Beaucoup de monde, beaucoup d'émotion mais désormais plus de religieuses à Hendaye !
Monseigneur Aillet, qui présidait cette messe rassembleuse des très nombreuses personnes appréciant pour multiples raisons les religieuses, a fait le triste constat qu'il s'agissait de la troisième et dernière congrégation à quitter notre paroisse depuis que lui-même est évêque de notre diocèse.
Cependant la messe n'en a pas été triste pour autant ! La présence également de plusieurs prêtres, séminaristes et servants d'autel, des sœurs venues d'Espagne, de Monsieur le Maire et certains élus, de la chorale Bixintxo et de toute l'assemblée reconnaissante, ne pouvait que nous élever vers le lumineux, par les prières, l'orgue et les chants.
Les religieuses ont offert à notre paroisse la statue de leur fondatrice, Sainte Marie-Josèphe du Cœur de Jésus qui se trouvait dans leur chapelle où était célébré la messe tous les mardis à 8 h, la plupart du temps par l'abbé Jean-Marc, notre curé qui les voit partir, qui y avait célébré sa première messe.
Tous les participants ont également reçu un beau livret de la vie de leur Mère fondatrice.
En invoquant Sainte Marie-Josèphe, nous penserons bien à nos amies religieuses mais il nous faudra surtout tenter de nous rapprocher de sa devise : « Amour et sacrifice » que Monseigneur Aillet a uni, dans son homélie, à la grande parole de Jésus : « J'étais malade et vous m'avez visité »
Après la messe, les religieuses ont offert le verre de l'amitié chez elle, mais nous étions trop nombreux !... Aussi, tous ceux qui n'ont pu entrer ce soir là, auront encore quelques temps pour les saluer, les valises n'étant pas encore bouclées !
Mot des religieuses, lu par l'abbé Jean-Marc Lavigne :
Au nom des deux sœurs infirmières à domicile, Sœur Mikaëla et Sœur Bernadette, qui ont longtemps accompli leur mission à Hendaye, je vais vous lire quelques mots qu’elles-mêmes ont souhaité vous exprimer. Mais elles sont si émues aujourd’hui qu’elles m’ont confié le soin de vous les adresser.
Nous souhaitons d’abord vous remercier pour l’accueil que vous nous avez réservé lorsque nous avons commencé à exercer notre mission à domicile. Vous, les Hendayais, nous avez exprimé votre confiance et avez confié entre nos mains vos êtres les plus chers, les malades. Bien que nous ne parlions pas bien votre langue, vous nous avez toujours appuyées et aussi corrigé nos fautes de français ! Peu à peu nous avons appris à mieux communiquer. Vous nous avez toujours ouvert les portes de vos foyers et souvent aussi celles de vos cœurs. Vous avez été patients en acceptant notre manière de travailler à vos côtés.
Nous voudrions aussi vous dire que nous avons beaucoup reçu des personnes malades que nous avons soignées. Elles se sont toujours montrées respectueuses de notre « être » de sœur. Nous les avons vues souffrir avec patience, offrant leurs souffrances unies à la croix du Christ. Nous avons aussi vu les Aitatxi et Amatxi prier, un chapelet à la main.
Finalement, nous avons compris une chose : il y a une langue universelle que tout le monde comprend, c’est la charité qui se déploie vers chacun de nous de la même manière, nous aide tous sans distinction de croyances, de race, de position sociale.
La devise de notre Mère Fondatrice, Sainte Marie-Joseph du Cœur de Jésus, a toujours suscité notre zèle pour servir : Amour et Sacrifice. Nous avons voulu faire vivre ces mots qui sont pour nous l’idéal de notre action.
Merci à toutes et à tous. Nous n’oublierons jamais Hendaye. Vous serez toujours présent dans notre prière et dans nos cœurs.
DISCOURS PRONONCE PAR LA MERE PROVINCIALE
DES SIERVAS DE JESUS DE LA CARIDAD
Bonsoir à tous,
Au nom des Sœurs Servantes de Jésus de la Charité et particulièrement de celles de cette communauté d’Hendaye, je voudrais vous remercier pour votre présence à cette Eucharistie avec laquelle nous achevons 87 années de présence dans cette ville très accueillante et belle.
Merci à Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, à l’abbé Jean-Marc Lavigne, curé de la paroisse ND de la Bidassoa, et aux autres prêtres ici présents. Merci de nous accompagner. Notre gratitude s’exprime aussi à votre endroit, autorités civiles, spécialement à M. le maire, Kotte Ecenarro. Merci à la chorale qui a rendu cette célébration plus solennelle. Et à tous ceux qui ont aidé à préparer cette célébration.
Merci à toutes les Servantes de Jésus de la Charité qui se sont déplacées pour accompagner nos Sœurs d’Hendaye en ce jour.
Permettez-moi de faire un peu d’histoire. Les Servantes de Jésus de la Charité arrivèrent en cette ville le 6 avril 1932. Oui, un 6 avril comme aujourd’hui. La communauté était alors formée de 5 sœurs qui, dès le jour suivant, commencèrent la visite des malades à domicile pour administrer les soins. Leur premier logement était situé au 2 rue de Subernoa, au domicile de Mme Dravasa. Le 2 juin, elles reçoivent l’autorisation d’avoir le Saint Sacrement à domicile et d’ouvrir la chapelle pour le culte semi-public. En peu de temps, les demandes de malades augmentaient. D’autres sœurs arrivèrent, il fut alors décidé d’acquérir une maison propre. A la fin du mois de décembre 1942, elles déménagèrent à la maison Nere Chokua, et le 24 du même mois, elles célèbrent la première Eucharistie.
Nous avons eu la grâce d’être accueillies dans vos maisons, de partager vos moments de joie et de douleur dans la souffrance, en exerçant le ministère de charité qui nous fut légué par notre Sainte Mère Fondatrice.
Pendant ces 87 années, nombreuses ont été les grâces et bénédictions que nous avons reçues. Depuis 1932, les activités réalisées dans notre mission de charité sont diverses, à savoir l’assistance à domicile, les soins en dispensaire, cliniques, hôpitaux et dernièrement le service d’infirmières à domicile.
Il y a eu aussi des moments difficiles. Pendant la guerre, à cause de l’insécurité qui régnait, les sœurs restaient bloquées chez les malades qu’elles soignaient sans pouvoir rentrer à la maison. Les multiples obstacles pour l’acquisition d’une maison pour y vivre, les dénonciations pour prestations charitables des soins aux malades, les sœurs tombées malades pour contagion, etc. Elles ont aussi vécu des moments de grande joie lors des soins, dans l’accompagnement des personnes seules, dans la conversion de plusieurs malades éloignés de Dieu, dans le respect et la considération des habitants de la ville.
Plusieurs sœurs sont passées par cette communauté et je voudrais avoir pour elles, une pensée spéciale et reconnaissante ; parce qu’elles ont dépensé leur vie en silence dans cette mission d’Hendaye, en étant un témoignage vivant et évangélique et elles ont fait en sorte qu’aujourd’hui, après 87 ans, nous nous retrouvions ici. C’est aussi l’occasion de vous demander pardon pour toutes les fois où il y a pu y avoir des incompréhensions et des erreurs.
Aujourd’hui c’est la fin d’une étape, une mission accomplie. Nous nous remettons entre les mains de Dieu qui est Père et nous lui confions nos vies et nos projets. Nous nous en allons avec le cœur en peine mais avec la joie de savoir que nous avons fait ce que nous avions à faire et que Dieu fera le reste.
Mais le plus précieux demeure : l’affection et la prière des uns pour les autres. La nôtre pour vous et vos familles pour que le Seigneur vous bénisse et vous accorde ce dont vous avez besoin dans vos vocations personnelles afin de parvenir à la sainteté. Et la vôtre pour nous, afin que nous nous laissions guider par l’Esprit dans cette nouvelle étape et que nous soyons d’authentique Servantes de Jésus. Que le Seigneur nous bénisse en nous envoyant des vocations pour nous puissions porter son message à plusieurs foyers et plusieurs cœurs qui souffrent.
Une fois encore merci à tous pour votre présence.
A la fin de l’Eucharistie vous êtes conviés à partager avec nous le verre de l’amitié que nous avons préparé à la maison.
Notre profonde gratitude se dirige vers Dieu et vers vous ! Merci beaucoup !