0
Paroles du curé
Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| ND de la Bidassoa 952 mots

Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire

23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE     C

 

          Que veut dire préférer le Christ à tout ?

          C’est lui-même qui nous demande de le préférer aux membres de nos familles, et même à notre propre vie.

 

          Pourtant jamais Jésus n’a poussé à des divisions, à des ruptures d’amour. Alors pourquoi ce discours ?

 

          C’est pour que nous découvrions qu’aimer ce ne pas posséder l’autre ; Jésus nous met en garder contre ces adjectifs possessifs « son » « sa » « ses » … son père, sa femme, ses enfants.

         

          Une telle possession peut nous faire oublier deux choses principales :

 

= d’abord qu’aimer ce n’est pas posséder mais donner, toujours donner.

 

= ensuite qu’il nous faut nous préparer à nous séparer des nôtres, parce que les uns quittent la maison après l’adolescence, les autres pensent différemment que nous et vivent à leur manière, mais aussi parce qu’un jour il nous quitteront pour ciel.

 

          Alors, préférer le Christ c’est le prendre comme l’architecte de nos vies et le roi vainqueur de tout ce qui nous fait mal, la mort comprise.

 

          D’où les deux images choisies par le Christ.

          = L’architecte qui envisage de construire une tour prend le temps de réfléchir, de faire des plans, d’opter pour tels ou tels matériaux… C’est donc avec le Christ, en étant ses disciples, que nous devons bâtir notre tour.

          Cette tour c’est d’abord nous-mêmes, notre être avec toutes ses dimensions. On ne peut se construire que si l’on est aimé. Or nous sommes aimés de Dieu comme nul autre ne peut nous aimer : ni nos parents, ni nos enfants, ni notre femme ou notre mari ne nous aiment autant que Dieu. Le Christ nous aime jusqu’à nous donner la vie ici-bas et la vie éternelle après notre mort, le bonheur sans fin.

 

          = L’autre image dans l’évangile, c’est le roi qui combat pour battre l’ennemi. Et cela demande, comme pour la construction de la tour, de s’asseoir, de réfléchir, de mettre en œuvre des plans précis, d’évaluer les risques.

          Ce combat responsable c’est aussi notre vie. Car nous devons lutter contre ce qui oppresse nos vies et la vie des autres. Nous devons dénoncer ce qui nous met en danger dans nos comportements et dans ceux des autres, dans la société, dans le monde… puis avec les armes de la volonté, de l’engagement effectif, nous pourrons en sortir vainqueur, car nous aurons amélioré notre vie et la vie des autres.

Jésus, lui, est vainqueur du mal et de la mort, des ténèbres et des forces les plus obscures. Sa vie rayonnante de ressuscité doit être préférée à toutes les autres alliances. Avec lui, nous sommes vainqueurs. Avec lui, c’est la victoire de l’amour.

 

          Alors, nous comprenons un peu mieux ce qui veut dire préférer le Christ à tout…

 

          Pour illustrer encore cela, je vous présente la belle figure de Mère Teresa (qui est canonisé en ce moment à Rome par notre pape) (qui sera canonisée demain par notre pape).

          Issue d’une famille riche d’Albanie, elle avait construit sa tour, sa vie en épousant la vie religieuse dès l’âge de 18 ans. Elle est envoyée en Inde où elle enseigne la géographie dans une école pour filles de castes supérieures dans la ville de Calcutta. Derrière les grands murs de son collège pour élites, elle ne se rend pas compte de la misère de centaines de millions d’habitants qui naissent, vivent et meurent sur les trottoirs, des dégâts occasionnés par des inondations fréquentes et dévastatrices, de la saleté endémique. Calcutta est l’un des lieux les plus misérables du monde.

 

          = Jusqu’au jour où sa tour a été chamboulée. Tout bascule le 10 septembre 1946 : date fondatrice qu’elle nomme son « appel dans l’appel ». Le Christ lui fait comprendre un jour qu’elle devait sortir du couvent et aider les plus pauvres des pauvres en vivant avec eux. C’était un ordre, un devoir, une certitude. Elle a donc préféré le Christ et son appel.

 

          Après quelques démarches difficiles, elle a finalement construit une nouvelle tour, une nouvelle congrégation : les Missionnaires de la Charité. Pour montrer son inculturation en Inde, elle se revêt d’un sari blanc à liseré bleu. Elle se forme ensuite pour devenir infirmière et ouvre sa première école dans un espace public de Calcutta à des dizaines d’enfants abandonnés à qui elle enseigne l’alphabet et distribue des savons.

 

          Des anciennes de ses élèves la suivent et cette belle œuvre se développe. Pour elle chaque vie est sacrée : moribonds, orphelins, lépreux, handicapés, enfant non encore né… aucun drame humain ne lui est indifférent. Sans relâche, elle fonde, recrute, secoue les indifférences, frappe aux portes et aux cœurs des puissants. Mais elle reste tout humble à l’image de sa petite taille.

 

          Voilà comment Mère Teresa a donc bâti sa tour, à plusieurs moments de sa vie, avec grande patience et vigilance, sens des hommes et de l’histoire. Malgré des moments de désert spirituel, elle a préféré le Christ à tout, même dans l’obscurité de sa foi. Elle a choisi le Christ à chaque instant.

         

          = Elle a aussi été comme ce roi qui combat contre l’adversaire : elle a combattu la pauvreté et la misère, sans réussir à les éradiquer entièrement mais en accompagnant les plus meurtris : elle voulait offrir, au moins un sourire, à ceux qui agonisaient dans la rue, dans ce mouroir de Calcutta.

 

          Remercions le Seigneur de nous avoir donné Ste Teresa de Calcutta et son œuvre toujours agissante.

          Demandons au Seigneur d’en faire naître d’autres, comme elles ou différentes, qui préférerons le Christ à tout pour mieux se donner à tous.                          

 Amen.

Répondre à () :

advertisment-image

Inscription à la newsletter Notre Dame de la Bidassoa


| | Connexion | Inscription