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ND de la Bidassoa
Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 993 mots

Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire

20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

 

          En lisant l’Évangile de ce dimanche, nous risquons de comprendre le contraire de ce qu’il veut dire. Ce feu que Jésus est venu apporter sur terre, ce n’est pas le feu destructeur. Ce n’est pas le feu des guerres et des bombes ! Ce ne sont pas les feux allumés par les dictateurs de toute époque, jusqu'au siècle dernier, qui laissent derrière eux une terre brûlée.

          Ce feu n’a rien à voir avec les bombes qui détruisent des villes entières encore aujourd’hui dans plusieurs pays en proie au terrorisme.

          Ce ne sont pas non plus les 900 hectares partis en fumée dans l’Aude. Mon ami le curé de Carcassonne m’en avait fait part il y a quelques jours avec effroi.

 

          En revanche on trouve cette réalité du feu dans son effet le plus beau à travers la Bible :

          Tout d’abord, dans le livre de l’Exode, nous lisons l’épisode du buisson ardent : il nous dit l’amour passionné de Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver.

          C’est ce même feu dévorant qui animait le prophète Jérémie lorsqu’il s’adressait à son peuple de la part de Dieu.

          Ce feu que le Christ désire voir s’allumer, c’est celui de l’amour qui est en lui. Tout l’Évangile nous dit cet amour passionné de Jésus pour son Père et pour tous les hommes. Son amour pour chacun dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous n’aurons jamais fini d’en découvrir toute la grandeur.

 

Ce feu ne demande qu’à se répandre dans le monde entier, il est celui de la Pentecôte. Ces langues de feu qui se sont posées sur les apôtres et qui reposent aussi sur chacun de nous surtout depuis notre Confirmation. Et ce feu a pris.

Désormais toute notre vie doit être employée à l’attiser. Il ne suffit pas d’être un bon pratiquant. Il importe que toute notre vie se transforme en feu.

 

          Ce feu c’est aussi celui qui réchauffe. Nous pensons aux disciples d’Emmaüs lors de leur rencontre avec Jésus ressuscité. Ils ne l’ont pas reconnu à ce moment-là ; mais leur cœur était tout brulant quand il leur expliquait les Écritures.

 

          Nous aussi, nous pouvons répandre ce feu de l’Amour en réconfortant les désespérés de notre monde. Ce feu est également une lumière qui éclaire notre vie et lui donne un sens nouveau. Cette lumière nous a été transmise au jour de notre baptême. Nous sommes envoyés pour la porter et la rayonner dans ce monde qui en a bien besoin. Un proverbe africain dit ceci : « Il ne fait jamais nuit là où on s’aime. »

 

          Une autre qualité du feu, c’est de purifier. Il détruit les déchets dans les décharges. Il réduit en cendres tout ce qui est inutile.

          Les paroles du Christ ont cette puissance purifiante du feu. Elles viennent décaper tout ce qui est contraire à l’amour.

          Un chrétien ne peut pas bénir tout ce qui se fait dans le monde sous prétexte que c’est « moderne ». Il y a des lois et des pratiques que l’Église désapprouve parce qu’elles sont contraires à l’évangile.

 

          Le prophète Jérémie a eu ce courage de feu face aux rois et aux faux-prophètes de son époque. Le contexte était celui d’une grande crise politique et religieuse. Sa parole dérangeait. Il n’a pas été compris et on a préféré le mettre en prison puis l’enfermer dans une citerne. Douloureuse expérience. Jérémie ne prêchait pas la défaite face à l’envahisseur Babylonien, mais l’écoute du Seigneur. L’unique défaite c’est l’éloignement du Seigneur et de sa loi.

 

          De même les premiers chrétiens dont nous parlait la lettre aux hébreux (2ème lecture) étaient incompris puis persécutés. Ce message leur est adressé : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus… Méditez l’exemple de Jésus qui a enduré de la part des pécheurs un grande hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. »

 

          Les épreuves du prophète Jérémie et celles des premiers chrétiens sont toujours d’actualité. La foi au Christ entraîne des risques.

          Si nous choisissons de prendre ses paroles comme un appel de feu à les mettre en pratique, on va nous prendre pour des fanatiques ou des intégristes.

          On va nous accuser d’être entrés dans une secte. Il y aura des conflits à l’intérieur des familles. Ces conflits ne sont pas voulus par le Christ. Mais de fait, dans une même famille, il y a ceux qui adhèrent à lui et ceux qui le rejettent. Sa parole nous invite à prendre position contre tout ce qui est contraire à l’amour, y compris à l’intérieur de nos familles.

 

          Si notre foi se manifeste uniquement par notre participation à la messe, nous ne prenons pas de gros risques. Il y aura peut-être des moqueries dans certains milieux de travail et de loisir, parfois aussi dans les familles. Mais dans certains pays, ceux qui se convertissent à Jésus sont en danger de mort. Le vingtième siècle est celui qui a connu le plus de martyrs. Leur témoignage ne cesse de nous interpeller.

 

          Vis-à-vis de Jésus, il n’y a pas de compromis possible : Ou bien on se tourne vers lui et on s’efforce de le suivre, ou bien on regarde vers soi-même et vers son seul profit… et alors le feu s’éteint.

 

          Pour remplir sa mission l’Église a besoin de chrétiens vraiment passionnés de cet amour qui est en Dieu. François Mauriac disait : « Si vous êtes un disciple du Christ, beaucoup se réchaufferont à ce feu. Mais les jours où vous ne brûlez pas d’amour, d’autres mourront de froid. »

 

          Alors oui, laissons nos cœurs s’embraser au feu de de l’amour de Dieu, au feu de l’Amour qui est Dieu.

         

 

                                                                     Amen

 

 

 

 

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