dimanche 1er septembre 2024

 

            Il y a 40 ans, le 13 mai 1984, c’est ici, durant mon ordination, à genoux sur ce tapis rouge, que, mes mains jointes dans celle de l’évêque de l’époque, je promettais obéissance… les paroles de Mgr VINCENT étaient celles-ci : « Promettez-vous de vivre en communion avec moi et mes successeurs dans le respect et l'obéissance ? » et ma réponse a été bien sûr « oui ».

 

            Ce « oui » je l’ai dit à chacune mes nominations et donc tout récemment à mon évêque : c’était à l’évêché de Bayonne où il m’avait convoqué pour me proposer de quitter notre paroisse… et devenir curé de la paroisse ND du Chemin de St Jacques en résidence à Bardos : paroisse qui comporte 10 clochers / 9 communes : Arancou, Bardos, La Bastide-Clairence, Bergouey-Viellenave, Bidache, Biscay, Came, Guiche et Sames. Avec un total de 7500 habitants.

 

            Mais mon attachement à Hendaye et ensuite à Béhobie et Biriatou est très fort. Car, comme le disait une personne jeudi dans un commerce : on reste chrétien à travers le prêtre qui nous montre un chemin.

            Oui, et nous aussi, les prêtres on continue à devenir prêtres par vous tous et avec vous tous qui nous montrez le chemin pour que nous restions toujours, en toute circonstances, en tous lieux PASTEURS et SERVITEURS et bien souvent AMIS.

 

            Je l’ai fait avec mes qualités et mes défauts ; ceux qui me connaissent bien ont détecté mes faux-plis et mes replis, ma sensibilité, mon émotivité. Car le prêtre n’en reste pas moins un homme.
Vous avez toujours été indulgents envers moi.

 

            Il y a eu une période orageuse mais le beau temps est revenu et le soleil du ressuscité a été plus fort que les ténèbres de la division. On a failli faire vriller la paroisse. Tout cela est passé, dépassé et pardonné.

 

            C’est là qu’on se rend compte qu’on n’est pas à notre compte et que c’est bien le Seigneur qui veille sur son Eglise et la remet sur le chemin de l’évangélisation balayant dans le fossé les gravillons.

 

            Oui, j’aurai donc vécu au total 18 ans au milieu de vous : 6 ans après l’ordination, jeune vicaire de Peyo qui m’avait confié les jeunes. Parmi notre équipe d’animateurs était Philippe FABAS ici présent, sérieux comme un pape et rempli d’humour et de bons mots à la fois, qui était alors étudiant et le voilà recteur de la Cathédrale de Bayonne et grand cérémoniaire…et aussi Cathy, la cuisinière des camps vélos qui est, ensuite, devenue la grande secrétaire de la paroisse et du groupe scolaire St Vincent…

Après ces 6 années, 27 ans dans d’autres paroisses, enfin ces 12 ans, parmi vous, qui s’achèvent aujourd’hui.

           

            Je sais que j’ai blessé certains d’entre vous quand je n’ai pas pris le temps d’une réelle écoute, quand j’ai filé à l’anglaise, quand ma vie n’a pas été en conformité avec l’évangile et ce que j’enseignais. Veuillez me pardonner.

 

            Alors quand faut y aller, faut y aller.

         Et j’y vais serein et heureux ; pour encore 10 ans avant la retraite dans ce Pays Charnegou peuplé de ruraux et de rurbains.

 

         Mais c’est bien ici à Hendaye que j’aurai vécu le plus long de ma vie de prêtre, que j’ai été travaillé comme le galet rendu plus lisse par les mouvements de l’eau et rendu capable de ricochet au grès des évènements, des joies et des épreuves : merci Hendaye… alors « confidence pour confidence » si cela est possible et que ma sœur l’accepte, je souhaiterais que mon corps repose au cimetière d’Hendaye dans la tombe des curés.

            Bon, on n’y est pas encore, n’est-ce pas !

 

            Mes chers amis, un très, très grand merci pour ce que vous êtes devenus dans mon cœur d’homme et de prêtre ; vous avez été ma famille ; nous avons tant partagé ensemble de joie, de peines, d’épreuves, de confidences ; pensé et réalisé des projets autant matériels, immobiliers que spirituels avec le concours précieux du Conseil Pastoral et du Conseil Economique ; vécu une pastorale ouverte et missionnaire et non sans moyens dans nos école et collège d’Enseignement catholique ; fait des choix de proximité voire de logement avec les pauvres, les petits, les migrants ; accueilli de nombreux vacanciers de toutes sensibilités religieuses à l’aise chez nous ; collaboré dans une laïcité constructive avec les élus, Maires, conseillers municipaux… et personnels communaux.

Oui merci beaucoup.

Depuis deux mois vous avez été nombreux à me manifester votre affection par des visites, des coups de fil, des lettres… et aussi à veiller sur mon embonpoint (beaucoup de repas chez vous ou au restaurant) et sur la rondeur de mon portefeuille. Je vous en suis très reconnaissant. 

 

          Mes chers confrères Maxime et Beñat, il n’y pas de dessin à faire : tout le monde voit que nous nous entendons à merveille ; j’aime dire que le premier message chrétien que donne un prêtre, avant les homélies, c’est l’entente qu’il vit avec ses confrères dans le partage des taches, la confiance mutuelle, la délicatesse et la franche fraternité.

            Et cela se voit comme le nez sur la figure ici.

            J’ai été très heureux d’être prêtre avec vous deux.

            Merci.

 

         Comme Maxime et Beñat, la liturgie, surtout la messe est la source et le sommet de nos vies. Nous l’avons vécu et nous la vivrons toujours avec dignité, joie de célébrer avec et pour vous, car là est vraiment parmi nous le Seigneur Jésus dans sa Parole vivante et son Corps livré, Pain de vie. La messe n’est pas un rite ringard et poussiéreux, il est la Vie même qui nous rend bien plus vivants. Combien je souhaite que vous continuiez ou que vous redécouvriez cette pépite d’or qu’est l’Eucharistie du dimanche.

 

          Pas d’homélie sans référence à la Parole de Dieu du jour : je souligne simplement deux phrases dans les lectures de ce dimanche un peu comme un testament que je vous laisse et que j’aurai aussi à vivre :

 

Une invitation de St Jacques (deuxième lecture »

= « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique. »

 

Une mise en garde de Jésus (évangile)

= « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »

            Que l’Eucharistie qui va suivre maintenant et dans l’avenir être célébrée ici pour vous, et ailleurs pour moi nous maintienne main dans la main avec le Christ et main tendu et solidaire avec nos frères et sœurs en humanité.

L’Eglise est faite pour le monde, pour lui annoncer l’amour de Dieu pour tous.

 

                                                                       Amen 

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