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La Paroisse
Homélie du 3ème Dimanche de Pâques
Homélie du 3ème Dimanche de Pâques

| Jean-Marc Lavigne 913 mots

Homélie du 3ème Dimanche de Pâques

TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES  B

 

          Il y a trois dimanches, nous célébrions dans la joie la fête de Pâques. Et il était très palpable que cette joie était sincère surtout au bout d’un an de pandémie et de restrictions.

          Et cette fête chrétienne nous faisait d’autant plus de bien que nous avions eu beaucoup moins d’occasions de joies et de fêtes partagées depuis tant de mois.

 

          Mais était-ce une joie « pour oublier » une joie « pour s’ébrouer » ou bien une joie réelle de chrétien qui croit comme fer que Jésus est ressuscité, vainqueur de la mort ?

 

          Mais, il faut bien le dire, croire comme fer : c’est difficile en matière de résurrection. On sait même que beaucoup de chrétiens pratiquants n’y croient pas. J’en suis bien peiné…

 

          Même les disciples à la vue, pourtant, du Christ ressuscité ont du mal à croire que c’est bien lui. Ils voient mais que voient-ils au juste ? on ne le sait pas… à tel point que ceux-ci le prennent pour un fantôme (aujourd’hui dans l’évangile) ; auparavant d’autres pour un simple étranger ne suivant pas l’actualité (c’était sur le chemin d’Emmaüs), et en première, une femme, Marie de Magdala l’avait pris pour un jardinier.

 

          Et chaque fois Jésus se fait pédagogue, enseignant, se révélant dans un climat de paix ; et alors on le reconnaît.

          Par exemple dans l’évangile de ce dimanche, il leur montre ses mains, ses pieds, son côté portant toujours les marques de sa crucifixion ; il mange même devant eux pour leur prouver que c’est bien lui, qu’il n’est pas un fantôme.

          Si aujourd’hui, Jésus ressuscité apparaissait dans son corps de chair il dirait à ce jeune adolescent : « c’est bien moi, prête-moi tes écouteurs » ; à ce solitaire figé sur son smartphone : « je t’offre un nouveau logiciel qui t’étonnera » ; à ce restaurateur triste : « Je passe tout à l’heure t’acheter ton menu à emporter » ; à cette infirmière exténuée : « C’est moi que tu viens de soigner ».

 

          Tout cela pour vous dire que le Christ ressuscité s’ingénie à nous montrer sa présence, d’une façon ou d’une autre.

 

          Et il est particulièrement présent quand il nous parle. Bien sûr qu’il nous parle… nous oublions cela : chaque fois que nous écoutons l’évangile ici à l’église, il nous parle ; quand nous prions à partir de l’évangile, il nous parle au plus profond de nous-mêmes. Et cela est réel… à tel point que sa parole nous interpelle : elle nous secoue ou nous encourage, elle nous bouscule ou nous console.

          L’évangile de ce dimanche exprime bien cela : « alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Ecritures. Il leur dit : ‘Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait, et que la conversion serait proclamée pour le pardon des péchés’. »

 

          Le Christ ressuscité invite les croyants que nous sommes à lire les Écritures pour mieux connaître Dieu et pour mieux comprendre le sens de notre vie. Les Écritures, nous aident à voir plus en profondeur. Elles s’adressent non seulement à notre intelligence mais aussi à notre cœur. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ! », disait Pascal.  

          Dans tous les cas, il bien dommage d’en rester à la première apparence des choses, au premier degré, à la superficie. Il faut creuser plus profond ; être curieux de la vie ; être curieux de Dieu et de sa Parole.

 

Et l’on voit cela dans d’autres domaines de la vie.

Ainsi, là où nous ne voyons qu’une goutte d’eau, le chercheur et le scientifique y découvrent tout un monde de molécules, de bactéries, de vie microscopique.

Ou encore, là où nous ne voyons qu’une réalité banale, le poète et l’artiste y voient un monde de beauté et de poésie.

 

Les anciens disaient qu’il n’y a pas de chrétiens sans la méditation de l’Écriture. La Parole de Dieu doit devenir pour nous une nourriture de tous les jours. Nous en avons besoin pour affermir notre foi et retrouver le véritable sens de notre existence.

Un auteur italien, disait : « La Parole de Dieu doit être goûtée dans le silence, creusée par l’étude, assimilée dans la prière, célébrée dans la liturgie, vivifiée dans la vie fraternelle, annoncée dans la mission… jusqu’à devenir notre langue maternelle. »

 

          La parole de Dieu peut éclairer l’ensemble de notre existence, avec ses joies, ses peines, ses espérances, ses découragements, ses limites, ses maladies et ses morts tragiques ou annoncées.

 

La parole de Dieu devient pour ceux qui savent la lire, une parole de sagesse, de consolation, de courage et de fraternité. Elle nous nourrit de dimanche en dimanche, de semaine en semaine et nous apporte la joie, la sérénité et la paix.

 

          Écouter la Parole de Dieu c’est s’ouvrir à elle de manière à ce qu’elle soit créatrice en nous, c’est entrer dans le grand cycle de la fécondité divine.

 

            Voilà la joie de Pâques qui doit vraiment nous habiter et nous transformer de l’intérieur ; oui la présence du Seigneur vivant, à nos côtés, est réelle.

La vraie foi naît toujours d’une rencontre personnelle avec Jésus comme « compagnon de route ».

 

          L’intelligence du monde peut le récuser, le tourner en dérision, mais l’intelligence du cœur le reconnaît.

 

          A nous d’en être les témoins, de le transmettre de génération en génération pour que rien de Lui, le Christ, ne se perde.

                                                                     Amen

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Evangile de ce dimanche ©
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