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La Paroisse
Homélie du 5ème dimanche de Pâques
Homélie du 5ème dimanche de Pâques

| Abbé Maxime EDOH 794 mots

Homélie du 5ème dimanche de Pâques

Homélie du 5e dimanche de carême année C

03 avril 2022

            Chers frères et sœurs, dans la liturgie de ce jour, l'église nous propose l'épisode de la femme adultère.

            Dans la culture juive à l'époque de Jésus, la femme n'était comptée pour rien. Méprisée et bafouée dans sa dignité, elle était livrée aux caprices des hommes. En voilà encore une que les scribes et les pharisiens amènent de force à Jésus et lui disent: " Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Or dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ?".

En parlant ainsi, ces autorités juives voulaient piéger Jésus. Si ce dernier se déclare d'accord avec Moïse, toutes ses paroles sur le pardon des pécheurs, sur le Dieu miséricordieux ne sont que du vent. Et s'il se prononce sur l'acquittement, il se met en opposition avec la Loi. Alors quelle attitude adopter dans cette situation embarrassante, dans ce dilemme ?

Avant tout, il y a quelque chose de surprenant dans ce texte : c'est que, dans l'accusation portée contre la femme, aucune mention n'a été faite de l'homme qui a commis l'adultère avec elle. Elle a été épinglée comme l'unique fautive, la bête noire à abattre. Comme on le constate, la tradition, dans laquelle vivait cette femme n'élève pas celle-ci ; bien au contraire, elle la méprise, la rabaisse, la fragilise, voire la diabolise.

Pour déjouer le plan ourdi par les scribes et les pharisiens à l'encontre de la femme adultère, Jésus se mit à écrire du doigt sur la terre.

Effectivement "écrire du doigt par terre", cela me fait penser à l'histoire d'un moine au sujet de deux jeunes adolescents.

Un jour, deux jeunes hommes avaient convenu d'aller faire une balade dans un lieu touristique. Chemin faisant, une dispute éclate entre eux et l'un s'empresse de gifler son second. Celui-ci après avoir encaissé le coup, se mit à écrire par terre. Après quelques minutes de silence, les deux jeunes hommes poursuivent leur route et arrivent au bord d'une rivière. L'un des deux jeunes hommes ne sait pas nager : c'est celui qui auparavant avait reçu une gifle. En voulant traverser la rivière, il commença à se noyer. Le second vint à son secours et l’aide à se mettre hors de tout danger. Une fois à l'autre rive, il se mit cette fois-ci à écrire sur un rocher. Son ami lui dit :" mon frère, tout à l'heure je t'avais giflé et tu t'étais mis à écrire par terre, maintenant une fois sorti de l'eau, et après avoir échappé à la mort, te voilà écrivant cette fois-ci sur un rocher, dis-moi pourquoi ". Alors le jeune homme serein lui répondit :"chaque fois que quelqu'un vous offense, écrivez au sol pour qu'au passage du vent, la poussière recouvre ce qui est écrit et que cela soit vite oublié. Mais quand quelqu'un vous fait du bien, ou vous prête main forte, gravez cela sur le roc pour que cela reste le plus longtemps possible dans la mémoire des gens.

            Pour renouer avec l'évangile de ce jour, Jésus, poussé à bout par ses détracteurs se redressa et leur dis :"Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre. Alors, après avoir entendu cela, ils s'en allèrent un par un, en commençant par les plus âgés ".

En parlant ainsi, Jésus renvoie les scribes et les pharisiens à leur propre conscience pour que du fond de leur cœur ils réalisent combien de fois ils peuvent être, eux aussi, indignes, fragiles et pécheurs ; et comment malgré tout cela, Dieu est toujours prêt à les pardonner. Ah ! " si tu retiens les fautes Seigneur, Seigneur, qui donc pourrait subsister ? Mais près de toi Seigneur se trouvent la miséricorde, le pardon pour tous nos péchés ".

            Ils s'en allèrent en commençant par les plus âgés ; les plus âgés car, ayant plus péché dans leur vie, ils étaient justement ceux qui avaient plus bénéficié de la miséricorde de Dieu.

       Alors mon ami, que sais-tu de cet homme que tu juges, de cette femme que tu condamnes, de ce couple qui a divorcé ?

Peux-tu imaginer l'enfance de ce jeune homme délinquant, as-tu idée de ce qui a amené cet homme à se donner la mort ?

Si tu n'as pas de réponse à ces interrogations, alors dépose par terre la pierre que tu prépares contre ton ennemi, ton adversaire, ou même contre ton frère, ton semblable, ton ami, ton époux.

Oui relâche la pierre et laisse-toi saisir par le Christ. A l'instar de saint Paul, considère tes avantages comme des balayures et entreprends résolument la route de la miséricorde et de la perfection.

 Amen !

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