Pentecôte 2022
Dans la diversité de nos talents, de nos charismes, œuvrons pour l'unité et la paix, dans l'Eglise et dans le monde de notre temps.
Chers frères et sœurs en Christ,
Aujourd'hui nous célébrons la Pentecôte, une solennité qui nous rappelle la descente de l'Esprit Saint sur les disciples du Seigneur : ''le cinquantième jour après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble, quand soudain il y eut un violent coup de vent, et l'Esprit se posa sur chacun d'eux sous forme de langues de feu''.
Ici et maintenant, que ce même Esprit souffle sur chacun, sur chacune d'entre nous ; qu'Il imprègne notre âme et notre corps et dissipe de nos cœurs le doute, la rancune et la discorde. Qu'il nous illumine et nous inspire la claire vision des bonnes œuvres à accomplir dans notre assemblée, dans la cité, dans l'Eglise et dans le monde de notre temps.
Bien aimés du Seigneur, la description que l'évangéliste saint Luc nous livre dans les Actes des Apôtres en parlant d'un violent coup de vent, nous fait écho à ce qui s'est passé au mont Sinaï, lorsque le Seigneur convoqua son peuple par le prophète Moïse pour lui donner les tablettes de la Loi :'' Or le troisième jour quand vint le matin, il y eut des voix, des éclairs, une nuée.... le mont Sinaï n'était que fumée et toute la montagne trembla violemment. Le Seigneur parla avec Moïse et conclut l'Alliance avec son peuple.'' Exo : 19,10 - 20,17.
La solennité de la Pentecôte, c'est le rappel du don des tablettes de la Loi, tablettes données par Yahvé au peuple d'Israël par le prophète Moïse, au pieds du mont Sinaï. Effectivement, autrefois en Israël, avant l'avènement de la Pentecôte, les Israélites se rassemblaient cinquante jours après Pâques pour célébrer la fête des Tentes, célébration au cours de laquelle ils faisaient mémoire du don de la loi : premier rappel.
Et le second rappel, nous l'avons également à la fin du récit des Actes des Apôtres qui nous est proposé en 1ère lecture en ce jour :''Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d'Asie, de la Phrygie et de la Pamphile, de l'Egypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu.''. Cette pluralité de personnes, de peuples, voire de races, tous rassemblés en une seule communauté de frères est le symbole de l'unité, de l'harmonie retrouvée au sein de l'humanité. Qu'il nous souvienne, l'épisode de Babel, où les hommes imbus de leur ego, ont tenté de défier Dieu en projetant de bâtir une tour qui toucherait le ciel. En voulant se séparer de Dieu, ils n'ont pas pu s'entendre par la suite : ce fut la catastrophe, la grande dispersion, le grand désordre et la polyphonie linguistique.
L'auteur sacré, tout en décrivant l'avènement de l'Esprit-Saint, vient nous rappeler que la Pentecôte, c'est le retour à l'unité, à l'harmonie, à la paix, à la fraternité, à l'attention et à l'acceptation des uns, des autres. L'Esprit-Saint est descendu sur les disciples et ils ont formé un seul peuple, une seule communauté. Aujourd'hui encore, c'est le même Esprit qui agit dans l’Eglise ; qu'il insuffle en nos cœurs des élans fédérateurs d'harmonie, de nouvelles énergies en vue de l'unité, la paix et la cohésion sociale.
Chers amis, vivre sous la mouvance de l'Esprit de Pentecôte aujourd'hui, c'est choisir résolument la voie de la tolérance et de la concorde malgré nos différences et nos diverses potentialités. Pour nous en convaincre, suivons cette histoire :
Un jour, à l'autre bout du monde, un roi convoqua une assise pour planifier les projets dans son royaume. Au cours des échanges, une dispute éclate entre le roi et un membre de sa famille. Contrarié, le roi voulut exclure son frère cadet de son royaume. Pour le faire, il invita le grand architecte de la cité et l'instruisit de dresser tout autour de son royaume un rempart en prenant le soin de contourner la maison de son frère, celui qui l'a affronté en pleine assemblée. Après avoir donné les instructions, le roi parti en vacances pour un mois de repos. Après l'étude géologique du royaume, l'architecte se mit à exécuter les travaux. A la surprise de tous les habitants du royaume, l'architecte, en lieu et place du rempart exigé par le roi, fit des remblais tout autour du royaume et, au final, bâtit plutôt un énorme pont. Informé de la situation, le roi s'irrita, écourta ses vacances et ordonna à ses gardes de ramener l'architecte pour qu'il réponde de ses actes, le lendemain même de son retour.
Quelques heures avant son arrivée dans le royaume, il y eut une grande inondation mais la ville fut préservée à causes des travaux du célèbre architecte. Ce dernier en face du roi, convainquit les juges et l'assemblée de l'importance d'un pont plutôt que des remparts. D'ailleurs la preuve était tangible ; grâce à ce pont, le roi ne fut pas retenu par les eaux aux portes de son royaume. Le roi émerveillé, exhorta tous les habitants de son royaume à bâtir désormais des ponts plutôt que des murs.
Evidemment bâtir un pont, c'est resserrer les liens d'amitié et de fraternité ; bâtir un pont, c'est mettre en commun nos talents pour aller de l'avant ; bâtir un pont, c'est savoir apprécier les compétences de nos frères et sœurs malgré nos divergence s; bâtir un pont, c'est œuvrer pour l'unité et la paix.
Que l'Esprit de Dieu éveille en nous le désir d'ériger des ponts dans notre Eglise et un peu partout dans le monde de notre temps, Amen !