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Approfondir sa foi
La sainteté de Mère Teresa, un « signe » pour notre temps
La sainteté de Mère Teresa, un « signe » pour notre temps
© ND de la Bidassoa

| JPaul 813 mots

La sainteté de Mère Teresa, un « signe » pour notre temps

Le postulateur Brian Kolodiejchuk, fait l’éloge d‘une sainteté "exceptionnellement héroïque" davantage fondée sur des désirs d'expiation que de purification.

Mère Teresa a toujours agi « avec miséricorde » et un grand « désir de pardonner et guérir » avec « tout l’amour » dont elle était capable, comme récite une de ses plus célèbres prières Je t’aime tel que tu es, dans son testament spirituel.

« Sa sainteté est d’autant plus grande et exceptionnellement héroïque que tout ce qu’elle faisait elle le faisait avec foi et amour, des qualités qu’elle ne percevait pas », souligne dans un entretien rapporté par Vatican Insider le père canadien Brian Kolodiejchuk, la personne au monde la mieux placée pour parler de Mère Teresa de Calcutta qui sera canonisée par le pape François, le 4 septembre prochain, à Rome. Considération un peu étrange dite dans la bouche du postulateur de sa cause, missionnaire de la charité, la dernière branche masculine fondée par Mère Teresa. Une candidate à la sainteté peut-elle en effet agir sans sainteté? Le religieux, avant d’expliquer ce qu’il entend par « agir avec sainteté », souligne en quoi la future sainte a laissé une vraie marque dans notre temps.

Le saint-messager

Benoît XVI a dit, dans un entretien avec le théologien jésuite Jacques Servais que « l’idée d’une miséricorde de plus en plus centrale et dominante » est « un signe des temps ». Mère Teresa est donc « un signe des temps » ? Oui, « sans aucun doute, de mille façons », répond Brian Kolodiejchuk, car Dieu suscite un saint pour chaque époque afin de « laisser à la conscience de l’Église et du monde » un message qui correspond à ses besoins actuels, et Mère Teresa « fut un instrument » pour notre époque.

Sous Jean Paul II, puis Benoît XVI et enfin François, la miséricorde de Dieu, poursuit-il, fut un « thème prédominant » dans les enseignements de l’Église. Mais surtout chez le pape actuel qui cite beaucoup en exemple « toute l’œuvre de Mère Teresa et des missionnaires de la charité », pleine d’actes miséricordieux, tant spirituels que corporels. À ce propos, le religieux a annoncé la diffusion d’un nouveau livre sur Mère Teresa et ses œuvres, dans le courant du mois d’août, par le Centre Mère Teresa de Calcutta, créé par sa congrégation pour « servir la connaissance authentique » de la future sainte. Il s’intitulera Un appel à la miséricorde : des cœurs pour aimer et des mains pour servir selon le titre original du livre en anglais qui, après sa canonisation, sortira dans d’autres langues.

« Un crayon dans les mains de Dieu »

En disant d’elle-même « je suis un bout de crayon dans les mains de Dieu« , Mère Teresa révèle toute son humilité : « Un crayon est quelque chose de très insignifiant », explique le père canadien, à l’image de Mère Teresa qui se voyait comme « un tout petit instrument … quelque chose qu’on utilise pour écrire un message ». Elle voulait « marquer l’aspect modeste de l’instrument – elle-même – face à la grandeur de Dieu », grandeur qu’elle ne cessait de louer. Et puis, ajoute Brian Kolodiejchuk, « un crayon ça ne coûte pas cher, c’est un objet accessible à tous, donc très commun. C’est Celui qui l’utilise – Dieu – qui fait des grandes choses, si ce crayon lui permet d’agir en toute liberté ».

Désirs « d’expiation »

La future sainte a connu une profonde et très longue « nuit de la foi ». Cinquante années de longs passages à vide, évoquées dans les médias à chaque fois qu’il est question de Mère Teresa. À cette question, le postulateur de sa cause explique que cette « nuit d’obscurité », comme elle l’appelait, relevait plus chez elle d’un désir d’ « expiation » que de « purification » et avait duré jusqu’à sa mort, « un fait unique » comparé à celles – très longues aussi – traversées par saint Paul de la croix, et sainte Jeanne de Chantal. Cette « expiation » qui consistait à « pénétrer l’obscurité des pauvres sans foi, mais surtout sans amour », était une façon pour elle de « s’assimiler à Jésus dans ses souffrances, au Jardin des Oliviers et sur la croix », vivant sur sa peau ce qu’elle appelait « la plus grande des pauvretés de ce monde : celle de se sentir pas aimé, ni désiré, ni voulu ».

La sainteté de Mère Teresa

Faut-il s’étonner qu’un tel « silence » ne constitue pas une objection à la sainteté ? Sur ce point, Brian Kolodiejchuk rappelle que la sainteté « est faite de foi, d’espérance et d’amour » mais qui relève plus de « l’action » que du « ressenti ». Mère Teresa avait « un amour et une foi héroïque » dans ses actions. « Sa sainteté est donc beaucoup plus grande, exceptionnellement héroïque ! ».

Au Yémen, en mars derniers, quatre religieuses de Mère Teresa ont été tuées par les terroristes de Daech. Le martyre aussi fait partie du charisme des missionnaires de la charité : « Le martyre comme la sainteté, est une possibilité présente dans toute vocation chrétienne », explique en conclusion le religieux. Mais il s’agit néanmoins d’une grâce et nous ignorons à qui le Seigneur la destine,  qui sera « prêt » à la recevoir. Ceci dit, Mère Teresa espérait pouvoir donner des saints et des martyrs à l’Église, et après sa mort son désir a été exaucé ».

Source d’origine : Terre d’America

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