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Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du nord - 1e volet
Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du nord - 1e volet

| Manex Barace 1694 mots

Besoin de changer d'air ?... Voyage aux Amériques avec Manex - Amérique du nord - 1e volet

" Notre périple durera plusieurs mois pour traverser le continent américain du nord au sud. Voyages fractionnés réalisés « en solo et sac à dos » à partir des années 1970."

Voyages aux Amériques

C’est décidé, je pars aux Amériques ! Beaucoup de nos compatriotes du Pays Basque ont eu cette pensée, un jour. En général par nécessité. Pour chercher fortune, ou plus simplement pour gagner leur vie. C’est loin et c’est vaste « l’Amérique ». Au fil des semaines, nous parcourrons les Amériques, du nord au sud et d’est en ouest. Car les Amériques ce ne sont pas seulement les USA, mais tout un continent, même deux. Au siècle dernier comme il y a quelques décennies encore, le voyage transatlantique était long et fatigant car il devait s’effectuer à bord de navires plus ou moins confortables, selon le prix payé pour la traversée. Je garde en mémoire l’expérience de mes grands-parents paternels, partis eux-aussi tenter leur chance au fin fond de la Pampa argentine au début du 20e siècle (et revenus dix ans après aussi pauvres qu’à leur départ). 

Entre Paris et New York, principale porte d’entrée, la distance est de 5 836 km, soit 3 626.32 miles. En moyenne, il faut 7h47 pour rejoindre la Grosse Pomme depuis la capitale française si la vitesse moyenne de l’avion est de 805 km/h. A cette durée de vol, il est important de rajouter 30 minutes correspondant au décollage et à l’atterrissage. Le voyage retour est plus rapide, du fait que notre aéronef vole à contre-courant de la rotation terrestre… 

Notre périple durera plusieurs mois pour traverser le continent américain du nord au sud. Voyages fractionnés réalisés « en solo et sac à dos » à partir des années 1970.

 

Amérique du Nord, Québec « la Belle province »

Curieusement, il m’aura fallu attendre le début du XXIe siècle (!) pour le découvrir, lors de deux voyages culturels. Le premier (encore danseur) et chanteur avec les Chœurs Etorburu à Québec et dans les environs de Trois-Pistoles sur le fleuve Saint-Laurent à l’invitation de l’association des Basques Québec-Euskaldunak (2002). Le second, désormais choriste seulement (quoique…) avec le Chœur d’hommes Oldarra Abesbatza de Biarritz dans le cadre des 120 ans du Club musical de Québec (2011). Deux occasions de mieux découvrir Québec (avec Oldarra) et Montréal (avec Etorburu).

Grand théâtre de Québec, balance d'avant concert.JPG
Grand théâtre de Québec, balance d'avant concert.JPG ©
Grand théâtre de Québec, balance d'avant concert.JPG

Atterrissage sur l’aéroport international de Montréal. Après la traversée transatlantique en avion, changement de mode de transport pour continuer dans la foulée, à bord de quatre « Vans » loués pour nous par l’association des Basques du Québec. Destination Trois-Pistoles, vers l’embouchure du Saint-Laurent. Quelque 500 kilomètres à parcourir sur une autoroute inconnue. Découverte de la conduite automatique. Entre Montréal et Québec, à mi-chemin, tout va bien, il fait encore jour. Arrêt sur une aire, histoire de vérifier que pas un Van ne manque à l’appel, se substanter et refaire le plein de carburant. Deux chauffeurs sont prévus par véhicule mais je continue au volant, mon « double » dormant du sommeil du juste. Il fait très nuit mais l’autoroute est éclairée. Cela tombe bien car je ne sais pas comment fonctionne l’éclairage et impossible de communiquer avec les autres véhicules qui roulent, devant ou derrière le mien ? Au bout de quelques kilomètres, sirène et gyrophare. Un véhicule de police double et me fait signe de m’arrêter. Très courtoisement, après un salut quasi militaire, questions : « Vous n’êtes pas bien ? Vous êtes fatigué ? Vous êtes « chaud » (ivre ?) ? Cela fait une demi-heure qu’on vous cherche ». Avec un peu de gène, je réponds que c’est la première fois que je conduis au Canada, que l’autoroute est éclairée, que je ne connais pas bien les règles de conduite et que je ne sais pas allumer les phares ! Mon passeport et mon permis de conduire sont en règle. Avec un léger sourire, le policeman me montre le bouton qu’il suffit de tourner pour obtenir la lumière. « Bon séjour, bonne route, soyez prudent ». Re-salut militaire. Le jour se lève presque lorsque s’affiche sur un panneau « Trois-Pistoles ».

Tout était parti d’un article que j’avais lu sur le « Parc de l’aventure basque en Amérique » (P.A.B.A) existant à Trois-Pistoles, dans la région du Bas-Saint-Laurent, chef-lieu de la Municipalité régionale de comté des Basques. Le nom Trois-Pistoles vient de l’ancienne monnaie du XVIe siècle. Sur la rive droite du fleuve Saint-Laurent, la ville est à cinq kilomètres de l’île aux Basques. Pour ceux qui aiment la marche, le sentier national Littoral Basque débute au Parc de l’aventure basque en Amérique et se termine 144 kilomètres plus à l’est à la Passerelle basque. Le P.A.B.A. acceptait avec joie la venue d’une troupe basque composée de danseurs, chanteurs et musiciens dans le cadre de sa programmation festive estivale. D’où l’obligation pour d’anciens danseurs (dont votre serviteur) de reprendre du service et pour des danseurs plus jeunes d’apprendre des chants. Sans l’aide (presque sur place) des Basques installés à Montréal pour en affiner les détails, la tournée n’aurait pas eu lieu.

Une belle église à Trois-Pistoles, Notre-Dame-des-Neiges, des terrains de sports, dont l’unique fronton en place libre du Canada (!), la pêche, les sorties en bateau à la recherche des baleines, et également par voie fluviale la visite de l’île aux Basques, sur les traces des pêcheurs, des vestiges des anciens fours où nos ancêtres basques faisaient fondre l’huile des cétacés il y a cinq siècles. Comme à cette époque déjà sans doute, les « maringouins » comme on les appelle ici, les moustiques gigantesques sont d’une extrême voracité : leurs piqûres traversent les chauds vêtements dont nous sommes vêtus. Affreux.

chasseurs de baleine, sculpture inuit.JPG
chasseurs de baleine, sculpture inuit.JPG ©
chasseurs de baleine, sculpture inuit.JPG

La deuxième étape comportait au retour un arrêt à Québec, capitale de la province, belle ville historique avec ses vieux quartiers et son impressionnant Château Frontenac (aujourd’hui hôtel de luxe) se dressant sur une colline surplombant le fleuve. C’est à Québec que j’ai eu l’occasion de fréquenter pour la première fois de ma vie une université (mais pour y dormir uniquement). 

Québec, salle du Parlement.JPG
Québec, salle du Parlement.JPG ©
Québec, salle du Parlement.JPG

En parcourant les rues du Vieux-Québec, découverte de la Place royale, lieu du premier établissement français permanent en Amérique du Nord, la rue du Petit-Champlain, considérée comme une des plus anciennes artères commerciales en Amérique du Nord, sous les planches d’une terrasse en bois les vestiges des forts et châteaux Saint-Louis, le Château Frontenac, la citadelle de Québec, plus importante forteresse britannique en Amérique du Nord. Deux cathédrales. La basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, église de la première paroisse catholique d’Amérique au nord des colonies espagnoles, abrite la seule Porte Sainte en Amérique. La cathédrale Holy Trinity est la première cathédrale anglicane construite en dehors des îles britanniques.Un peu en dehors de la ville, les magnifiques plaines d’Abraham, une véritable oasis de verdure, mais aussi le lieu où s’est joué le sort de la Nouvelle-France lors de la célèbre bataille qui opposa les troupes françaises et britanniques en 1759. Le Musée des plaines d’Abraham explique tout sur ce conflit et ses répercussions.

Au sortir de Québec, en direction de l’embouchure (encore lointaine) du Saint-Laurent, deux arrêts obligatoires. L’île d’Orléans se distingue par son patrimoine remarquable : ses paysages champêtres, ses immeubles patrimoniaux exceptionnels et la richesse de son terroir. De la pointe de l'île, le secteur de Sainte-Pétronille offre une vue spectaculaire sur Québec et la chute Montmorency. Du haut de ses 83 mètres, dépassant les chutes du Niagara de 30 mètres, la vue sur la chute de Montmorency est spectaculaire. Un pont suspendu auquel on accède en grimpant (sans trop s’en rendre compte) 487 marches sur un sentier. Tout au long de la promenade panoramique le tonnerre de la chute gronde sous nos pieds. Il est également possible de monter en haut de la falaise en téléphérique. 

Québec, les chutes de Montmorency.JPG
Québec, les chutes de Montmorency.JPG ©
Québec, les chutes de Montmorency.JPG

Autre visite intéressante, du côté de Montréal cette fois, à la réserve indienne de Kanawake, après un spectacle donné à l’occasion d’un pique-nique organisé par les Basques installés à Montréal. L’île fluviale de Montréal, sur le fleuve Saint-Laurent, est le cœur de la ville la plus importante du Québec, deuxième ville la plus peuplée du Canada (après Toronto et avant Vancouver). 

Québec est déjà loin, à plus de 230 kilomètres. Les Vans de location restitués, c’est principalement à pied que se visite la ville dominée par le Mont-Royal. Le Montréal souterrain (RÉSO), ou ville intérieure, est une alternative urbaine populaire aux extrêmes climatiques de l'hiver froid et de l'été humide. Montréal possède plus de 30 km de passages piétonniers souterrains donnant accès à des centaines de commerces, restaurants, bureaux et boutiques intérieures, ainsi qu'au réseau de métro, aux terminus de transport et aux principaux attraits et bâtiments du centre-ville sans jamais s'exposer aux intempéries, ce qui en ferait le plus grand réseau urbain souterrain au monde. 

Invité par le Club musical de Québec en clôture de sa 120e saison culturelle, le chœur Oldarra a davantage découvert la vie culturelle à Québec qu’à Montréal, simple point de passage. Aussitôt réalisé le transfert de Montréal à Québec en autocar l’installation dans un hôtel luxueux proche de la Vieille-Ville, tour de ville panoramique depuis l’observatoire au sommet d’un gratte-ciel. Et presque dans la foulée, un magnifique concert donné dans la salle Louis Fréchette du Grand théâtre de Québec, retransmis sur les ondes de Radio Canada, un autre dans l’ancienne église devenue Musée de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. 

Découverte intéressante du musée d’histoire. En fin de séjour, sur l’autoroute du retour, visite fort appréciée d’une « cabane à sucre » (il y en aurait 200 au Québec). La cabane à sucre, érablière ou sucrerie est l’endroit où se fabriquent les produits de l’érable, dont le fameux sirop d’érable. Elles sont actives au printemps, lorsque l’acériculteur transforme la sève en sirop. Souvent un petit musée et un service de restauration très prisés tout autant des Québécois que des touristes. Notre dernier repas avant le retour à l’aéroport international et le retour par le vol inaugural à bord d’un Airbus A380.

dégustation de sirop d'érable à la cabane à sucre.JPG
dégustation de sirop d'érable à la cabane à sucre.JPG ©
dégustation de sirop d'érable à la cabane à sucre.JPG

Curiosité du langage, faire des achats se dit « magasiner ». Curiosité propre au Québec, la vente des boissons alcoolisées. Lors d’un référendum sur la prohibition de l’alcool (1898) toutes les provinces canadiennes avaient voté « oui », sauf le Québec ! En 1921 adoption d’une Loi sur les boissons alcooliques et création de la Commission des liqueurs du Québec, devenue la Société des alcools du Québec (SAQ), société d’état qui a pour mandat de faire le commerce des boissons alcoolisées sur tout le territoire du Québec. La SAQ coordonne aussi la vente du cannabis à fins récréatives suivant la légalisation de la substance en vertu de la Loi fédérale sur le Cannabis par l'intermédiaire de sa filiale, la Société québécoise du cannabis… Sachant tout cela, aucun problème de « ravitaillement ». 

Manex Barace

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