L’ADORATION DES BERGERS
Étude du tableau de l’église Saint Vincent d’Hendaye
En cette veille de Noël, nous vous proposons une étude du tableau de l’église Saint Vincent d’Hendaye. Il se rapporte à la Nativité du Christ, afin d’être au plus près de notre belle fête Chrétienne du 25 Décembre.
Préambule
Autour du thème de la Nativité – La naissance de Jésus dans l’étable à Bethléem (Luc 2-15) – trois sujets se confondent souvent.
1° La Nativité seule : Avec l’âne, le bœuf, les anges, Marie, Joseph et Jésus.
2° L’Adoration des Mages : Avec la Nativité plus les Rois Mages bien-sûr.
3° L’Adoration des Bergers : Avec tous les personnages de la Nativité plus un ou plusieurs bergers, et un ou plusieurs agneaux.
Souvent ces thèmes sacrés sont mêlés entre eux. Sur une même toile, on peut trouver, une Nativité, associée à une adoration des Mages, voire même en plus à une adoration des Bergers. C’est le cas des «Crèches de Noël » par exemple ou les trois thèmes sont ensemble – Nativité, Mages, Bergers –
Ici, dans notre église Saint Vincent, notre beau tableau, une huile sur toile de la fin du XVIIIème siècle ; le sujet d’apparence simple est bien une « Adoration des Bergers » dans une Nativité. Voyons l’analyse de l’œuvre pour s’en convaincre.
Analyse thématique
Le caractère sacré de la scène représentée, est donné par Marie et l’Enfant Jésus, bien évidemment, mais aussi par ces anges superbes qui entourent les personnages. Ce sont des « PUTTIS » anges souriants et bienveillants. Ils ont la suavité vaporeuse du « Quattrocento », cette période de la fin de la Renaissance (XVIII°).
Il se dégage une atmosphère apaisante dans une pénombre encore accentuée par les tons sombres de la composition. C’est le beau visage éclairé, lumineux de la très Sainte Vierge qui donne, par contraste, ce sentiment de plénitude. Marie a ce ravissant sourire qui témoigne d’un émerveillement anxieux ; n’est-elle pas la Mère du Verbe Enfant ?
On remarque également cette belle lumière diaphane qui nimbe tout l’enfant Jésus dans un magnifique clair-obscur.
Ici, Jésus nouveau-né, de notre tableau hendayais, n’a jamais paru plus à l’aise et plus adorable, dans ce minuit le plus mystérieux de tous les âges, de tous les Noëls, de toutes les « Nathalis Dies », n’est-il pas notre Sauveur ?
Joseph est également présent dans la composition, son visage traité en Patriarche avec cette belle barbe abondante, apparaît très effacé, très en retrait et assez peu visible juste au-dessus de l’épaule de Marie, à droite du tableau.
Nous ne constatons aucune présence des Rois Mages, indiquant alors une Adoration des Mages. Seul un personnage, sur le côté du tableau, très sobrement vêtu – traité dans un style très réaliste – car il est dans l’action, avec à ses pieds un agneau, nous interroge... :
C’est un berger – un seul berger – et il nous donne la clef et le titre de la composition. Il s’agit donc bien d’une « Adoration des Bergers, dans une Nativité toujours représentée ».
Cette adoration, désigne le culte suprême que les Bergers rendirent à Jésus nouveau-né reconnaissant ainsi sa nature Divine. Ici, le symbolisme religieux s’adosse à un sujet de piété.
Dans l’iconographie chrétienne, un agneau souvent les pattes attachées est offert par l’un des Bergers à Jésus, lors de l’Adoration. Il est alors le symbole qui annonce le futur sacrifice du Christ – Sa Passion – On lit dans le livre d’ISAIE – L III, 7 – :
« Il était comme un agneau conduit à la boucherie »
Mais cet agneau, c’est aussi dans la thématique chrétienne, les figures allégoriques, de l’innocence, de la douceur, de la mansuétude et de l’humilité – le visage intériorisé de Jésus donc-
Ici, sur notre tableau, le petit agneau désigne avec le berger, l’intention de l’artiste de peindre, de représenter non pas seulement une Nativité, mais bien une « Adoration des Bergers » ; bien qu’il n’y ait qu’un seul berger ! Comme lors du tableau précédemment analysé sur Sainte Marie Madeleine, ce sont dans les petits détails que le vrai sens de la composition se révèle.
Pour conclure
Sur notre tableau, la Vierge enveloppée du bleu intense de son manteau participe de tout son être à l’Adoration de son Fils, dans la Gloire de Dieu.
Aucune femme n’a eu de la sorte son enfant – son Dieu pour elle seule – un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers. Seule Marie a éprouvé ce privilège. Le Christ est son enfant la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles…
Une magnifique grande toile, probablement de la fin du XVIIIème siècle, qui par sa présence forte et sa thématique profonde, met en valeur encore davantage notre belle église Saint Vincent. Peinture anonyme.
A regarder ou à redécouvrir très attentivement dans la paix de son âme et la douceur de son cœur, en ce Noël 2015.
Marie et Jésus nouveau-né
Saint Joseph
Dans les environs se trouvaient des bergers – L’ange du Seigneur s’approcha et les enveloppa de sa lumière – il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : « Gloire aux hommes qu’il aime ». Luc II 8-20
L’adoration des Bergers (à St Vincent)
Le Berger avec l’Agneau
Recevons la caresse consolante du sourire de Marie – Pape François