Diffusé en juin 2017
« La main, c'est l'Homme »
« … Mais ce qui me touche profondément dans ce récit, c’est sans aucun doute, le regard porté par Jésus envers cet homme, qui ne demande rien par ailleurs, et être capable d’entendre le cri silencieux, l’expression d’une douleur profonde, qui ne se manifeste pas particulièrement et qui émane d’une personne privée de l’une de ses mains ; une main sèche, paralysée, ankylosée, sans vie, une main devenue embarrassante.
Les auteurs des commentaires apportés par les notes de la Bible annotée, concernant ce passage, rappellent que l’évangile de Marc, parle lui, d’une main desséchée, ce qui indiquerait que la circulation du sang avait entièrement cessé et que cette main était devenue ainsi paralysée. Ils ajoutent que le participe grec utilisé, signifie également, que l’homme dont il s’agit, n’était pas affligé de ce mal dès sa naissance, mais qu’il provenait d’un accident ou d’une maladie »
Le parallèle que l’on peut faire entre la main et tout ce qu’elle représente, devient alors une occasion d’élargir la lecture que l’on pourrait faire de ce texte.
Anaxagore, philosophe grec du Vème siècle av. JC, déclarait déjà : « La main, c'est l'Homme »
Depuis la haute antiquité et dans toutes civilisations et différentes religions, et jusqu’aujourd’hui par ailleurs, la main reste le symbole et l’image de la protection, du respect, du pouvoir et de la domination, et de nombreux autres aspects de la vie.
Nos mains nous permettent d’être un lien, pour nous maintenir dans la connaissance de ce qui nous entoure, pour écrire, donner, prendre, tenir l'outil ou le façonner, transmettre nos sentiments voire notre amour et notre volonté... »
(Extraits : Samuel RODRIGUES, Pasteur de l’Union des Eglises Evangéliques du Réveil à Montreuil - Une vie desséchée Mt 12, 9-13 – sur France Culture – Dimanche 28 mai))
« Thomas, vois mes mains ! »
Ces mains,
Fermes, calleuses,
Tu y reconnais la marque du fils de Joseph,
Le charpentier de Nazareth !
Ces mains,
Tant de fois levée vers le ciel,
Elles t'ont montré le chemin
Accompagnant de leur geste ma Parole de Vie.
Ces mains,
Si souvent jointes,
Quand appelant le Père en votre nom,
J 'implorais sa miséricorde pour vous.
Ces mains,
Vides de toutes vos richesses,
Offrant la tendresse
Et la chaleur d'une amitié fidèle.
Ces mains,
Désarmées face à l'adversaire,
Pour imposer le silence
Et chasser l'ennemi.
Ces mains,
Posées sur les plaies du lépreux,
Le guérissant,
Lui redonnant un corps de nouveau-né.
Ces mains,
Embrassées par tant de pauvres reconnaissants,
De pécheurs pardonnés,
Distribuant à l'envie les richesses du cœur.
Ces mains,
Offertes aux clous du bourreau,
Blessées pour sceller l'Alliance Nouvelle
Et libérer l'homme pécheur !
Thomas, prends ces mains,
Offre les tiennes,
Pour le service de l'Homme,
Avance, et de tes mains, bénis !
Père Louis Cesbron
Chapelain du sanctuaire Sainte Thérèse à Apprentis d'Auteuil