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La Paroisse
Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 825 mots

Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  C

 

Il y a des jours où l'on se sent pris d'une foi sans limites, d'une foi à faire bouger les montagnes... Cette foi, cette force, frères et sœurs, nous viennent de Dieu...

 

            Mais il y a aussi ces nombreux jours de grisaille où nous faiblissons, où nous doutons... Tournons-nous vers le Dieu fort et tendons l'oreille à ce qu'il nous dit aujourd'hui...

 

            = Bien avant nous, ce sont les Apôtres de Jésus, eux-mêmes qui lui expriment leur crise de foi !

 

Ils disent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »

 

            Voilà une demande importante, essentielle, que font les apôtres… car ils se sentent incapables de mettre en pratique les exigences de l’amour fraternel que vient de leur rappeler Jésus.

Conscients de leur faiblesse, ils cherchent leur force près de lui.

La foi qu’ils demandent n’est pas une connaissance intellectuelle ; elle est une vie, une énergie spirituelle.

 

« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde… »

La foi : c’est un germe de vie, une source de lumière et de force.

C’est une semence que le Christ Jésus est venu répandre sur notre terre, qu’il met en chacun de nous par le baptême…

C’est un germe de vie divine… qui nous permet de déraciner un grand arbre pour le planter dans la mer…

 

Par cette image si expressive, Jésus nous montre la force de la foi : elle permet de faire des choses impossibles à notre nature humaine.

Elle nous fait produire les mêmes fruits que notre Seigneur, les merveilleux fruits de l’amour.

Oui, « augmente en nous la foi, Seigneur ! »

Fais-nous vivre toujours plus, avec toi et comme toi,

dans l’amour.

 

            Mais attention :

            = Si, comme les apôtres, nous voulons que le Seigneur « augmente en nous la foi », il faut que nous y mettions du nôtre !

           

Nous dépensons beaucoup d’énergie pour faire des études, bâtir une carrière, gagner de l’argent, obtenir une promotion, exceller dans un sport ou un loisir, mais à quel prix !

La relation avec Dieu est sans défense devant cet activisme forcené.

 

Bien souvent, nous vivons comme si la foi chrétienne relevait de la « génération spontanée », comme si la foi était une sorte d’herbe folle poussant toute seule.

 

Bien sûr, la foi est grâce, c’est Dieu qui nous la donne. Mais il nous fait ce don comme un jardinier confierait ses plus belles plantes aux « apprentis » que nous sommes.

 

Voici qu’il nous faut nous sarcler l’âme, biner la mauvaise terre de nos doutes, abonder le sol avec le terreau de la Parole et l’eau vive de la prière… La foi est un travail.

On dit d’une femme qui va mettre son enfant au monde qu’elle entre en travail.

Eh bien croire, c’est la même chose. Nous avons à faire grandir et à « mettre au monde » l’espérance que Dieu a mise en nous le jour de notre baptême.

Saint Paul l’écrit à Timothée : « Je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu qui est en toi... »

 

Marcher à la suite de Jésus, c’est sortir peu à peu des nuits de notre manque de foi, aller vers l’éveil du matin de Pâques, entrer chaque jour davantage dans la conscience d’être les filles et les fils aimés du « Très Haut ».

= La comparaison qui suit, celle qu’on pourrait appeler des « serviteurs inutiles » appelé ici « les simples serviteurs » semble peut-être un peu dure dans la bouche de Jésus. Elle n’est pourtant pas sans rapport avec la foi.

 

            En effet, cette foi, afin qu’elle soit parfaite, doit être dépouillée et sans calcul. Elle doit s’en remettre totalement à la bonté paternelle de Dieu. La vraie foi n’est pas du “donnant - donnant”. Notre Dieu n’est pas un Dieu de commerce.

            La foi ne nous donne aucun droit sur Dieu. Elle ne nous permet pas de nous targuer de nos mérites pour exiger de Dieu une récompense. “Tu vois, j’ai fait cela pour toi, à toi maintenant de faire quelque chose pour moi !” C’est ce que Jésus reproche aux pharisiens, Dieu ne peut pas entrer dans ce jeu-là.

 

Or la logique de nos relations avec Dieu est la même que la logique de l’amour : ce que l’on fait par amour n’est jamais fait dans un but intéressé mais en pure gratuité ou, pour reprendre les mots de Jésus, on le fait inutilement, par amour, car « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »

 

            Créés à l’image de Dieu, nous devons être comme lui : Amour gratuit… comme l’enfant qui rend service non par intérêt, mais pour dire son amour.

 

Tu es, Jésus, le serviteur parfait :

Humble, toujours disponible par amour…

Tu continues de l’être dans l’Eucharistie.

Entraîne-nous à ta suite,

Dans la gratuité de l’amour.

 

                                                                       Amen

 

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