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La Paroisse
Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 841 mots

Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire

TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

Fêtes patronales de la Bixintxo 2023

 

            Ce dimanche de nos fêtes locales patronales de la Bixintxo, nous ramène, comme chaque année, aux origines de la foi chrétienne chez nous depuis qu’Hendaye est devenue une paroisse indépendante d’Urrugne. C’est la confrérie des pécheurs qui en avaient fait la demande à Monseigneur d’Olce, Confrérie fondée par le Père Bidegain.

 

            Nous sommes là en 1644… c’était alors un autre Saint Vincent qui était honoré, celui de Dax, début septembre, époque où nos pécheurs de baleine étaient en mer ; donc plus tard, Hendaye changera de saint patron, en choisissant saint Vincent, diacre et martyr de Huesca, fêté en janvier, alors que les pécheurs étaient de retour dans leurs foyers.

Ils l’aimaient bien leur st Vincent jusqu’à lui donner le nom affectueux et basque de Bixintxo, petit Vincent.

 

            Ce dimanche nous ramène cette année à rencontrer d’autres pécheurs : et nous sommes là dans l’évangile, il y a plus de 2000 ans. Jésus marche au bord de la mer ; il voit quatre pêcheurs : deux qui jettent leurs filets : Simon-Pierre et André ; plus loin deux autres qui, eux, réparent leurs filets. Il leur dit : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Ils laissent là leurs filets, leur barque, leur père et suivent Jésus. Ils deviennent les quatre premiers apôtres du Christ.

 

            Même si nous sommes éloignés de ces deux époques, nous en sommes les héritiers d’une façon ou d’une autre… il n’y a plus beaucoup de bateaux de pêche à Hendaye mais l’océan reste un élément unique chez nous et continue de participer au développement de notre cité et au bien-être de beaucoup. Ce bateau ex-voto au-dessus de nos têtes nous rappellent l’océan aujourd’hui comme hier.

 

            Jésus appelle autant qu’avant à le suivre mais ils sont moins nombreux ceux qui répondent à ses appels. La barque Eglise est dans la tempête ; les paroisses sont parfois comme des coquilles presque vides et fragiles dans le vaste océan de l’indifférence religieuse. Il est plus exigeant et difficile d’être chrétien aujourd’hui.

 

            De telles fêtes patronales sont une bouffée de vitamine, un grand vent d’espérance dans nos voiles pour avancer malgré tout comme citoyens et comme chrétiens à Hendaye.

 

            Mais nous savons bien qu’après les fêtes le soufflet descend et que le quotidien souvent compliqué reprend son cours.

 

            Bixintxo, à la suite du Christ, nous invite au réalisme. Il reste notre cher petit Vincent bien au-delà de janvier, il nous est donné en exemple car il est saint, il prie pour nous au ciel parce que nous l’avions choisi pour veiller sur nous.

 

            Réalisme car notre saint patron a subi le martyr et la mort pour ne pas renier sa foi ; il est resté le diacre dévoué à son évêque jusqu’à mourir comme lui ; il a subi le même sort que plus de 1000 chrétiens en Espagne en l’an 304.

 

            Bixintxo ne nous fait pas rêver à un monde idyllique et hors du temps, il nous montre la réalité souvent rude.

 

            Jésus également, juste avant de choisir ses quatre premiers apôtres, pêcheur du lac, décide de quitter sa vie paisible à Nazareth pour venir habiter au bord de la mer de Galilée, à Capharnaüm, la ville de tous les risques, ville multi-culturelle, multi-religieuse, jadis endeuillée par la persécution et soumise à de nombreux problèmes. Que déjà Isaïe le prophète, 500 ans auparavant appelait le « pays de l’ombre et de la mort. »

 

            C’est là que Jésus choisit de vivre sa mission et d’y apporter son Evangile, sa Bonne Nouvelle, « comme une grande lumière » annonçaient encore Isaïe.

 

            Il en est de même pour nous, chers amis, nous ne voulons pas fuir la vie telle qu’elle est ; nous ne voulons pas déserter et baisser les bras… notre ville aussi est de plus en plus diversifiée ; des personnes très différentes s’y croisent, s’y rencontrent ou encore s’ignorent ; des dizaines de langues différentes sont parlées et donc des cultures particulières sont honorées dans les familles ; de nouveaux dynamismes s’y vivent mais aussi de nouveaux défis et problèmes.

 

            Et c’est dans le même contexte que se construit notre paroisse. Car elle n’est pas hors sol mais bien au cœur des réalités humaines, économiques et sociales ; et au service de tous, autant que faire se peut. Elle est toujours en devenir entre joies et difficultés. Le pire serait qu’elle se referme sur elle-même par peur de la vie réelle.

Alors que c’est bien ici et maintenant que le Christ l’appelle à rayonner, à témoigner, à aimer.

                       

            Que Saint Vincent, Bixintxo, le patron de notre ville et de notre paroisse, nous rassemble tous sous la même bannière de la fraternité engagée, de la foi profonde et active ; qu’il secoue nos léthargies et nos pessimismes ; et nous donne la vraie joie : celle de voir les autres de plus en plus heureux dans un monde meilleur, signe du Monde Nouveau !

 

                                                                                   Amen.

           

230122 Messe fête Bixintxo photos M. BARACE
230122 Messe fête Bixintxo photos M. BARACE ©
230122 Messe fête Bixintxo photos M. BARACE

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