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La Paroisse
Homélie de la fête du Baptême du Seigneur
Homélie de la fête du Baptême du Seigneur

| Jean-Marc Lavigne 992 mots

Homélie de la fête du Baptême du Seigneur

LE BAPTEME DU SEIGNEUR B

 

          Dimanche dernier, nous fêtions l’Épiphanie du Seigneur. Cette fête nous a rappelé comment Dieu s’est manifesté à des mages, des hommes qui étaient totalement étrangers à la foi mais qui se sont mis en route vers “le roi des juifs.”

 

Trente ans plus tard, nous arrivons au baptême de « ce roi des juifs » Jésus. C’est sa première manifestation publique. C’est le premier dévoilement aux yeux de tous de ce qu’il est réellement. Beaucoup ne voient en lui qu’un homme comme les autres. Aujourd’hui, c’est Jean le Baptiste qui nous le fait connaître : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. »

 

          Jean disait cela à ceux qu’il baptisait. Ce baptême était un geste de pénitence. Ceux qui demandaient à le recevoir manifestaient qu’ils se reconnaissaient pécheurs. Ils étaient plongés dans les eaux du Jourdain et en ressortaient purifiés. Cette démarche les engageait sur la route d’une véritable conversion.

          Déjà le prophète Isaïe (notre première lecture) semblait parler de cette rencontre entre Jean et ceux qu’il baptisait dans un esprit de regret de leurs péchés et de conversion à Dieu : « Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi à cause du Seigneur. Cherchez le Seigneur, invoquez-le. Que le méchant abandonne son chemin et l’homme perfide ses pensées ! Qu’ils reviennent vers le Seigneur. » 

          Voilà donc ce que signifiait le baptême de Jean le Baptiste.

          Or voilà que Jésus est là. Il se tient au milieu de tous ces gens qui demandent à Dieu de les apaiser. Bien sûr, lui, le Fils bien-aimé du Père n’avait pas de péché à se faire pardonner. Alors pourquoi demande-t-il à recevoir ce baptême de conversion ?

 

          Certains répondent qu’il a voulu donner l’exemple. C’est sans doute vrai, mais il nous faut aller plus loin.

          La démarche de Jésus a une signification unique. Il faut savoir que le mot “baptême” signifie “plonger”. Au jour de son baptême, Jésus, pur de tout péché, a été plongé dans l’eau du Jourdain. Et il en est ressorti porteur de toute la souffrance et tout le péché du monde. Il a pris sur lui tout ce poids de la vie des hommes pour les en libérer.

          Alors, oui, les cieux se sont déchirés et l’Esprit a pu descendre comme une colombe ; plus de séparation entre Dieu et les hommes. En Jésus Dieu prend soin des hommes, il les lave, il les sauve.

          Et cela fait la joie de son Père dont la voix avait retenti : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, j’ai mais toute ma joie ». Ce qui peut vouloir dire : « je t’envoie en mission comme mon Fils pour montrer à tous combien je suis un Dieu Père, plein d’amour, heureux d’accueillir contre mon cœur ce qui te suivront. »

 

          Quant à nous, au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, Dieu le Père nous a dit à nous aussi : “Tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie.”

 

          Alors, même si Jésus n’avait pas besoin de ce baptême donné par Jean le Baptiste, il a tenu à rejoindre tous les hommes souffrants et pécheurs.

Aujourd’hui plongé dans l’eau, il sera, trois ans plus tard, plongé dans la mort. C’est que disait la lettre de St Jean (deuxième lecture) : « C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et le sang. Et c’est l’Esprit qui rend témoignage »

 

Oui, Jésus a pris sur lui tous les péchés et toutes les misères et dans l’eau du Jourdain et dans le sang de sa Croix.  

 

          Ces péchés et ces misères nous les connaissons : notre vie est marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. 2021 restera une année troublante et marquante.

Mais le Seigneur est là. Il nous rejoint. Avec lui, c’est l’espérance qui renaît. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres aujourd’hui, les pécheurs sont pardonnés aujourd’hui, les malades sont guéris et relevés aujourd’hui. Quand Jésus est là, plus rien ne peut être comme avant. Il prend tout sur lui. Il nous prend avec lui.

 

          Le baptême de Jésus a été le point de départ de sa mission. Tout au long de sa vie publique, il a fait renaître l’espérance là où elle avait disparu. Et désormais ressuscité et vivant il nous donne l’espérance pour notre aujourd’hui.

 

Alors, avec lui, nous sommes envoyés dans le monde pour déchirer le voile qui empêche les hommes de reconnaître qu’ils sont les enfants bien-aimés du Père.

Il suffit parfois de peu de choses, d’une fine déchirure qui permet une ouverture : un regard d’amour pour celui qui n’arrive plus à s’aimer, un geste de solidarité pour celui qui n’a plus rien, une démarche de pardon pour celui qui nous a blessés ou que l’on a blessé, une marque de très grand respect pour celui qui est méprisé et qui n’arrive plus à se respecter lui-même.

          Ces gestes de proximité et d’amour sont très importants.

          Ces gestes déchirent toutes les ignorances, ils permettent à tous ceux qui veulent bien élever leurs cœurs de se découvrir fils et filles bien-aimés du Père. Ce sont des gestes qui permettent à l’Esprit Saint de descendre dans les cœurs et d’ouvrir à la foi, comme une douce colombe qui donne la paix intérieure.

 

          A chaque Eucharistie, comme en ce moment, chaque fois les cieux se déchirent et l’Esprit descend pour nous donner Jésus, pour faire de nous ses frères et pour nous envoyer témoigner de Dieu dont le nom est Amour, dont la joie c’est d’aimer tous ses enfants en son Fils bien-aimé.

 

                                                           Amen

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église Saint-Vincent vitrail restauré ©
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