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La Paroisse
Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 883 mots

Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire

32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  C

 

On peut dire merci aux Sadducéens, ces croyants juifs de l’époque de Jésus qui ne croyaient pas à la résurrection. Oui, merci d’avoir posé un piège (un peu gros) à Jésus, puisqu'ils nous ont obtenu des éclaircissements sur l’Au-delà donnés par Jésus lui-même.

 

Car, en ce mois de novembre, quel chrétien devant la tombe d'un être cher ne s'est pas posé la question si grave : « Est-ce possible qu'il soit vivant quand je bute sur un terrible silence ? » Oui, dit Jésus, oui c’est possible : vos défunts sont bien vivants, et en plus, ils ressusciteront avec leur corps.

 

Nos défunts sont vivants

            De tout temps, les hommes ont cru plus ou moins à une survie : on retrouve dans les tombes les plus anciennes des aliments placés à côté du mort. L'homme moderne, scientifique, est plus sceptique : il donne même une explication à cette foi en l'au-delà : elle serait la projection de notre désir d'immortalité pour nous consoler de la mort inéluctable.

 

            Alors, le mieux encore, au lieu d'affabuler et d'imaginer je ne sais quoi, est de s'en tenir aux paroles de Jésus.

Il n'a pas levé tout le voile, mais suffisamment.

Oui, nos morts sont bien vivants. Ils ne sont pas remariés ou réinstallés dans une demeure semblable à celle d’ici-bas (selon la question piège des Saducéens mettant en scène une femme ayant eu 7 maris consécutifs, non), ils ne sont pas dans un lieu, ils sont dans un état de bonheur ; ils « nagent dans le bonheur » pourrait-on mieux dire !

Ils vivent maintenant de la vraie vie, la vie des fils et filles de Dieu.

Ne les appelons plus les morts mais les "grands vivants", les "super-vivants".

 

Nos défunts ressusciteront

Le Christ est formel : les défunts ressusciteront. Lui-même en a montré la possibilité : il est le premier des ressuscités. 

Le corps humain doit être associé à la gloire de l'esprit. Le corps n'est pas un accoutrement, une loque sans importance : « mon corps, c'est moi ; il m'a fait ce que je suis. La preuve : si mon père avait épousé une autre personne que ma mère ; je n’aurais pas les mêmes traits physiques, je serais une autre personne, très différente.

Arrêtons alors de nous rebattre les oreilles avec la réincarnation. L'homme ressuscitera, car, après sa mort, il ne pourrait jouir d'une béatitude pleinement satisfaisante sans ce corps qui fait partie de sa nature d'homme.

Quant à décrire ce que sera ce corps ressuscité, ce « corps spirituel » ce « corps glorieux » dont parle saint Paul, le mystère demeure. Faisons confiance à Dieu qui est capable de tout.

 

Et que les époux ne soient pas déçus, si dans l'éternité le mariage comme tel disparaît, la vie intime, sexuelle n’existe pas. Leur amour conjugal s'éternisera dans l’Amour avec l'Époux parfait. Ils ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : « ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

 

Des sondages périodiques révèlent que bon nombre de chrétiens ne croient plus en la résurrection. Il est vrai que la résurrection, si l’on veut bien y croire, ce n’est pas évident ! Y-a-t-il un domaine au monde où l’imagination puisse avoir autant de champ libre ? Et on ne s’en est pas privé. Les questions se bousculent : « Comment des corps réduits en poussière ou incinérés pourront-ils se reconstituer ? » « Quel âge aurons-nous ? » « Où va-t-on mettre tout ce monde ? » « Que ferons-nous pendant toute l’éternité ? » …

            Ces questions n’ont pas changé depuis des milliers d’années.

 

            Ceci me fait penser à l’expérience de Mère Térésa. Mère Térésa n’a pas toujours été celle que nous connaissons. Elle a d’abord été longtemps religieuse cloîtrée dans son couvent, consacrant sa vie à la prière et la méditation.

Elle racontera plus tard qu’elle ne se sentait pas croyante, que sa foi était bien fragile à cette époque.  

            Jusqu’au jour où elle consacra sa vie aux plus malheureux en Inde à Calcutta. En chaque visage elle voyait le visage de Dieu. Elle ne se posait plus de questions rationnelles sur sa foi, celle-ci était devenue vivante. Souvent son action était une simple présence dans la rue pour assister les hommes en train de mourir. Elle voulait qu’un peu de tendresse et un visage de paix les accompagne avant de fermer les yeux.

           

            Autre exemple : de même qu’il est impossible de comprendre l’amour si l’on ne commence pas d’abord par aimer, il est impossible de croire en la résurrection si l’on ne commence pas, maintenant, ici-bas, par remettre debout ceux qui sont allongés c’est-à-dire rendre le goût de vivre à ceux qui l’ont perdu.

            Je ne sais pas comment on peut expliquer les couleurs à un aveugle ni comment faire découvrir l’harmonie des sons à un sourd. Ainsi en va-t-il de la vie après la mort, on ne peut l’expliquer !

 

Pour la comprendre, pour découvrir, pour « savoir » ce qu’elle est, il faut en faire l’expérience.   

            En résumé : le seul moyen d’aborder l’au-delà ou d’essayer de le comprendre, c’est d’en vivre dès aujourd’hui.

Quand on donne sa vie, la mort perd tout son sens…  elle n’a plus rien à prendre ; elle a perdu !

 

                                                                       Amen  

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