Homélie du 14è dimanche du temps ordinaire, année C
Bien aimés du Seigneur,
En parcourant les textes de ce 14è dimanche du temps ordinaire année C, quatre mots ou expressions ont retenu mon attention. Il s'agit des mots ou groupes de mots : paix, consolation, envoi en mission et urgence de la mission.
Dans la première lecture de ce jour, nous lisons ce qui suit : ''voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve et, comme un torrent qui déborde la gloire des nations''. Chers amis, quand l'auteur sacré parle de paix dans ce texte, cela signifie tout simplement la présence agissante de Dieu dans le monde et dans chacune de nos vies. Même si tout porte à croire que Dieu est discret, invisible, ses actions éclatantes dans le monde surpassent notre entendement. Dieu est tout près de nous, il nous accompagne, il milite à nos côtés pour notre bonheur. L'essentiel est de pouvoir accueillir sa présence dans notre vie. Car vivre en dehors de Dieu, c'est choisir le chemin de la perdition.
Toujours dans la première lecture, le prophète Isaïe utilise avec insistance le mot consolation. Nous lisons en effet : « Alors vous serez nourris de son lait, rassasiés de ses consolations... Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. »
Chers amis, quand le prophète insiste sur un mot, c'est qu'il y a problème. Et le problème ici le voici : le peuple est resté cinquante ans en captivité à Babylone. Durant ces années d'épreuves, les prophètes ont annoncé aux exilés un message de libération et de retour triomphal en terre d'Israël. Malheureusement une fois revenus en Israël, les exilés ne virent rien de tel. Bien au contraire, ils étaient dépouillés de tout : ils étaient privés de leur terre et le comble, le Temple où devrait rayonner la gloire de Dieu était totalement en ruine. Alors se lève une voix, celle du prophète Isaïe qui vient rassurer le peuple en ces termes : malgré la désolation, Dieu peut encore tout, il peut changer votre tristesse en joie. Alors ne désespérez point, réjouissez-vous.
Chers amis, quelle que soient les situations que nous traversons, l'essentiel est de pouvoir garder le flambeau de la foi. Quand on a la foi solide comme le roc ; quand on se dispose à recevoir la paix de Dieu, c'est à dire sa présence agissante dans nos vies, on devient instruments entre les mains de Dieu et Il s'en sert pour le salut du monde.
Dans l'évangile de ce jour nous lisons : '' Parmi les disciples, le Seigneur en choisit encore 72 et les envoya deux par deux. Pourquoi deux par deux ? Deux par deux pour qu'ils soient en équipe, qu'ils soient forts, et que, quand l'un trébuche, que l'autre soit en mesure de le soutenir, de le relever. Jésus les envoie en mission avec des consignes fermes :'' Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales.'' Autrement dit, partez en mission dépouillés de tout et riches seulement de l'appui du Seigneur. Chers frères, efforçons-nous de nous détacher des sécurités illusoires de ce monde et prenons appui sur le Seigneur, lui le roc éternel, le principe et la fin de toute mission. En toutes circonstances gardons à l'esprit que sans le Seigneur nous ne sommes rien. Il est le maître d'œuvre. C'est lui qui nous associe à sa mission et qui la porte avec nous. Dans l'exercice de cette mission, nous n'avons aucun mérite à vanter.
Perçus comme tels, les disciples du Seigneur sont tout simplement des canaux à travers lesquels le Christ opère des guérisons et des miracles. Pour les prévenir contre l'orgueil et la vantardise, Jésus leur dit : ''Voici que je vous ai donné le pouvoir d'écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi... Toutefois ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; réjouissez-vous plutôt car vos noms sont inscrits dans le ciel''. Les consignes sont claires : les vrais disciples sont appelés à annoncer le royaume en toute simplicité et avec détermination. Dans toute ville où vous serez accueillis, annoncez le royaume. Par contre là où cette annonce sera refoulée, dites tout de même aux habitants de ce lieu, ''le règne de Dieu s'est rapproché''. Puissions-nous réaliser et accueillir l'urgence de cette mission et l'annoncer dans la simplicité et avec empressement au monde de notre temps, Amen, Alléluia !