« Les jeunes réclament une Eglise “extravertie”, engagée dans le dialogue avec la modernité », « plus évangélique, plus courageuse, plus participative et plus missionnaire », a affirmé le cardinal Lorenzo Baldisseri à l’ouverture des travaux de la XVe assemblée ordinaire du synode des évêques sur « les Jeunes, la foi et le discernement vocationnel », le 3 octobre 2018. « Nous voici, venus des 5 continents, pour écouter la voix des jeunes et leur répondre avec un cœur de Pasteurs », a-t-il déclaré.
Le secrétaire général a souligné que le thème du synode touchait à « la grande espérance pour le présent et le futur de l’humanité », que sont les jeunes. « Un vrai défi pour tout le Peuple de Dieu », a-t-il estimé, appelant les Pères synodaux avant tout à « écouter les jeunes ».
Il a souligné le « fil conducteur » entre ce nouveau synode et les deux précédents sur la famille (octobre 2014 et octobre 2015) : « le renouveau de l’Eglise et de la société, à partir de ses catégories les plus essentielles, la famille et les jeunes ».
Evoquant la récente Constitution apostolique sur le synode « Episcopalis communio » promulguée le 17 septembre dernier, il a souligné une nouveauté : l’organisation d’une « réunion pré-synodale » durant les préparatifs.
Le cardinal Baldisseri a rappelé quelques chiffres de l’assemblée qui reflète l’Eglise dans sa diversité : 267 Pères synodaux – cardinaux, archevêques, évêques, ainsi qu’une vingtaine de prêtres ou religieux – ; huit délégués fraternels d’autres confessions chrétiennes ; 23 experts ; 49 auditeurs dont 34 jeunes du monde entier.
Retraçant le chemin de préparation de ce synode, commencé en 2016, le cardinal Baldisseri a mentionné le questionnaire du Document préparatoire, le questionnaire en ligne adressé aux jeunes et plébiscité par eux, d’après leurs retours. 100.500 jeunes y ont répondu : 58.000 filles et 42.500 garçons.
Outre le séminaire international sur les jeunes en septembre 2017, le cardinal a aussi évoqué la réunion pré-synodale de mars 2018, à laquelle ont participé plus de 300 jeunes de tous milieux, y compris d’autres religions ou non-croyants, et 15000 jeunes à travers les réseaux sociaux. Dans le texte qu’ils ont signé au terme de ces journées, les jeunes « se définissent comme “the young Church”, l’Eglise jeune », a-t-il rapporté : « une Eglise des jeunes, qui ne se tient pas “en opposition” à une Eglise des adultes, mais “à l’intérieur” de l’unique Eglise comme le levain dans la pâte ».
Ce document, a estimé le secrétaire général, « est d’une grande aide pour comprendre que les jeunes sont une partie vitale de l’Eglise et ne sont pas de simples interlocuteurs d’une institution qui leur est extérieure ». « Les jeunes, a-t-il ajouté, réclament une Eglise “extravertie”, engagée dans le dialogue avec la modernité qui avance, en particulier avec le monde des nouvelles technologies, dont il faut reconnaître les potentialités et orienter l’utilisation correcte… ils veulent être protagonistes du renouveau ecclésial en acte : avec les pasteurs et les adultes, ils désirent contribuer à édifier une Eglise plus évangélique, plus courageuse, plus participative et plus missionnaire. »
Le cardinal Baldisseri a parlé du déroulement du synode, dont l’Instrumentum laboris est « le point de départ des réflexions » – articulées autour de ses trois parties – et « le texte de base pour l’élaboration du Document final ». Durant les Congrégations, chaque Père synodal peut intervenir une fois, sur le paragraphe qu’il choisira, sur un maximum de 4 minutes.
Puis auront lieu les groupes linguistiques – Circoli minori – qui remettront la synthèse de leurs réflexions au Secrétariat général. A partir de ces textes, une commission composée du rapporteur général, des deux secrétaires spéciaux, de huit Pères synodaux – 5 élus en assemblée et 3 nommés par le pape – et d’experts, rédigera le Document final, qui sera présenté le 24 octobre aux participants, qui pourront réagir les jours suivants, puis voter le 27 octobre. Le texte définitif sera remis au pape à qui il revient de décider de la suite à donner.
Durant ces 25 jours, les Pères synodaux sont libres de communiquer en leur titre personnel, tout en gardant la confidentialité des débats, a précisé le cardinal Baldisseri.