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Dans la foi
30 juillet : Fête de sainte Maria Venegas de la Torre, ou soeur Maria de Jesus Sacramentado.
30 juillet : Fête de sainte Maria Venegas de la Torre, ou soeur Maria de Jesus Sacramentado.

| ND de la Bidassoa 1889 mots

30 juillet : Fête de sainte Maria Venegas de la Torre, ou soeur Maria de Jesus Sacramentado.

LA PREMIÈRE SAINTE MEXICAINE TÉMOIGNA ÉLOQUEMMENT DE L’AMOUR POUR LE CHRIST ET LES PAUVRES

Née le 8 septembre, jour de la Nativité de Marie, 

elle reçoit le prénom de María Natividad. 

 

Du site : http://www.kofc.org/fr/columbia/detail/radiant-charity-madre-nati.html

LA CHARITÉ RADIEUSE DE MADRE NATI

3/1/2016 - J.D. Long-García
 

" L’Assemblée Santa Maria Venegas de Lake County, dans l’Indiana, porte un nom unique. Il est peu fréquent qu’une Assemblée ou un Conseil des Chevaliers de Colomb1 soit nommé en l’honneur d’une femme, encore moins d’une sainte qui fait partie de la famille de l’un de ses membres.

2Culture pour la vie pour le Conseil d’État de l’Indiana, a grandi en entendant des histoires à propos de son arrière grand-tante, Soeur María Natividad Venegas de la Torre, que la famille appelait affectueusement « Tia Nati ». Lorsque son père décède, John C. Velasco, n’était qu’un enfant, Tia Nati l’aida à recouvrer la santé alors qu’il souffrait de paludisme. Plus tard, durant son adolescence, John fuit la persécution religieuse qui sévissait au Mexique dans les années 1920 et trouva refuge aux États-Unis, avec sa mère et ses deux frères.

« Après l’annonce de la canonisation de Tia Nati, mon père a pleuré », se rappela Michael.

Âgé de 87 ans, M. Velasco (père) se rendit à Rome avec son épouse, June, pour participer à la messe de canonisation le 21 mai 2000. Un an plus tard, quelques mois avant son décès, John est devenu membre fondateur de l’Assemblée Maria Venegas, nommée en l’honneur de son arrière grand tante, la première sainte mexicaine.

 

LA SEMENCE DE LA SAINTETÉ

Benjamine de 12 enfants, María Natividad Venegas de la Torre est née à Zapotlanejo, près de Guadalajara, dans l’État mexicain de Jalisco le 8 septembre 1868. Élevée dans un foyer profondément religieux, Natividad, ou Nati, apprit très jeune à lire la Bible et à réciter le chapelet chaque jour avec sa famille.

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Sur la table de chevet de Sainte Maria de Jésus Sacramentado.jpg ©
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Enfant dynamique, Nati était également attirée par la contemplation. Lorsqu’elle jouait à cache-cache, elle cherchait des endroits où personne ne pourrait la trouver et où elle pourrait prier.

Sa mère, qui avait préparé Nati à recevoir sa première communion à l’âge de 9 ans, est morte jeune, lorsque Nati avait 16 ans. Son père, comptable, a ensuite déménagé la famille à Compostela, dans l’État de Nayarit, pour des raisons économiques. Nati effectua de nombreuses visites à l’église paroissiale pour contempler l’image du Christ crucifié « Le Seigneur de la miséricorde ». Enfin, le père de Nati ramena la famille à Zapotlanejo, où il confia ses enfants aux soins de son frère et de sa belle-soeur, Justo et Crispina Venegas Velasco. Il mourut trois ans plus tard, en 1887.

Avec sa tante et son oncle, elle découvrit alors la beauté de la nature et de l’agriculture. Elle écrira plus tard au sujet des pâturages, du blé, des bananes, des mangues et de la canne à sucre, réfléchissant au sujet de l’abondante générosité de Dieu. 

 

Parmi ceux qui travaillaient dans les champs, il y avait de nombreux analphabètes et Nati commença à apprendre à lire aux enfants, à lire tout en leur offrant une instruction religieuse. Elle participa également activement à la vie paroissiale et assista à la messe quotidienne.

En 1898, Nati se joignit à l’Association des Filles de Marie et commença à envisager sérieusement une vocation religieuse, se recueillant fréquemment devant le Saint-Sacrement. 

En novembre 1905, son directeur spirituel lui recommanda d’effectuer une retraite ignacienne. Moins d’un mois plus tard, le 8 décembre, elle se joignait aux Filles du Sacré-Cœur de Jésus, une pieuse association de femmes qui se consacrent aux démunis et aux laissés-pourcompte à l’hôpital du Sacré-Cœur de Guadalajara. 

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Sœur Nati remplit plusieurs rôles – en tant qu’infirmière, pharmacienne et comptable de la communauté – et se mérita la réputation de connaître les patients par leur nom et d’avoir créé un environnement familial à l’hôpital.

En 1921, Sœur Nati fut élue Supérieure générale, après avoir prononcé ses vœux temporaires en 1915. Afin que les Filles du Sacré-Cœur de Jésus puissent être officiellement reconnues en tant que congrégation, un évêque encouragea Madre Nati, comme l’appelaient alors les religieuses, à rédiger la constitution. Bien qu’elle ne se soit pas sentie à la hauteur de cette tâche, elle la compléta en 1924.

 

LA CRISTIADA

À partir de 1926, le président mexicain Plutarco Elías Calles appliqua de manière stricte les lois persécutrices prévues dans la constitution anticléricale adoptée une décennie auparavant. C’est ainsi que le gouvernement procéda à la saisie des propriétés de l’Église, des écoles catholiques et des séminaires, ferma les hôpitaux, les orphelinats et les maisons pour les vieillards, bannit l’instruction religieuse, interdit le culte public et exila les évêques mexicains. Cela entraîna une rébellion, connue comme la guerre des Cristeros ou Cristiada.

Contre toute attente, Madre Nati fit en sorte que les portes de son hôpital demeurent ouvertes, affirme Sœur Maria Rosa Bohórquez, une Fille du Sacré-Coeur qui servait en tant que directrice juridique de l’ordre. « Madre n’avait pas peur. Elle disait toujours ‘Le Sacré-Coeur de Jésus arrangera tout.’ »

Lorsque des militaires tentèrent de fermer l’hôpital, Madre Nati leur offrit de la nourriture, les désarmant par sa compassion. Quant aux religieuses, elles soignèrent les blessés des deux camps, tant ceux des forces gouvernementales que les Cristeros.

Madre Nati était inflexible quant au fait que le Saint-Sacrement devait être présent à l’hôpital.

« Pour empêcher les soldats de commettre un sacrilège, l’Eucharistie était souvent cachée avec les abeilles », de raconter Soeur Guenoveva Encarnación Luna qui a côtoyé la sainte durant plusieurs années. « Les religieuses gardaient toujours une ruche vide pour le Seigneur. »

Un jour, alors que Madre Nati et une consœur transportaient le Saint-Sacrement en sécurité dans une boîte à chaussures, elles ont pris place dans un autobus rempli de soldats fédéraux. Si elles avaient été découvertes, les religieuses auraient vraisemblablement été tuées. Malgré tout, la sainte garda son calme, confiante dans le Seigneur.

C’est durant cette époque que John Velasco qui, tout comme sa Tia Nati, est né à Zapotlanejo, avait fui le Mexique à l’âge de 15 ans. Son père et deux de ses oncles avaient combattu dans l’armée des Cristeros contre le gouvernement antireligieux et leurs maisons étaient fréquemment fouillées par les soldats gouvernementaux à la recherche de munitions ou de prêtres en fuite.

Dans les faits, la famille de John avait permis au curé de la paroisse, le Père José Isabel Flores Varela, de se cacher dans une pièce secrète de leur maison, et ce, afin qu’il puisse célébrer des messes dans la clandestinité.

Michael Velasco déclara que « Si les soldats avaient trouvé le prêtre, je ne serais pas ici. Ils auraient tué tout le monde. Ils étaient sans pitié. »

Les soldats ont enfin attrapé le Père Varela et le pendirent – à trois reprises.

« Chaque fois, lorsqu’il était sur le point de succomber, les soldats le laissèrent tomber et lui demandèrent de dénoncer Dieu », évoqua M. Velasco. « Mais il ne voulait pas le faire. À la fin, un soldat lui a tranché la gorge. »

Le Père Varela fut l’un des 25 martyrs mexicains, dont faisaient partie six prêtres qui étaient membres des Chevaliers de Colomb, qui furent canonisés par le pape Jean-Paul II en compagnie de Madre Nati, maintenant connue sous le nom de María de Jesús Sacramentado, en 2000.


« ELLE CONTINUE DE NOUS COMBLER »

En 1930, lorsque les constitutions des Filles du Sacré-Cœur de Jésus furent approuvées, Madre Nati déclara que « nous célébrerons sans peur l’approbation de la congrégation. »

Durant cette même année, elle prononça ses vœux perpétuels et prit le nom de María de Jesus Sacramentado (Marie de Jésus dans le Saint-Sacrement). Elle servit en tant que supérieure générale de la congrégation jusqu’en 1954.

Sœur Clara l’avait rencontrée deux ans auparavant, durant son entrevue pour être admise à la communauté. Elle était alors âgée de 15 ans.

« C’était une femme toute simple. Vous pouviez l’approcher avec confiance », se rappelle Sœur Clara, observant que la sainte avait toujours un sourire facile.

Toutes les religieuses sollicitaient ses bienveillants conseils, ainsi que des médecins, prêtres et autres collaborateurs. Ensemble, ils et elles veillaient sur des patients de tous âges.

  • « Les personnes âgées sont des voyageurs sur lesquels nous devons veiller avant la fin de leur vie », comme le disait Madre Nati. « Nous devons veiller sur eux avec toute la tendresse possible. »
  • Sœur Clara expliqua que la sainte avait de nombreuses phrases semblables et que ses paroles sont devenues des enseignements pour les religieuses aujourd’hui :
  • « La souffrance est courte durée. Notre joie sera éternelle. »
  • « Ceux qui sont miséricordieux avec les personnes nécessiteuses du monde seront comblés par la miséricorde de Dieu. »
  • « Le fardeau de la croix est pénible pour ceux qui la transportent, mais non pour ceux qui l’acceptent. »
  • « L’hôpital est l’antichambre du paradis. »

Sœur Clara servit en tant qu’infirmière pour Madre Nati et partagea une chambre avec elle durant un certain temps. La sainte femme dormait peu, affirma-t-elle, mais son cadran était toujours programmé pour 5 heures du matin, afin qu’elle puisse participer à l’adoration eucharistique.

Madre Nati disait que « Nous devons visiter mon Jésus ».

Même vers la fin de la vie de Madre Nati, Sœur Clara la retrouvait souvent en train de s’occuper des patients, et ce, même si elle était confinée à un fauteuil roulant. Les enfants qui étaient hospitalisés la considéraient comme une grand-mère et les séminaristes observaient parfois qu’elle les aimait davantage que leur propre mère.

Au final, Madre Nati aura vécu à l’hôpital durant 55 ans, jusqu’à son décès le 30 juillet 1959, à l’âge de 91 ans.

« Elle n’a pas vécu une vie extraordinaire », mentionna Sœur Clara. « Elle a vécu une vie ordinaire, d’une manière extraordinaire. »

Pour Michael Velasco, qui se souvient avoir grandi en entendant les histoires au sujet de la foi, du courage et du dévouement de son arrière grand-tante, Tia Nati a toujours tout simplement fait partie de la famille.

Sœur Maria Rosa affirma que Madre Nati continue d’inspirer toutes les religieuses dans leur dévouement envers les malades et les pauvres.

 

 

« Elle est reconnue pour sa grande charité et elle intercède toujours pour nous au ciel », 

déclara Sœur Maria Rosa. 

« Elle nous comble encore aujourd’hui, elle nous aimait tellement. »

 

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Sépulture de Sainte Maria de Jésus Sacramentado dans la chapelle de l'hôpital.jpg ©
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J.D. LONG- GARCÍA est rédacteur en chef de The Tidings et Vida Nueva, des publications officielles de l’archidiocèse de Los Angeles. Il est membre du Conseil 11536 Father Marcel Salinas de Mesa en Arizona.


1La confrérie des Chevaliers de Colomb est un mouvement catholique de bienfaisance et sans but lucratif qui regroupe 2 millions de membres à travers le monde. Ils ont été fondés en 1882 aux États-Unis par l'abbé Michael J. McGivney, un fils d'immigrants irlandais et qui a été béatifié le 31 octobre 2020. Wikipédia 

 

2Il semble manquer un passage de l'article original, peut-être : «  John C. Velasco,  « ministre ?... » de la culture ….

 

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