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La Paroisse
Homélie du 3e dimanche du temps de l'Avent - Année A
Homélie du 3e dimanche du temps de l'Avent - Année A
© Homélie du 3e dimanche du temps de l'Avent - Année A

| Jean-Marc Lavigne 863 mots

Homélie du 3e dimanche du temps de l'Avent - Année A

" C’est aujourd’hui le dimanche appelé « Gaudete » ce qui veut dire « réjouissez-vous »

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3DAVENTA.jpg © 3e dimanche de l'Avent
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C’est aujourd’hui le dimanche appelé « Gaudete » ce qui veut dire « réjouissez-vous » ; dimanche situé au milieu de temps de l’Avent ; dimanche de la joie pour lequel la couleur liturgique n’est pas le violet foncé mais le rose. 

Le prophète Isaïe, notre guide pour ce temps de l’Avent, invitait son peuple exilé à « voir la vie en rose » malgré leur épreuve, et lui annonçait que Dieu allait le libérer. Quels que soient nos exils et nos déserts à vivre et à traverser, exultons de joie nous aussi, en Jésus son Fils il a réalisé tout ce que le prophète avait prédit. 

« Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent !
Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse,
qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie !
Ceux que le Seigneur a libérés reviennent avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. »

            Voilà une réjouissante invitation adressée à Israël, et à nous aussi, une invitation à espérer et à garder courage, à vaincre l’affolement et la peur, en ces temps peu rassurants qui sont les nôtres. 

Le texte continue par ses paroles étranges : « c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu ». Curieux de parler ainsi de Dieu… une Dieu vengeur qui prend sa revanche… comme s’il voulait nous détruire !

La suprême vengeance de Dieu c’est la revanche de sa bonté sur la haine, de sa paix sur la violence, de sa libération sur l’esclavage, de sa lumière sur les ténèbres, de sa vie sur la mort, la revanche de son pardon sur le crime. 

La grande revanche de Dieu par rapport à l’humanité qui le trahit et le rejette pourtant… eh bien, nous allons la fêter à Noël. 

Il y a 2000 ans Dieu a envoyé son Fils sur la terre, né de la Vierge Marie, mais non pour se venger contre nous et nos infidélités 

Sa revanche c’est le plus beau, le plus grand des cadeaux. Il vient vivre avec nous et mourir pour nous en la personne de son Fils, Jésus-Emmanuel. Dieu vient recréer ce que l’homme a détruit.


           L’extrait d’Evangile en Saint Matthieu, ce dimanche, met en scène Jean le Baptiste, désormais en prison, pour avoir dénoncé les mauvaises pratiques morales du roi, Jean le Baptiste qui se pose des questions sur Jésus qui le surprend par sa façon de faire.

           Il lui fait demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »    

Jean le Baptiste avait choisi de vivre en ascète, au désert, comme un ermite ; et Jésus fait un autre choix, il reste au milieu du monde, au milieu des foules. 

Jean Baptiste annonçait la venue du Messie pour Israël, peuple des seuls fils d’Abraham ; Jésus, lui, sort des frontières d’Israël. Son message est universaliste et il choisit des apôtres qu’il envoie en terres païennes, où d’autres que les juifs sont aussi fils d’Abraham. 

Jean le Baptiste prêchait la radicalité de la conversion, et employait des images dures. Rappelons-nous ses paroles : Le Messie sera un juge en colère, intraitable. Il va nettoyer, purifier, garder le grain, brûler la balle dans un feu qui ne s’éteint pas ; Jésus, lui, suit un autre chemin. Il se fait proche des gens du petit peuple et des pauvres, de ceux qui n’arrivent pas à accomplir la Loi dans toute sa rigueur et sont donc considérés comme impurs et pécheurs par ceux qui se croient justes. 

Jésus s’inscrit dans la tradition d’Isaïe, celle d’une vengeance à rebours, une vengeance d’amour ! 

Alors il cite le prophète Isaïe pour répondre aux disciples de Jean : « Les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. »

Jésus ne choisit pas de lever une armée pour chasser l’occupant romain et mener un combat politique, mais il enseigne les foules, guérit les malades, redonne leur dignité aux méprisés. Il ne cherche pas à punir les oppresseurs du peuple, mais il fraternise avec les victimes de la violence des grands, il les réconforte, partage leur sort, et ne les encourage pas à prendre les armes, à devenir violents eux aussi. Vraiment, il y a une grande continuité entre le comportement de Jésus et ce qu’annonçait Isaïe.


           Ce qui se passe entre Jean Baptiste et Jésus se vit encore aujourd’hui. L’Eglise se trouve encore devant des choix :

Va-t-elle choisir de se retirer dans le désert, de fuir le monde, pour constituer des communautés de fervents, une élite de fidèles quant à leur vie et leur doctrine, leur respect des règles qu’elle préconise ? Ou bien les chrétiens vont-ils choisir de construire une Eglise pour tous, au milieu de tous, acceptant que cheminent en son sein des pécheurs, des pauvres, qui n’arrivent jamais à être en règle avec les règles, mais n’en vivent pas moins les béatitudes à leur manière ?

 

            Soyons dans la joie d’accueillir dans nos vies, et plus spécialement en ce temps de Noël qui approche, Jésus qui nous sauve en nous aimant, qui enlève nos péchés en donnant sa vie. « De la crèche au crucifiement, il nous aime inlassablement » chanterons-nous à Noël. 

                                                                                   Amen

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