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La Paroisse
Homélie du 20e dimanche Ordinaire - année B
Homélie du 20e dimanche Ordinaire - année B

| Maxime Edoh 694 mots

Homélie du 20e dimanche Ordinaire - année B

Homélie du 20e dimanche OB

 

" Celui qui mange ma chair et boit mon sang 

demeure en moi et moi en lui".

Avez-vous noté la subtilité de ce verset ? Tout le monde sait que c'est la nourriture consommée qui demeure dans la personne qui l'a prise. Or le Christ, en parlant de l'Eucharistie, inverse les rôles : celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi.

L'affirmation est sans équivoque : celui qui reçoit l'Eucharistie demeure d'abord dans le Christ et ce n'est que dans un deuxième temps, pourrait-on dire, que le Christ demeure en lui. Cela signifie que la vie du Christ ne peut passer en nous que si nous sommes immergés en lui, connectés à lui, unis à lui comme le sarment à la vigne ou les membres à son corps.

Pour expliquer le mystère de l'Eucharistie, les Pères de l'Eglise utilisaient la théorie de l'assimilation, selon laquelle c'est le principe vital le plus fort qui transforme en lui celui qui est le plus faible. Ainsi le végétal (les plantes) assimile le minéral ; l'animal à son tour assimile les plantes ; enfin le spirituel assimile le matériel.

Chacun sait que tout ce que nous mangeons se transforme pour devenir une partie de nous-mêmes, mais lorsque nous recevons l'Eucharistie, c'est nous qui sommes transformés pour devenir Corps du Christ. A cet égard saint Léon le Grand disait : " Notre participation au Corps du Christ ne tend à rien d'autre qu'à nous faire devenir ce que nous mangeons ". Il y a aussi un chant de communion qui va dans le même sens : " Devenez ce que vous recevez, vous êtes le Corps du Christ ".

Dans le passage évangélique qui nous est proposé, saint Jean emploie à plusieurs reprises le verbe "demeurer" qui est un condensé de la théologie de l'incarnation. Ce terme implique une idée de présence réciproque, de constance, de permanence, d'établissement, de fixation dans un espace déterminé. Demeurer dans le Christ c'est donc " être domicilié " en lui, faire de lui le cadre habituel de sa vie.

Est-ce vraiment ainsi que nous comprenons l'Eucharistie ? N'est-elle pas plutôt une sorte de self-service, où nous venons, en toute hâte, faire provision pour retourner à nos occupations habituelles ? Que faisons-nous réellement pour "demeurer" en Christ ?

Pour terminer ma méditation suivons cette histoire :

Quelques jours avant la mort de Mgr Fulton Sheen, un journaliste lui posa cette question : "Monseigneur, vous avez été une référence pour des millions de personnes. Qui vous a inspiré ? Le Saint Père ?

Monseigneur Sheen lui répondit que ce n'était ni le Saint Père, ni un Cardinal, ni un autre évêque qui l'avait inspiré, mais plutôt une petite fille chinoise de onze ans. Il expliqua que lorsque les communistes envahirent la Chine, ils arrivèrent dans une paroisse et enfermèrent le curé dans sa résidence. Regardant par la fenêtre, celui-ci aperçut les soldats entrer dans l'église et profaner les hosties qui se trouvaient dans le tabernacle, en les jetant par terre. Le prêtre connaissait le nombre exact d'hosties qu'il y avait dans le ciboire : il y en avait trente-deux.

Ce jour-là, alors que les soldats profanaient le lieu sacré, une petite fille, de sa cachette, avait assisté à toute la scène. Pendant la nuit, elle revint dans l'église, s'agenouilla devant les hosties profanées et passa une heure d'adoration devant elles. Puis elle prit une hostie avant de se retirer. La petite fille revint ainsi chaque nuit passer une heure d'adoration et communier. La 32ème nuit, après avoir pris la dernière hostie, elle trébucha et fit du bruit. Un soldat se réveilla, la poursuit, la saisit et lui asséna un coup de crosse.

De sa fenêtre, le prêtre vit mourir la petite fille. Et Mgr Sheen ajouta que lorsqu'il entendit cette histoire, il prit la décision de passer chaque jour une heure d'adoration devant le Saint Sacrement, promesse qu'il s'est efforcé de toujours tenir." Voilà, conclut-il, la force de mon sacerdoce : les heures passées avec Jésus."

Demeurer avec Jésus et en lui, pour qu'il demeure en nous : c'est le secret de notre fécondité spirituelle.

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