« Grâce à la liturgie, tout catholique devient grand et universel, il laisse de côté ses intérêts personnels et commence à avoir les mêmes sentiments que l’Église… C’est sur la base de la liturgie que le chrétien s’éduque.
On peut dire que la liturgie est une pédagogie au sens propre du terme, car, grâce à elle, un croyant peut vivre toutes les phases de la vie du Christ. » - Ivan Merz
Ivan Merz fut un jeune laïc croate qui vécut au cours d'une période historique marquée par de profonds changements politiques qui transformèrent le visage de l'Europe.
Il naquit le 16 décembre 1896 à Banja Luka, occupée par l'empire austro-hongrois dans une famille libérale. Il suivit tout d'abord des études à l'Académie militaire de Wiener Neustadt, qu'il abandonna rapidement en raison de la corruption qui y régnait, pour entreprendre des études universitaires à Vienne. Mais, en 1916, il fut enrôlé dans l'armée et envoyé au front, où il passa la majeure partie des années 1917 et 1918.
A la fin de la Première Guerre mondiale, il se trouve à Banja Luka, où il assiste à la naissance du nouvel État yougoslave.
En 1919-20, il se rend à nouveau à Vienne où il étudie la philosophie, puis, en octobre 1920, il part pour Paris où il suit des cours à la Sorbonne, puis à l'Institut catholique, préparant son doctorat sur l'Influence de la liturgie sur les écrivains français, qu'il présente à l'Université de philosophie de Zagreb en 1920. Il passe ensuite l'examen lui permettant d'enseigner la langue et la littérature française et allemande, devenant professeur au Collège archiépiscopal de Zagreb, jusqu'à sa mort le 10 mai 1928.
Sa vie a été définie comme « un fruit spirituel spontané », car il accomplit seul sa première formation spirituelle sans passer par le noviciat ou le séminaire, sans guide spirituel stable, trouvant lui-même la voie de la sainteté. Il fut le promoteur du mouvement liturgique en Croatie et le pionnier de l'Action catholique selon les directives de Pie XI, créant également un mouvement pour les jeunes, qu'il anima jusqu'à sa mort.
Dans sa personnalité se retrouvent d'un point de vue ethnique et culturel des éléments des diverses nations européennes, fondus dans un ensemble harmonieux, parfaitement soudés par la religion catholique.
Ivan Merz peut servir de modèle pour les citoyens d'une future Europe unie par ses racines chrétiennes communes.
Ivan Merz a été béatifié le 22 juin 2003 à Banja Luka par Saint Jean-Paul II lors du voyage apostolique en Bosnie et Herzégovine.
https://levangileauquotidien.org/FR/saints/2019-05-10
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Après de bonnes études secondaires, Ivan Merz passe trois mois à l'académie militaire de Vienne avant d'entreprendre des études universitaires. La Première Guerre mondiale les interrompt immédiatement. Il connaît les affres du front de l'Est.
La guerre terminée, Ivan Merz reprend des études de philosophie à Vienne en 1919-20, puis réside deux ans en France – jusqu'en 1922 – pour étudier les Lettres à la Sorbonne et à l’Institut catholique de Paris. En 1923, il soutient, à Zagreb, une thèse de littérature sur L'influence de la liturgie sur les écrivains français (Publié en 2005 par les éditions du Cerf). De Paris, il écrit à sa mère : « La foi catholique est l'appel de ma vie ».
Revenu dans son pays, il enseigne la littérature et le français. Il approfondit également la théologie, s'intéressant aux documents du magistère ecclésial, tout en étant actif dans la promotion du mouvement liturgique en Croatie.
Il est aussi un pionnier de l'Action catholique selon les directives du pape Pie XI, créant un mouvement pour les jeunes qu'il anime jusqu'à sa mort : « L’Union croate des Aigles », inspiré de la « Croisade eucharistique » (aujourd'hui: Mouvement eucharistique des jeunes) qu'il avait connu lors de son séjour en France.
Fréquentant assidûment la basilique du Sacré-Cœur de Zagreb pour y prier et assister à la messe, il fait la connaissance du père Vrbanek sous la direction duquel il fait les Exercices spirituels de Saint Ignace en 1923. Il lui est alors clair qu'il n'est pas appelé à la vie religieuse mais à un engagement laïc au service du Royaume de Dieu. Un autre père l'initie à l'étude privée de la théologie scolastique.
Il meurt peu avant ses 32 ans, victime d'une inflammation chronique de la cavité maxillaire dont il souffrait depuis sa jeunesse. En 1977, son corps fut solennellement transféré du cimetière dans la basilique du Sacré-Cœur, église principale des jésuites de Zagreb.
Moins de deux semaines après sa mort, le quotidien français La Croix concluait un portrait du jeune professeur par ces mots : « Cette mort prématurée a brisé de grands espoirs, mais il reste aux catholiques yougoslaves une consolation : c’est que M. Merz est mort comme un saint après avoir vécu comme un saint. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Merz