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Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du Sud - 4e volet
Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du Sud - 4e volet

| Manex Barace 3883 mots

Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du Sud - 4e volet

" Notre périple durera plusieurs mois pour traverser le continent américain du nord au sud. Voyages fractionnés réalisés « en solo et sac à dos » à partir des années 1970."

Equateur, Pérou

Incas, Aymaras et autres peuples précolombiens ignoraient les actuelles frontières. Equatoriens et Péruviens actuels mènent la même vie difficile que leurs prédécesseurs dans une nature sauvage, belle mais souvent hostile.

 

Quito, rue dans le centre ancien.jpg
Quito, rue dans le centre ancien.jpg ©
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Ingapirca - Cuenca

Pas beaucoup de vestiges précolombiens à Quito, ai-je écrit plus haut. Il faut continuer vers le sud du pays, jusqu’à Ingapirca (le trône – ou les murs - de l’Inca) pour trouver une forteresse assez bien conservée (ou reconstruite ?), avec les lamas de service pour les amateurs de photos. C’est à pied dans la montagne que l’on se rend à Ingapirca en traversant un paysage formé de cultures, prairies, d’eucalyptus et résineux. A 80 km au nord de Cuenca, à 3 100 m d'altitude, Ingapirca est le principal site archéologique du pays. Il semblerait, compte tenu de son style architectural, que le site fut construit par les Cañaris et les Incas entre l'an 500 et 1532. Le site est composé d'un immense ensemble de structures de pierre, habitations terrasses et cheminées pavées qui couvrent une superficie d'environ 20 hectares. Les principaux éléments constitutifs du site sont l'Adoratoire (ou Château), les appartements, la place, le secteur dit de la Condamine, Pillaloma, les Collcas... A 500 m des ruines se trouve un musée renfermant une collection de 2 472 pièces de céramique, métaux et pierres datant des civilisations narrio, cañaris et incas. En contrebas, on peut voir, taillé naturellement dans la pierre, ce qui ressemble au profil d'un personnage inca.

Cuenca, dont le nom complet est Santa Ana de los cuatro rios de Cuenca, troisième ville du pays, est accessible en utilisant les mêmes navettes que celles qui desservent le nord du pays, la côte et la ville de Guayaquil, la plus importante ville équatorienne après la capitale. La route est assez bonne entre Quito, Riobamba et Guayaquil. De Riobamba à Cuenca c’est par contre une mauvaise piste. Quand on a testé, on regrette de n’être pas rentré à Quito en avion, ce qui permet en plus de survoler les nombreux volcans.

Deux musées intéressants à visiter à Cuenca pour qui s’intéresse à l’histoire locale précolombienne. Je suppose que si l’on vient en bus jusqu’ici, ce n’est pas uniquement pour y boire un Inca-Cola, le soda du pays ! Un pont inca est encore debout. Sur la grande place se trouvent deux cathédrales, la Vieille cathédrale, dont la construction commença en 1557, l’année où la ville fut fondée, et la cathédrale au dôme bleu de l’Immaculée-Conception datant de 1885. À la Casa de la Mujer, un marché du centre-ville, on trouve les Panamas fabriqués dans la région à des prix défiant toute concurrence. Certaines rues sont pavées de marbre (!) comme dans la vieille cathédrale. Enfin, pas toute la cathédrale : en raison du poids des pierres et des fondations mal calculées, l’édifice commençait à s’incliner. Alors la construction s’est terminée avec des briques, sans placage de marbre. C’est pour cette raison que certaines rues sont pavées du marbre inutilisé !

 

Guayaquil

Le port le plus important du pays depuis sa fondation par les Espagnols (1538), la ville la plus commerçante, la plus dangereuse aussi (plaque tournante de la drogue, cartels). Dois-je regretter que l’avion dans lequel je me trouvais n’ait pas pu atterrir et retourner à Quito ? De retour à Quito, si le cœur vous en dit, vous pouvez faire l’emplette, en plus d’un Panama et d’un véritable poncho indien, une fausse tête réduite Jivaro, autre spécialité de l’artisanat équatorien (en réalité une vraie tête d’un singe). Si elles ne sont pas très belles, songez à celle que fera le douanier en cas de fouille de votre sac à dos au retour !

 

De tous les pays d’Amérique du Sud, le Pérou est certainement celui qui fascine le plus les étrangers, le plus visité, le plus connu dans ses grandes lignes. A défaut de connaître de visu tout le monde a entendu parler des Andes, des Incas, du Machu Picchu. Résumer de la sorte ce merveilleux pays qu’est le Pérou serait par trop simpliste.

 

Pérou, généralités

Tout d’abord il convient de situer le pays sur une carte. Comme en Équateur, le Pérou est situé dans l’hémisphère sud, donc les saisons sont inversées par rapport à notre Europe. Important de le savoir au moment de préparer un voyage. Pays immense : troisième du continent avec 1.285.220 km2 et relativement peu peuplé, quatrième avec 32 millions d’habitants. Beaucoup de frontières naturelles, à l’ouest l’océan Pacifique, à l’est l’Amazonie, vaste océan vert, une barrière importante pour les communications.

Les géographes distinguent trois régions de tailles inégales : la Costa, la côte sur plus de 2.000 kilomètres du nord au sud (10% de la superficie et 40% de la population). La Sierra, les hauts plateaux andins souvent à plus de 4000 mètres d’altitude (le Muascarán culmine à 6768 mètres, près de Miaraz) couvre 25% de la superficie du pays et regroupe la moitié de la population, une grande majorité pour ne pas dire la quasi-totalité, descendants des Indiens précolombiens ne parle pas (ou ne veut pas parler) l’Espagnol, langue officielle. L’Amazonie péruvienne, forêt dense recouvre une grande partie du pays : 65% de sa surface et seulement 10% de la population. Le Pérou a des frontières avec l’Équateur, la Colombie, la Bolivie et le Chili. Particularité des Andes péruviennes, peu de volcans actifs, contrairement à ses voisins du nord. Le lac Titicaca qui fait office de frontière naturelle avec la Bolivie est le lac navigable le plus haut du monde (3812 mètres) et le plus important du continent en superficie. Sur place il est très difficile de se procurer des cartes détaillées assez exactes. Dans les villes moyennes les offices du tourisme locaux proposent de photographier l’unique carte en leur possession, souvent dessinée à la main (service payant !).

Du fait des distances parfois éloignées entre les points d’intérêt et de la configuration du sol, nous serons amenés (années 1980) au cours de ce voyage à utiliser beaucoup de moyens de locomotion pour nous déplacer : à pied (dans les montagnes), en bus, en camion, en train et en avion.

Préambule un peu long sans doute, mais nécessaire pour nous imprégner de l’atmosphère, et si je n’ai pas encore évoqué les Incas, ce n’est pas un oubli !

 

Routes et voies ferrées longent les rivières au pied des hautes montagnes.jpg
Routes et voies ferrées longent les rivières au pied des hautes montagnes.jpg ©
Routes et voies ferrées longent les rivières au pied des hautes montagnes.jpg

Le Pérou est effectivement connu pour être le pays des Incas. Ces derniers ne sont pourtant que les ultimes d’une longue lignée de cultures indiennes qui ont vécu dans cette partie du continent. La plus ancienne civilisation répertoriée est celle de Valdivia, du nom d’une lagune proche de Guayaquil, aujourd’hui en Équateur, où les archéologues ont trouvé les traces du plus ancien peuplement d’Amérique (19.000 ans avant notre ère). Plus récentes, les cultures Chimu, Mochica sont familières de ceux que l’histoire précolombienne intéresse. Les Incas sont mieux connus car leur civilisation était à son apogée lorsque débarquèrent les Conquistadores. Aujourd’hui encore, la plus grande partie des populations parle la langue quechua des Incas ou l’aymara.

 

« J’ai été conçu par une nuit de tourmente, la pluie et le vent furent mon berceau. Personne n’a pitié de ma misère. Maudite soit ma naissance, maudit soit le monde. Maudit moi-même » raconte une mélodie indienne. De nos jours encore elle est loin d’être gaie la vie des descendants des fiers Incas. Climat rude, terres difficiles à cultiver, niveau de vie bas, les Indiens de l’Altiplano comme ceux descendus vers les villes à la recherche d’une vie meilleure n’ont pas tous les jours l’occasion de sourire. Alors le temps des fêtes sera l’occasion de s’enivrer, de musique et d’alcool, pour oublier. Amis voyageurs, ne l’oubliez jamais lors de votre propre voyage…

S’il y a beaucoup de visiteurs au Pérou, ce n’est pas qu’une question de mode : les pays et ses habitants sont fascinants. Le Pérou, j’ai beaucoup aimé !

Aussitôt sorti de Lima, suivant que l’on longe la côte ou que l’on monte à bord du train, ce sera le désert ou la haute montagne, très vite, sans prévenir ou presque. Prendre le chemin de fer au Pérou est une expérience unique, que ce soit de Lima vers la Sierra, ou de Cuzco vers le Machu Picchu. Par la coute, ou plutôt la piste des Andes, c’est aussi une occasion de frissonner à chaque virage, si la poussière vous permet de voir le paysage. Lors de voyages en avion, les sommets enneigés sortent des nuages ici et là. Spectacles irréels.

Comme écrit précédemment, nous nous trouvons dans l’hémisphère sud. Les climats sont inversés. De plus la plus grande partie de ce séjour s’effectue à plus de 4000 mètres d’altitude. Il peut en toute saison faire froid, très froid même. Heureusement ponchos, chompas (bonnets andins) et gants tricotés en pure laine de lama ou de vigogne s’achètent sur place à bon prix. Côté souvenirs, outre l’artisanat en laine, de nombreux instruments de musique. Les antiquités proposées sont rarement véritables, sauf lorsqu’elles proviennent de fouilles clandestines, mais comment savoir (de toute façon leur exportation est interdite).

 

Amazonie péruvienne

Deux villes importantes en territoire amazonien, dont la visite est déconseillée aux personnes non vaccinées contre la fièvre jaune. Iquitos, près de la Bolivie au nord du pays, sur le fleuve Amazone, à 3700 kilomètres de son delta et Puerto Maldonado, sur le fleuve Madre de Dios. Particularité commune, ces villes ne sont accessibles que par voie aérienne ou par l’eau. Leur climat comme leur population n’ont rien de péruvien, du moins selon l’idée que l’on se fait du Pérou, vu d’Europe. Dès que l’on quitte la « civilisation » le pays devient terre de « chacras » - terres brûlées, puis la forêt dense, ses indigènes et ses animaux sauvages. N’ayant pas été vacciné, je ne connais pas !

 

Au nord de la capitale

De la frontière équatorienne il est possible de descendre vers Lima en autocar par la route panaméricaine qui longe la côte. De Guayaquil ou Cuenca (Équateur) la compagnie Avianca assure des vols vers Lima. Mais ainsi faisant on ne connait pas Trujillo et ses plages en plein désert côtier, et à peu de kilomètres de site pré-inca de Chan Chan. Une des vallées les plus étonnantes du Pérou est le Callejón de Huaylas : la route pénètre dans une gorge encaissée jusqu’à Huaras, à proximité des ruines de Chavín de Huantar. Sur le site de Chan Chan, constructions en adobe (briques d’argile) dans un endroit sec et désertique, de nos jours. A Chavín, des temples semi-enterrés, mystérieux, perchés dans la montagne. Au fil des siècles de nombreux tremblements de terre et des glissements de terrain ont effacés à jamais une grande partie des ruines.

 

Au sud de la capitale

En direction de l’océan, vers le port de Callao, on traverse le quartier chic de Miraflores. Guère d’intérêt pour une baignade dans l’eau glacée. A 30 kilomètres de Lima, à nouveau déjà en plein désert, les ruines incas de Pacuacamac et son palais reconstruit. En direction plein sud, sur la route d’Arequipa se trouvent les célèbres et énigmatiques dessins de Nazca, creusés dans la terre aride, visibles seulement du ciel, lorsque le temps le permet (brouillard). Arequipa et sa verdure, un petit miracle après 1000 kilomètres parcourus en bus depuis Lima. Il est possible de continuer son chemin vers le Chili par la route Panaméricaine, ou de rejoindre Puno et le lac Titicaca par le train.

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