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La Paroisse
Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 910 mots

Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

21ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  B

 

Jésus vient de finir le discours sur le “Pain de Vie” (soit le long chapitre 6 de St Jean que nous écoutons depuis quatre dimanches). Il vient de dire en conclusion : « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».

Le résultat sur l’auditoire, vous le connaissez : il est catastrophique.

 

C’est le scandale et le refus de la grande majorité des gens, mais aussi du petit noyau des disciples qui entoure Jésus : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » disent-ils.

 

          Or la Parole de Jésus n’est pas dure. Notre cœur, au contraire, est très dur : il se renferme et refuse d’écouter tandis que la Parole du Seigneur est plus douce que le miel. Ce n’est pas trop difficile d’accueillir sa Parole et de la vivre au jour le jour. Avec son enseignement exigeant, le Christ nous offre en fait une vie heureuse, je ne dis pas facile, mais heureuse.

 

Alors ? Qui part ? Qui reste ? La question de confiance est posée !

 

            Eh ! Voilà ! Ils sont tous partis ou presque ! Quoi d’étonnant ?  

 

C’est la crise, la crise de confiance, la crise de la foi. Alors qu’hier ça marchait bien : Jésus avait multiplié les pains pour 5000 hommes, immense geste de partage. Toute la foule avait mangé à sa faim ; il n’en fallait pas plus pour qu’elle s’attache à lui… « Oui, voilà, le roi qu’il nous faut ! »

Oui, mais voilà ! La royauté du Christ est ailleurs. Jésus n’est pas un ministre de la sécurité sociale ou de la consommation ou du ravitaillement.

 

          Ces personnes s’intéressent à Jésus qu’il les a nourries la veille. Mais le pain que Jésus leur propose aujourd’hui est ailleurs, c’est “autre chose” : Jésus choque les uns, il déçoit les autres, car ce pain annonce l’Eucharistie qu’il instituera la veille de sa mort, lors de son dernier repas.

L’Eucharistie qui n’est pas un simple repas d’amis ; mais réellement le don de sa vie, Parole, Corps et Sang du Christ donnés pour aujourd’hui et pour avoir la vie éternelle.

L’Eucharistie va exiger de chacun une réponse : ou bien « Je ne crois pas et je m’en vais », ou bien « Je crois et je reste ».

 

Le mystère de l’Eucharistie relève profondément de la foi. C’est une vérité centrale de la foi ; et la foi ne s’acquiert pas à la fin d’une leçon ou d’une homélie aussi brillante qu’elle puisse être. La foi c’est faire une expérience profonde et réelle du Christ.  

 

En revanche, si on en reste à un stade strictement rationnel, froidement intellectuel, nous restons à mille lieux de la foi. La foi, c’est, en quelque sorte, se jeter dans les bras de celui qui nous aime, contre le cœur du Christ.

 

Quand cette rencontre avec le Christ a eu lieu, l’Eucharistie devient une évidence, une vérité de foi à laquelle nous pouvons adhérer de toute notre personne.

Une adhésion qui ne signifie pas pour autant qu’on a tout compris du mystère ! Même un prêtre est dépassé par ce qu’il célèbre.

Nous ne pouvons pas tout comprendre ! Mais nous pouvons faire ce choix libre de nous fidéliser à ce rendez-vous de l’Eucharistie, et ne pas nous contenter de quelques gestes religieux de temps en temps.

 

La foi en l’Eucharistie est d’abord une décision de la volonté, l’acceptation d’une aventure à risques à partir d’une décision, d’une option qui fait confiance à l’avenir.

  

Bien sûr, dans notre vie chrétienne, nous avons des moments difficiles : périodes de découragement, de sécheresse dans la prière, de lassitude, impression que Dieu nous oublie, révolte contre Dieu à l’occasion d’une épreuve, d’un deuil.

Notre foi est souvent mise à l’épreuve : autour de nous, on tourne l’église en dérision, nos voisins vivent dans une indifférence tranquille à l’égard de Dieu et ne s’en portent pas plus mal ; et même dans nos familles, nos enfants, nos petits-enfants cessent de fréquenter l’Eglise et ne reçoivent même pas d’éducation chrétienne. Puis Dieu, aujourd’hui, semble tellement absent, ignoré, rayé des comptes, alors, nous aussi parfois, nous sommes tentés de tout laisser tomber, de déserter.

 

Alors, au lieu de quitter le Christ, il faut au contraire nous rapprocher de lui, lui redire notre attachement et notre volonté de lui rester fidèle.

 

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est qu’à la question de Jésus : « Voulez-vous partir vous aussi », nous avons répondu comme Pierre : « Seigneur à qui irions-nous ? »

         

 Vers l’argent, vers la réussite d’une carrière, vers la domination des autres, vers le plaisir, vers le confort ? Vers le laisser aller ? 

 

« Seigneur, à quoi irions-nous ? »

Nous ne comprenons pas toujours clairement ce que tu nous dis, mais nous avons décidé de te suivre, nous voulons t’aimer, tu nous as choisis, nous décidons de t’écouter, de nous attacher à toi, de travailler avec toi pour toi. 

 

          Ne limitons pas Dieu à ce que nous sommes capables de comprendre ? Il nous dépasse de partout.

 

 

          Mais, toujours avec Pierre, disons-lui :

« Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle… Nous croyons et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ».

 

          Nous croyons et nous savons, vient de dire Pierre… et non nous savons donc nous croyons.

 

          C’est la foi qui est première : elle permet de voir l’invisible sur l’autel et dans la vie.

 

                                                                     Amen

 

         

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