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La Paroisse
Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 1055 mots

Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire

20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

FETE BASQUE 2022

            En plantant sur notre terre la nouveauté de son message, Jésus a voulu que continue cet élan, il a voulu qu’un incendie se propage de cœurs en cœurs, de familles en familles, de nations en nations.

 

            Il savait en même temps que ce rayonnement, cette irradiation d’amour s’accompagneraient d’incompréhension : c’est pourquoi il ajoutait : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division »… et il continue en décrivant les divisions à cause de lui au sein même des familles.

 

            Combien de fois ne disons-nous pas ? Pour avoir la paix à table on ne parler ni de politique ni de religion.

 

            Si nous remontons aux débuts du christianisme, au temps des premières communautés chrétiennes, ces divisions étaient très fréquentes ou déchiraient les familles. N’oublions pas que les premiers chrétiens étaient tous de religion juive… et le fait de quitter cette religion pour épouser celle naissante du Christ et des Apôtres posaient des problèmes. Résultat, on se séparait.

 

            En conclusion : on ne sort pas indemne de la rencontre avec Jésus, de son message, de sa vie ; soit on veut le suivre soit on le rejette.

 

            Ainsi, ses contemporains étaient eux aussi divisés face à lui : résultat, les pauvres ont vu en lui leur sauveur mais la grande majorité des autres ont voulu sa mort ; et ils ont réussi à éteindre, à piétiner le feu qu’était venu allumer le Christ.

            Il a fallu la Pentecôte, ces langues de feu sur les apôtres jusque-là apeurés face aux juifs qui ne les comprenaient pas ; oui langues de feu, l’Esprit Saint l’Esprit de Dieu Père et Fils, qui les ont rendus forts pour en quelque sorte reprendre à bras le corps le message lumineux et brulant de l’Amour du Christ…

 

            Et ce fut le début de l’Eglise… tant souhaité par Jésus quand il disait, bien à l’avance : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »

 

            Cette semaine, a sonné à ma porte un Guinéen de 25 ans ; après s’être reposé un peu, il me raconte qu’il est né dans une famille musulmane ; or depuis plusieurs années, autant son employeur, vitrier, que tous ses amis sont chrétiens. Conséquence : ses parents l’ont rejeté et menacé ; il a pris le chemin de l’exil et il espère être baptisé et vivre une vie nouvelle en milieu chrétien.

 

            C’est l’évangile de ce dimanche : « Désormais les personnes d’une même famille seront divisées : les père contre le fils et le fils contre père… »

 

            Ne disons pas trop vite comme je l’entends très régulièrement : voyez les religions ne sont que des facteurs de conflits et de guerre.

 

            Le problème est que la liberté religieuse n’est pas bien vue par beaucoup : ce qui veut dire qu’on a le droit de choisir sa religion et même d’en changer. C’est une donnée essentielle de notre religion chrétienne développée avec beaucoup d’équilibre par le Concile Vatican II, notre boussole pour l’avenir comme l’avait fortement dit le pape Jean-Paul II.

            Et nous aujourd’hui, à quoi sommes-nous appelés ?

 

            = Tout d’abord à ne pas faire de Jésus un doux, un pacifique, un non-violent point final. Il a vécu dans l’inconfort, l’incompréhension, l’intolérance, l’imposture, l’incrédulité à son égard. Il a souvent dû s’enfuir pour échapper à la méchanceté des gens. Et son message n’était pas toujours doucereux mais percutant comme aujourd’hui.

 

            = Ensuite, il nous faut nous aussi faire le choix de l’inconfort, de la remise en question régulière, de l’engagement concret ; c’est cela être chrétien, suivre les pas du Christ, et donc croire qu’il est présent à nos vies et qu’il veut, par nous, propager le feu de son amour. Mais pas en restant figé dans son fauteuil ou ses idées toutes faites. En en ayant le courage d’aller à contre-courant.

 

            = Par conséquent, cela nous mettra parfois en porte à faux avec du monde et même en famille. Nous sommes bien là dans cette division dont nous parle Jésus.  Pourtant croire, c’est prendre position, c’est oser affirmer ses convictions. N’ayons pas peur de prendre partie pour Jésus. Soyons fiers d’être ses disciples. Ayons de l’audace pour annoncer sa Bonne Nouvelle ; ce n’est pas du prosélytisme, c’est du témoignage qui comme un feu maitrisé parlera au cœur de beaucoup.

 

            = Un mot de notre Fête Basque ; finalement le feu du soleil est mon brûlant… Je crois que c’est aussi au cœur de toutes nos fêtes que le Seigneur apporte son feu d’amour : il y a une façon de faire la fête ; elle ne se limite pas à s’accouder à un bar ; elle permet la joie des retrouvailles ; le lâcher prise malgré nos convictions différentes ; la joie de nous voir en bonne santé ; la chance de vivre dans une ville qui sait faire se marier tant de cultures et de langues tout en restant basque ; l’occasion enfin de nous sentir main dans la main, commune et paroisse, pour célébrer Dieu, pour célébrer l’homme, pour célébrer ensemble Dieu et l’homme avec intelligence et reconnaissance mutuelle. Ne sommes-nous pas tous habités par le feu du service du prochain ?

 

            Le chant, la musique, la danse propagent aussi et oh combien un feu qui purifie nos sentiments, un feu qui brûle notre stresse, un feu qui nous rassemble.

 

            « Non, Seigneur, nous ne voulons pas être cette famille hendayaise qui se divise les uns contre les autres ; oh nous sommes conscients que c’est là un défi difficile à tenir et réaliser ; mais toi qui connais nos richesses et nos faiblesses, réchauffe-nous au feu de ton Amour ; enfin, donne-nous le sens de la mémoire qui s’émerveille : oui, avant nous tant et tant de personnes aujourd’hui près de toi au ciel, nous ont ouvert la route de la vraie fête ici-bas.  

Ils sont notre famille au-delà de celle du sang ; ils nous font devenir famille hendayaise qui aime se rassembler de fêtes en fêtes, d’années en années. »

 

            Ainsi le chantait Jean-Jacques GOLDMAN :

 

"Tu es de ma famille, 
Même habitant du même temps
Tu es de ma famille, 
Croisons nos vies de temps en temps"

 

                                                                                   Amen

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