Entendu lors d'une émission radiophonique
"La liberté implique la responsabilité"
Alors quelles autres valeurs peut impliquer la suite de notre devise nationale ? :
Egalité et humanité ? - Fraternité et solidarité ?.....
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Retour sur un article du journal "La Croix" en ligne du 26/10/2016
Quel sens les valeurs de « Liberté, Égalité, Fraternité » ont-elles aujourd’hui ?
RETROUVER LE SENS DU POLITIQUE : Les évêques de France ont publié jeudi 13 octobre (2016) un livre dans lequel ils appellent à « refonder le pacte social ».
La Croix a posé dix questions à ses internautes et lecteurs afin de poursuivre la réflexion.
Retrouvez quelques unes des nombreuses réponses :
Près d’une personne sur deux ayant répondu à la question « Quel sens les valeurs de ’’Liberté, Égalité, Fraternité’’ ont-elles aujourd’hui ? » se désole de la perte de sens de cette devise. « Un baratin », « des valeurs qui sonnent creux », « un artifice »… La devise de la République peine à transmettre encore ses valeurs.
En cause ? « La dichotomie entre ce que disent et ce que font nos élites », « des mots vides derrière lesquels se cachent nos politiques ». La classe politique de tout bord serait ainsi la principale responsable de la perte de sens de la société française pour les internautes.
Plus précisément, la majorité des répondants déplorent la perte de sens de la « fraternité », « clé essentielle » et « vertu chrétienne » trop souvent reléguée à la sphère strictement privée, « à ceux qui vivent et pensent pareil », et absente du débat public.
Beaucoup reprochent également la confusion entre « liberté » et « individualisme ».
► Marie-Christine Hazaël-Massieux, 69 ans, Aix-en-Provence
« Il faut distinguer les slogans ou les devises qui sont sans doute pratiques pour résumer des valeurs, mais dont le sens se perd très vite dans le contact avec la réalité. En outre, combien les prononcent pour ne pas avoir à les vivre ! Devant la liberté, on pense d’abord à la sienne propre, rarement à celle de l’autre. L’égalité est une valeur qui ne veut plus dire grand-chose tant elle est incomprise et confondue avec l’égalitarisme et toutes ses déviances. Quant à la fraternité, grand domaine que défendent les religions, on se demande si parfois l’État, qui cite beaucoup moins ce troisième terme que les deux premiers, sait encore ce que cela signifie véritablement. »
► Jean Marie Guyon, 73 ans, Paron
« Je note simplement qu’on peut faire des recours en justice pour atteinte à la liberté ou à l’égalité mais jamais à la fraternité. »
► Hélène, 34 ans, Le Marin
« La corruption et le mensonge répétés et répandus chez les hommes politiques, l’absence de véritable vision, de projet sincère, cohérent et bienveillant pour la société génèrent forcément mécontentement, méfiance et désaffection dans la population. Notamment, dans une société hyper connectée et hyper informée. Tout se passe comme si un meurtrier, les mains encore pleines de sang, "prêchait" la non-violence devant une assemblée n’ignorant rien de ses méfaits, et de ses récidives toutes récentes. Quelle crédibilité aurait-il ? »
► Itala Ménard, 80 ans, Paris
« Elles sont instrumentalisées à tort et à travers. Elles sonnent creux. Je suis catholique pratiquante, mais ces formules, aujourd’hui, me paraissent vidées de leur sens. À la place de "fraternité", je me contenterais d’un peu plus de justice, visant, en particulier, l’oligarchie financière et la corruption. »
► Anne-Marie Voindrot, 68 ans, Villefontaine
« Pour moi, elles n’ont pas changé de sens ! La fraternité nous pousse à accueillir les réfugiés dignement. La liberté permet de s’exprimer ouvertement. Réduire les inégalités au lieu de les creuser doit être l’objectif. »
► Solange De La Tullaye, 80 ans, Annecy
« La fraternité est sous-estimée. »
► Vincent, 50 ans, Orléans
« Ces valeurs sont le fondement de notre République et il faut les réaffirmer au quotidien : une liberté d’expression du citoyen, une égalité des chances et non pas un égalitarisme réducteur, une fraternité plutôt qu’une compétition destructrice et enfin une laïcité éclairée. »
► Alain Millotte, 70 ans, Montrouge
« Il convient tout d’abord de s’entendre sur les termes : la liberté de chacun ne peut être infinie, elle s’arrête où commence celle des autres. Et elle est forcément limitée par des lois, des règlements, parfois (trop) lourds mais nécessaires pour poser les règles du "vivre-ensemble". L’égalité n’est pas l’identité (n’importe quel mathématicien vous le dira). Les hommes naissent libres et égaux en droit, l’essentiel est d’assurer une égalité de chances (qui ne l’est plus aujourd’hui). La fraternité est une vertu chrétienne, mais elle ne peut s’imposer par la loi. »
► Michel Costes, 72 ans, Reims
« Cette devise paraît incantatoire mais elle est bien présente quand il s’agit de résister à des phénomènes exceptionnels comme le terrorisme. »
► Philippe Cadart, 70 ans, Besançon
« Liberté, égalité, fraternité sont des mots qui ont une saveur évangélique. Saint Jean au chapitre 8 de son évangile rapporte les mots de Jésus : "la vérité vous rend libres". Et Jésus dit par ailleurs qu’Il est la vérité. On voit donc que la liberté peut avoir un sens quand elle est ancrée dans l’amour selon Jésus. Il nous révèle que nous sommes tous égaux devant son Père quand Il donne et pardonne. La fraternité découle d’un Père aimant commun à tous les hommes. Nous sommes frères parce que fils engendrés dans un même amour.
Mais ici et maintenant dans notre société française, vivons-nous cela ? Il arrive chez certains que ces trois valeurs aient perdu leur sens parce qu’enfermées dans leur réduction juridique : je suis libre de "faire" tout ce que la loi n’interdit pas. Sur la base de l’égalité de droits, je n’hésite pas à revendiquer pour satisfaire mes tendances égoïstes que reflètent mes choix. Dans ce contexte, que devient la fraternité ? On la recherche dans les actes de partage, les dons aux œuvres, les rassemblements familiaux ou entre amis. La trouve-t-on dans les grands rassemblements républicains comme après les attentats 11 janvier 2015 ? »