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La Paroisse
Homélie du 5e dimanche Ordinaire - année A
Homélie du 5e dimanche Ordinaire - année A

| Jean-Marc Lavigne 898 mots

Homélie du 5e dimanche Ordinaire - année A

"... Être sel et lumière c’est donc pour nous, vivre de notre mieux, être pleinement nous-mêmes, sans orgueil ni tapage ; mais en tenant bien notre place de témoin du Royaume au cœur des réalités de ce monde en..."

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            Toute maîtresse de maison, soucieuse de bien accueillir, demande à ses invités : “C’est bien salé au moins ? Si non, vous avez la salière...”   car elle ne voudrait pas qu’on trouve fade les mets qu’elle a patiemment cuisinés.

 

            Par ailleurs, lorsqu’arrive le soir et que la nuit nous enveloppe de ses ombres, on apprécie une pièce éclairée selon l’ambiance que l’on désire. 

            On sait aussi que les fleurs, si elles se nourrissent de la terre et de l’eau, se nourrissent également par la lumière.

            Sel et Lumière sont indispensablespour l’agrément et la croissance de notre vie.

 

            Et Jésus vient de nous dire : “Vous êtes le sel de la terre… vous êtes la lumière du monde”.

 

            Ce qui manque le plus à notre société urbaine contemporaine ce sont des personnes qui soient “Sel” et “Lumière”, des personnes qui -par leur manière de vivre, de penser, de parler, de voir les évènements, de se situer par rapport à Dieu et à la vie -donnent du goût et du sens à la vie personnelle et collective.

 

            Combien de personnes auraient ainsi besoin de rencontrer des croyants dont la manière d’agir et de prier leur donneraient l’ESPÉRANCE !

            Car enfin, comment se fait-il que tant de personnes se tournent vers des sectes, si ce n’est parce qu’elles y trouvent un climat chaleureux, des personnes qui clament haut et fort leurs convictions... alors que nous, les chrétiens, nous sommes plus discrets.

 

            Nous avons raison de ne pas chercher à nous mettre en valeur... une certaine modestieest bien meilleure que de s’imposer.

St Paul vit sa mission au service des premiers chrétiens justement avec humilité : “c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous. Mon langage n’avait rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre. Mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient.

 

            Ainsi le sel et la lumière ne sont pas appréciés pour eux-mêmes : Le sel met en valeurle goût des aliments ; la lumière révèle la beauté des êtres et des choses et on l’oublie.  Également : trop de sel rend le plat immangeable ; de même trop de lumière aveugle.

 

            Être sel et lumière c’est donc pour nous, vivre de notre mieux, être pleinement nous-mêmes, sans orgueil ni tapage ; mais en tenant bien notre place de témoin de Royaume au cœur des réalités de ce monde en étant sel et lumièreAlors ce que nous sommes transparaîtra et celles et ceux qui nous voient comprendront ou se poseront des questions positives pour leur vie.

 

            Vivre de son mieux. Être pleinement soi-même. Qu’est-ce que cela veut dire pour un chrétien ?

            Pour y répondre, faisons un détour par la première lecture d’Isaïe. A son époque, bien avant le Christ, les croyants organisaient des cultes somptueux dans le Temple de Jérusalem mais ils ne se souciaient guère d’un autre temple qu’est l’être humain : alors s’imposait la loi du plus fort. Les plus démunis étaient souvent réduits à la servitude.

 

            Isaïe réagit alors, de la part de Dieu, en reprochant à son peuple de vivre dans les ténèbres par un faux culte rendu à Dieu... il l’invite à se ressaisir en s’engageant au service des souffrants : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable : Alors ta lumière jaillira comme l’aurore … ton obscurité sera lumière de midi ».

 

            TA NUIT SERA LUMIERE est justement le thème du DIMANCHE DE LA SANTE qui est proposé à notre prière et à notre réflexion ce soir et demain. 

           Souvent la maladie, le handicap, la vieillesse sont vécus comme des morts ; c’est alors que tous les acteurs de la grande famille soignante (médecins, infirmiers, aides-soignants, agents administratifs des hôpitaux, des cliniques, maisons de retraite et de rééducation) sont Lumière au cœur de ces nuits. Il faut les soutenir et les encourager ; il faut comprendre leurs justes revendications aussi.

           De même la Pastorale de la Santé de nos paroisses (avec les aumôneries d’Hôpitaux et de clinique, le Service Evangélique des Malades, la communion portée à domicile, les visites aux personnes malades ou seules au nom du Christ) cette pastorale est lumineuse alors que la nuit semblait gagner.

 

            TA NUIT SERA LUMIERE fait aussi écho à l’appel du pape François : en ce mois de février 2020, « prions pour que le cri de tant de migrants victimes de trafics criminels soit entendu et pris en compte ».

 

            La lumière n’est pas nécessaire en plein jour. C’est dans ces nuits qu’elle devient indispensable... 

Au cœur de ces nuits, chrétiens, nous devons tous être lumière.

Comme au cœur des vies fades, nous devons donner le sel de l’amour, en témoignant de l’espérance possible, en bâtissant le royaume où chacun se sait aimé et reconnu, en proposant la foi au Christ Sauveur.

 

            = Mais nous serons lumière si nous avons d’abord accueilli en nous la lumière du Christ qui nous a dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

            = Nous serons sel si nous avons d’abord accueilli en nous l’eucharistie qui chaque dimanche donne un nouveau goût à notre semaine. L’Eucharistie, sacrement de l’« alliance nouvelle et éternelle ».

 

                                                                                   Amen

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