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La Paroisse
Homélie du 3e dimanche du temps ordinaire
Homélie du 3e dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 890 mots

Homélie du 3e dimanche du temps ordinaire

... " Sommes-nous assez persévérants pour jeter les filets de l’Evangile pour que la Bonne Nouvelle du Christ devienne nourriture, pain de vie et poissons pour les hommes de ce temps qui est le nôtre ? ""...

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3DOA.jpg © ... " Désormais ce sont des hommes qu’ils auront à pêcher, à sortir de l’ignorance et à conduire à la foi "...
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TROISIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

           Aujourd’hui saint Matthieu présente le commencement du ministère de Jésus. 

Comme fil rouge de la réflexion, on peut souligner l’importance des lieux qu’il évoque, ainsi la géographie se met au service de la théologie. Matthieu présente trois tableaux.  

 

Premier tableau : de Nazareth à Capharnaüm en Galilée. 

           Quand Jésus apprend l’arrestation de Jean Baptiste, il se retire en Galilée.
           Il quitte Nazareth et vient habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
            A partir de ce moment, Jésus se met à proclamer : 

« Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. »

 

           L’heure est venue pour lui de se manifester en public et d’entrer en action comme Fils de Dieu Sauveur.

 

C’est en Galilée, sur la rive d’un lac, que Jésus choisit d’habiter. 

C’est un pays carrefour, un pays frontière, une région de brassage et de passage, carrefour des païens, comme le décrit Isaïe dans la première lecture de ce dimanche. « C’est là qu’allait se lever une grande lumière », avait-il annoncé. Cette Lumière c’est Jésus.

La Galilée est une région où les Israélites ne sont plus tout à fait chez eux, entre eux, mais où ils côtoient des gens différents. Un « pays de l’ombre et de la mort », un pays ténébreux, de mélange de populations, au regard d’Israël qui est, lui, le peuple de l’alliance, peuple détenteur de la lumière, sans mélange, peuple de purs. 

 

           Jésus choisit d’habiter dans ce pays frontière, loin des centres religieux. Il aurait pu choisir Jérusalem, le lieu saint et lumineux, où Dieu est présent dans le Temple où il demeure. Un haut-lieu où l’on se retrouve entre croyants, derrière des remparts, et là où résident et se retrouvent les scribes et les responsables religieux. 

 

           En Galilée, Jésus vient habiter à Capharnaüm, une ville peu recommandable s’il faut en croire nos dictionnaires où le mot désigne un endroit très encombré et en désordre, « foutoir » et fourre-tout.

 

           Et chez nous, depuis des années, nos villes, nos villages, nos familles ont été bien bousculées. Nous vivons de plus en plus en terre païenne et dans des « capharnaüms ». Fini le temps de chrétienté, le temps de l’ordre dans les paysages et les villes, dans les têtes et les vies, dans les relations. 

           Pourquoi nous en désoler ? Jésus choisit d’habiter là où l’on ne trouve pas nécessairement Dieu dans les têtes bien faites, dans les communautés de stricte observance, dans les parcours infaillibles et sans défaut de gens toujours en règle en tout point avec les règles. Non, ce n’est pas là que Jésus choisit d’habiter. 

           Car dans ces lieux sans histoire, que peut-il se passer de nouveau ? Tout est vérouillé.

 

Deuxième tableau : Le bord du lac et une barque de pêcheurs. 

           Comme il marchait le long de la mer de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer. De là, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

 

           Ils acceptent de suivre Jésus. Pêcheurs ils resteront, mais en pays bien plus ouvert et plus vaste que leur mer de Galilée, plus large que leur barque, leur promet Jésus, et ils aborderont d’autres rivages, jusqu’aux extrémités de la terre. 

Désormais ce sont des hommes qu’ils auront à pêcher, à sortir de l’ignorance et à conduire à la foi. 

 

Et nous, quels sont nos lacs familiers aujourd’hui, nos lieux de pêches ? Sont-ils des enclos, où des lieux ouverts aux dimensions du monde ? 

Sommes-nous assez persévérants pour jeter les filets de l’Evangile pour que la Bonne Nouvelle du Christ devienne nourriture, pain de vie et poissons pour les hommes de ce temps qui est le nôtre ? 

 

Troisième tableau : la Galilée, la Syrie, la Décapole. 

           Jésus, parcourant toute la Galilée, sa renommée gagna toute la Syrie, et de grandes foules le suivirent, venues de la Galilée et de la Décapole, de Jérusalem et de la Judée, et d’au-delà du Jourdain.

 

           L’espace s’élargit encore, en Galilée puis au-delà des frontières. Des synagogues juives aux terres étrangères. De la Galilée à la Judée. Du pays d’Israël à des villes et nations païennes. Jésus invite à passer des lieux clos aux espaces ouverts et « périphériques » ; des lieux-nations à des mélanges de nations, des lieux de culte aux espaces de vie de tous les peuples. 

 

Comme Jésus et avec lui, les sédentaires sont appelés à devenir nomades, les installés à marcher, les indigènes à côtoyer les étrangers, les pêcheurs de poissons à se faire pêcheurs d’hommes, les uns à rencontrer les autres. 

« Venez à ma suite » avait dit Jésus aux pêcheurs de Galilée.

 

Et nous baptisés, confirmés qui communions tous les dimanches à la vie du Christ, sachons aussi quitter nos basses eaux, pour nous laisser entrainer par le flot vigoureux de l’Esprit du Seigneur et ainsi prendre le courant de son amour qui déplace, qui mène ailleurs, qui fait réfléchir et agir de façon toujours nouvelle.

 

La foi est mouvement !

L’Eglise est en sortie !

Amen

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