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Le travail des responsables religieux de Centrafrique
Le travail des responsables religieux de Centrafrique
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Le travail des responsables religieux de Centrafrique

Depuis deux ans, l'archevêque, l'imam et le pasteur de Bangui (Centrafrique) unissent leurs efforts de paix dans une plate-forme interreligieuse. Celle-ci vient de recevoir à Genève le prix Vieira de Mello.

Les efforts des trois chefs religieux centrafricains ont été salués hier par la remise du prix Sergio Vieira de Mello à Genève. L'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, l'imam Oumar Kobine Layama et le pasteur Nicolas Guerekoyame-Gbangou trouvent ainsi une reconnaissance internationale à la Plate-forme interreligieuse pour la paix (Interfaith Peace Platform) qu'ils ont construite en 2013, en pleine guerre centrafricaine.

Ce prix récompense des hommes et des femmes qui « œuvrent pour la réconciliation de peuples divisés par un conflit ». Il a été créé par la Fondation Vieira de Mello, qui perpétue l'idéal de l'ancien représentant du secrétaire général des Nations unies en Irak, mort à Bagdad le 19 août 2003 dans l'attaque d'une voiture piégée.

« Interfaith Peace Platform est un exemple de ce qu'il peut être fait en cas de crise majeure dans un pays victime de fractures sociales, culturelles et religieuses conduisant à la violence », a estimé Laurent Vieira de Mello, fils du représentant assassiné, et directeur de la fondation.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, a plongé la République centrafricaine dans la plus grave crise de son histoire. Des milices anti-balakas, composées d'animistes et de chrétiens, se sont organisées pour attaquer la Séléka. Des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes ont été constatées. Malgré l'intervention de forces internationales, dont les Français de l'opération Sangaris, une partie du territoire reste soumise à la pression de groupes armés.

C'est dans ce contexte que la Plate-forme interreligieuse pour la paix essaie de travailler. L'imam et l'archevêque sillonnent ensemble le pays depuis le début du conflit. « Les anti-balakas ne sont pas des milices chrétiennes, mais des milices d'autodéfense qui veulent venger leurs frères. Aucun responsable religieux n'est à leur tête. C'est la même chose côté Séléka, ce ne sont pas des milices musulmanes. Les jeunes sont manipulés par des groupes politiques », répète l'archevêque. « Cette guerre n'est pas religieuse », insiste l'imam Omar Kobine Layama.

Les deux hommes sont devenus un symbole de paix et de rassemblement. Pour Noël 2014, Mgr Dieudonné Nzapalainga livrait ce témoignage dans La Croix« Sur cette terre marquée par de grandes atrocités, certains ont eu la lucidité de dire que l'être humain est sacré. Avec le pasteur et l'imam, j'ai tenté de tenir ce discours. Dans ce pays où beaucoup de jeunes se trouvent à la merci de groupes qui peuvent les emporter, certains se sont engagés bénévolement, parfois chrétiens et musulmans ensemble, pour enseigner et véhiculer un message de paix. Cela nous pousse à espérer et à croire que tout n'est pas perdu. »

 COCHEZ Pierre (journal La Croix)

 

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