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Paroles du curé
Homélie du troisième dimanche de l'Avent
Homélie du troisième dimanche de l'Avent
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 1042 mots

Homélie du troisième dimanche de l'Avent

TROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT          A

 

 

          Dimanche dernier, nous étions déjà en compagnie de Jean le Baptiste et son enseignement était abrupt : souvenez-vous ; il décrivait le Messie qui devait venir après lui, Jésus, comme celui qui allait inaugurer le Royaume de Dieu de manière fracassante, à grand coups de hache.

Ce Messie allait tailler, couper, brûler tout ce qui lui résisterait.

 

          De cela Jean, le Baptiste, en était convaincu !

 

          Or quelques temps après, alors qu’il est en prison pour avoir dénoncé une injustice, Jean connaît une période de doute, de questionnement, d’épreuve. Car il entend parler de Jésus et de sa manière de vivre ; mais il ne correspond pas à ce qu’il avait imaginé et annoncé...

 

          Jésus n’extermine pas ce qui est mauvais, ce qui est pécheur, ce qui est égaré... il est patience, accueil et amour. Il fréquente les pécheurs, il mange même à leur table : il choisit comme apôtre un certain Matthieu collecteur d’impôts pour l’occupant romain ; il ne lapide pas la femme adultère mais lui pardonne et lui montre le chemin de la lumière ;

bref, il n’entre pas dans les catégories et les cases de Jean le Baptiste... il n’est pas dans les clous : dirions-nous aujourd’hui.

 

          Alors Jean décide d’en avoir le cœur net, d’en savoir davantage : il envoie ses disciples rencontrer Jésus pour lui demander : “Es-tu celui qui doit venir ? ou devons-nous en entendre un autre ?”

          Jésus ne répond ni par oui ni par non... il renvoie Jean le Baptiste à ses connaissances de l’Écriture et en particulier au prophète Isaïe que nous avons entendu tout à l’heure :

“Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie... Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : “Prenez courage. Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu… Il vient lui-même et va vous sauver”...

          Jean le baptiste découvre à la lecture d’Isaïe que Jésus a choisi d’être un Messie qui ne fait pas table rase du passé des gens... mais qui les rejoint jusque dans leurs faux pas et leurs blessures et leur redonne une espérance folle.

Et encore dans Isaïe :

“Alors se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie... allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient”.

          Jean le baptiste découvre à la lecture d’Isaïe que c’est bien Jésus qui réalise cela par sa présence en pleine pâte humaine.

          Jean le baptiste est forcé de vivre un déplacement dans son esprit et dans son cœur... il n’avait pas tout saisi du Messie...  

 

          Jésus alors dira au sujet de Jean Baptiste : Voici que j’envoie mon messager en avant… pour préparer le chemin…  Amen, je vous le dis : “Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux et plus grand que lui.”

          Ainsi Jésus veut dire que le prophète Jean Baptiste a été un homme extraordinaire certes... mais que davantage encore ce sont les croyants qui ont suivi qui sont grands pour Dieu.

 

          Nous sommes nous, depuis notre baptême, ces “plus petits dans le Royaume des cieux, plus grands” que les prophètes qui ont précédé Jésus parce que nous connaissons le Christ, que nous suivons ses pas, que nous avons part à sa Parole et à son Eucharistie et que nous sommes ses témoins : Le plus petit disciple du Christ est plus grand que le prophète Jean.

 

          Alors aujourd’hui, dans les situations concrètes de nos vies, nous nous demandons encore, comme Jean :

Seigneur, es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? "   Cette question est aussi celle de nos contemporains : “Ah si Dieu existait, ça n’arriverait pas...”

“Le Christ a abandonné notre terre...” “L’Église a bien changé et tout va à vole eau...”

 

          Dieu ne se manifeste pas comme un magicien.

          Le Christ ne se montre pas dans l’exceptionnel.

          L’Église ne s’impose pas.

 

Par contre, le véritable SIGNE que Dieu est là et que l’ÉGLISE est vivante c’est quand il y a de l’amour.

 

          Quand nous lisons ce dimanche dans l’Evangile :

Les aveugles retrouvent la vue, les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle,

nous devons le vérifier aujourd’hui et ici, et dans les tous milieux de vie :

- A nous d’être signes et acteurs engagés d’une humanité plus vraie, plus belle, plus réussie : il y a tant à faire encore !

 

- A nous de nous réjouir quand des hommes et des femmes même non croyants s’engagent pour changer nos déserts en jardins : quand le chrétien agit en partenariat avec d’autres, c’est vraiment le pays aride qui se couvre de fleurs.

 

- A nous de voir les signes d’Espérance qui fleurissent sans cesse sur notre terre et de le dire autour de nous : “allez annoncer ce que vous entendez et voyez” disait Jésus aux disciples de Jean.

 

Si nous ne croyons pas à ces SIGNES qui y croira ? ... si nous n’en sommes pas témoins qui les découvrira ? ... si nous sommes une Église tiède et tournant sur elle-même qui découvrira le Christ sauveur et non juge ?

 

          Il y a mille raisons de croire et d’espérer !

          Il y a mille raisons d’aimer davantage, d’aimer mieux et d’inviter les autres à aimer. Aimer se décline à tous les temps et à tous les genres dans tous les secteurs du quotidien.

 

          Notre monde meurt de manque d’amour.

          Et jamais la Parole de Dieu n’a sonné aussi juste que pour notre époque par son message d’Amour, par son Messager d’Amour en personne, le Christ.

 

          Noël qui approche nous rappelle déjà combien notre Dieu s’est fait proche, l’un de nous pour nous sauver d’amour.

                                                                     AMEN.

 

Jean le baptiste en prison interroge ses amis au sujet de Jésus : est-il celui qui doit venir ?
Jean le baptiste en prison interroge ses amis au sujet de Jésus : est-il celui qui doit venir ? © ND de la Bidassoa
Jean le baptiste en prison interroge ses amis au sujet de Jésus : est-il celui qui doit venir ?

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