Le monde est-il beau? Le monde est-il cruel?
Depuis un an un groupe de paroissiens se retrouve une fois par mois, le lundi à 18 h à la Villa Marie, autour du l'encyclique du Pape François Evangelii gaudium (La joie de l'évangile). Lundi 15 juin fut la dernière rencontre de l'année. Redémarrage le 21 septembre.
Le monde est-il beau? Le monde est-il cruel? Ce fut l'un des débats qui nous anima lors de notre dernière rencontre de partage autour de l'encyclique de François La Joie de l'Evangile. Mais au fond, n'est-ce pas un leurre de vouloir trancher et répondre de façon absolue et partisane? Cela ne dépend-il pas, comme toujours, de notre regard, des lunettes que nous chaussons?
Remarquons que le mot humain signifie tout aussi bien l'un et l'autre. C'est être humain que de se montrer charitable. Mais aussi, toutes nos faiblesses, toutes nos bassesses... "c'est humain" dit-on pour s'en excuser!
Alors oui, le monde est beau comme le Seigneur l'atteste dans la Genèse.
Et Dieu vit que cela était bon
Et oui, le monde est cruel, car soumis aux manigance de l'esprit du monde, comme en atteste Paul dans la lettre aux Corinthiens (I: 2, 12).
Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu,
mais l’Esprit qui vient de Dieu,
et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a accordés.
Et oui, le monde est beau, grâce à la rédemption opérée par notre Seigneur Jésus.
Alors, si je veux voir Dieu comme sainte Thérèse d'Avila, je dois me rappeler de le regarder avec les yeux du cœur puisque l'essentiel est invisible pour les yeux, dit le renard.
ORACLE
Ne vois-tu pas le langage éternel
Qui s'illumine éclatant dans le ciel ?
A chaque jour, à chaque heure, chaque instant,
Comme un oracle à l'espace et au temps.
Chaque matin au matin de la vie
Et chaque soir se répète à l'envi
Les cycles inscrits dans l'atome à jamais
Et la croissance et la vie qui renaît.
Ne vois-tu pas la nature diverse
Qui ne retiens pas la vie qu'elle disperse ?
Par une graine morte comme une pierre
Surgit la vie qu'appelle la lumière.
La création rappelle à ta mémoire
Ses origines à travers son miroir.
En expansion l'univers qui s'étend
N'est limité en petit ni en grand.
Ne vois-tu pas ton esprit qui défaille
Pour expliquer toutes choses vaille que vaille ?
Si ta raison ne peut pas le comprendre,
Laisse ton cœur te parler pour t'apprendre.
Toute ta science ne pourra te répondre
Et le "pourquoi" finit par te confondre.
Tu sais comment toute chose se fait
Mais pour le sens tu restes insatisfait.
Ne vois-tu pas la bonté dans le monde
Escamotée derrière la geste immonde,
Ni le sourire qui désarme la peur
En redonnant une flamme au bonheur ?
Nos sociétés orgueilleuses et vénales
Seront vaincues par toute vie loyale.
Elle fleurit l'espérance sur la terre
Quand tous s'acharnent à vaincre la misère.
Puisses-tu voir d'où vient toute beauté,
Puisses-tu voir d'où vient toute bonté.
Puisses-tu croire en la vie plus qu'en l'homme,
Et pour cela dire un jour "te Deum".
Gypaete
Didier HOUDIN