"C'est si beau d'être pauvres,
de ne rien avoir,
de tout attendre
du bon Dieu !"
Sainte Jeanne Jugan, en religion sœur Marie de la Croix, née à Cancale (Ille-et-Vilaine) le 25 octobre 1792, et morte à Saint-Pern le 28 août 18791, est une religieuse française, fondatrice de la congrégation des Petites Sœurs des pauvres.
Cette humble fille du peuple, simple servante, émue de pitié à la vue des vieillards qui mouraient dans l'abandon, fonda à Saint-Servan un institut qui, depuis, n'a cessé de prospérer.
Elle a été béatifiée en 1982 par Jean-Paul II et a été canonisée par Benoît XVI le 11 octobre 20091.
Le 25 octobre 1792, Jeanne Jugan naît près de Cancale, dans le hameau des Petites-Croix, un petit port de pêche sur la Manche. Elle est baptisée le jour de sa naissance en l'église Saint-Méen de Cancale, …/... Elle est le cinquième enfant de Joseph Jugan, pêcheur disparu en mer 4 ans plus tard, et de Marie Horel. Elle fait sa première communion peu après la signature du concordat de 1801. D'après la tradition, elle entre au service de la vicomtesse de la Chouë à Saint-Coulomb comme aide-cuisinière.
En 1810, un jeune marin la demande en mariage: elle souhaite réfléchir. Six ans plus tard, à la suite d'une mission prêchée dans la paroisse et prête à « coiffer Sainte Catherine », elle décline définitivement la demande en mariage du marin :
« Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre
qui n'est pas connue, pour une œuvre qui n'est pas encore fondée».
En 1817, en dépit de son attachement à sa famille, elle quitte Cancale pour Saint-Servan, ville aujourd'hui rattachée à Saint-Malo. Elle entre comme aide à la pharmacie de l'hôpital du Rosais. En 1823 à cause d'une trop grande fatigue, elle entre au service de Mlle Lecoq, avec qui elle s'était lié d'amitié. Ensemble, elles visitent les nombreux pauvres de la paroisse, récitent le chapelet, visitent l'église paroissiale. C'est à cette époque qu'elle obtient son affiliation au Tiers-Ordre des Filles du Sacré-Cœur. Mais en 1835, Mlle Lecoq meurt. Jeanne Jugan devient journalière.
Deux ou trois ans plus tard, avec une amie, Françoise Aubert, dite « Fanchon », elle loue un appartement au n° 2 de la rue du Centre, à Saint-Servan.
Au début de l'hiver 1839, elle recueille une vieille femme aveugle et infirme, Anne Chauvin, à qui elle donne jusqu'à son lit. Elle-même s'installe au grenier, elle a alors 47 ans.
Dans les années qui suivent, quelques jeunes femmes viennent l'assister dans sa nouvelle tâche, les personnes recueillies étant de plus en plus nombreuses. Une petite communauté se forme.
Deux ou trois années plus tard, elle commence la quête. En mai 1842, la petite association précise son règlement de vie et de travail hospitalier, inspiré de la règle des Frères de Saint Jean de Dieu. Jeanne Jugan en est élue la supérieure religieuse, en présence de l'abbé Auguste Le Pailleur, vicaire à Saint-Servan. Le nom de « Servantes des Pauvres » est adopté.
En décembre 1843, Jeanne Jugan est réélue supérieure. Quelques jours plus tard, de sa propre autorité, l'abbé Le Pailleur annule l'élection et choisit Marie Jamet, une des trois autres membres, pour la remplacer.
En 1844, les « Servantes des Pauvres » deviennent les « Sœurs des Pauvres ». L'année suivante, l'Académie française décerne à Jeanne Jugan, pour son œuvre, le prix Montyon. Elle devient célèbre, les journalistes s'intéressent à elle.
En 1846, elle fonde deux nouvelles maisons à la Piletière, à Rennes, et à Dinan. D'autres maisons sont ouvertes partout en France. Le romancier anglais Charles Dickens vient visiter une des maisons. En 1849 la congrégation adopte définitivement le nom de Petites Sœurs des pauvres.
En 1852, Jeanne Jugan est définitivement écartée par l'abbé Le Pailleur de toute responsabilité dans la congrégation. Il lui signifie qu'elle doit cesser toute relation suivie avec les bienfaiteurs. Elle doit se considérer comme une simple sœur, sans autorité ni responsabilité. Jeanne Jugan vit ce calvaire au noviciat de Saint-Pern où elle a été reléguée. Aux novices, on enseigne que l'abbé Le Pailleur est le fondateur de la congrégation... Jeanne Jugan vit cette épreuve morale dans la paix et la sérénité.
Les dernières années de Jeanne Jugan se passent parmi les novices de Saint-Pern; elle y meurt le 28 août 1879.
Béatification - canonisation
Jeanne Jugan est béatifiée le 3 octobre 1982 par le pape Jean-Paul II.
S'ouvre alors la procédure en vue de sa canonisation.
Le Dr Edward Erwin Gatz, médecin américain du Nebraska, est reconnu guéri d'un cancer de l'œsophage à la suite d'une neuvaine à la bienheureuse Jeanne Jugan, en 1989. Ce miracle est retenu pour le dossier de canonisation.
Le 6 décembre 2008, le décret de la congrégation pour les causes des saints reconnaissant le miracle par l’intercession de la Bienheureuse Jeanne Jugan est promulgué et le 11 octobre 2009, cinq bienheureux, dont Jeanne Jugan, sont canonisés lors d'une messe présidée par le pape Benoît XVI place Saint-Pierre au Vatican, portant à 28 le nombre de saints proclamés depuis le début du pontificat.
Rayonnement
Actuellement, 2 710 religieuses accueillent plus de 13 000 résidents dans deux cents maisons sur les cinq continents. La congrégation a une branche de laïcs associés.
Citations de sainte Jeanne Jugan
"Aimez bien le bon Dieu ! Il est si bon, le bon Dieu !"
"Il faut toujours dire, 'Dieu soit béni, merci mon Dieu, ou gloire à Dieu !'"
"Mes enfants, vous aimez la Sainte Vierge, elle sera votre mère !" Par l'Ave Maria, nous irons en Paradis !"
"Petites, bien petites... Soyez bien petites devant le bon Dieu."
"Il faut toujours être de bonne humeur, nos vieillards n'aiment pas les figures tristes !"
"N'oubliez jamais que le Pauvre, c'est Notre Seigneur."
"Regardez le pauvre avec compassion, et Jésus vous regardera avec bonté."
"C'est si beau d'être pauvres, de ne rien avoir, de tout attendre du bon Dieu !"
"Si Dieu est avec nous, cela se fera... Ne refusez rien au bon Dieu... Il faut tout faire par amour."
"Le bon Dieu m'a bénie parce que j'ai toujours beaucoup remercié la Providence."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Jugan
Beaucoup plus complet, le site officiel ; voir notamment l'abnégation de Jeanne devant l'injustice envers elle de la part de l'abbé Le Pailleur : https://petitessoeursdespauvres.org/jeanne-jugan/sa-vie/jeanne-jugan-fondatrice-petites-soeurs-pauvres/