Bien aimés du Seigneur,
Aujourd'hui c'est la solennité du Christ-Roi de l'Univers. Les textes qui nous sont proposés en ce jour nous parlent de la royauté. Dans la première lecture, le prophète Samuel nous rapporte que toutes les tribus d'Israël étaient montées à Hébron voir David pour le supplier de faire alliance avec eux en devenant leur roi. Voici comment ils explicitent leur demande : " Vois ! Nous sommes de tes os et de ta chair. Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, c'est toi qui menais Israël en campagne et le ramenais, et le Seigneur t'a dit : " Tu seras le berger d'Israël mon peuple, tu seras le chef d'Israël ". David accepta et gouverna en vaillant guerrier, les douze tribus d'Israël pendant trente-trois ans. Durant son règne, le royaume connut la paix et la stabilité.
Dans l'évangile, selon saint Luc quant à lui, a de quoi nous surprendre en nous présentant Jésus sous l'aspect d'un roi crucifié, outragé et trois fois raillé par les chefs, les soldats et le mauvais larron. Les railleries qui lui sont adressées se résument en la phrase que voici :" Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous avec ".
Ces trois outrages rappellent les trois tentations subies par le Christ au désert au tout début de son ministère. Par la bouche des catégories de personnes présentes au calvaire, le diable vient pour une dernière fois tenter Jésus au pire de sa souffrance pour habilement l'amener à renoncer à sa mission de rédemption du monde. Mais Jésus se tait, il fait silence.
Comme vous le voyez chers amis, la royauté du Christ ne se manifeste pas par des signes extérieurs. Sa royauté se déploie dans le silence, l'amour, la miséricorde et la soumission totale à la volonté de Dieu son Père. Grâce à son obéissance Jésus sera élevé au-dessus de toutes créatures.
C'est d'ailleurs ce que nous rappelle l'épître de saint Paul apôtre aux Colossiens : « Il est la tête de l'Eglise : c'est lui le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'il ait en tout la primauté. Car Dieu a jugé bon qu'habite en lui la plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel."
Tout près de Jésus au calvaire se trouvait le '' bon larron ". Nous ne savons pas la foi de ce condamné à mort. Mais avec lui, nous comprenons que Jésus n'est pas un imposteur, mais plutôt, l'innocent, le Messie annoncé pour affranchir le peuple du joug de l'envahisseur romain, celui qui vient établir un royaume de justice et de paix. A l'encontre du mauvais larron, c'est celui-là même qui prit la défense de Jésus au dernier moment sur la croix : "Tu ne crains pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné toi aussi ! Et puis, pour nous c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal ".
Oui ! chers amis, même au cœur de ses déboires, le bon larron est resté impartial et accessible à la grâce de Dieu ; et cela lui valut le paradis : " aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis."
Frères et sœurs, en ce jour où nous célébrons la fête du Christ Roi de l'Univers, demandons au Seigneur de régner en nous, d'être le maître de nos pensées et de nos actions, le guide de nos choix et le modèle de notre vie. Demandons-lui d'étendre son règne sur l'Univers entier pour que les hommes s'aiment davantage et se reconnaissent fils d'un même Père. Demandons-lui enfin de donner à ceux qui nous gouvernent assez de sagesse et de courage pour être réellement au service de tous, Amen !